Centrafrique / Tchad : M. le président Touadéra, qui a adressé « ce torchon incendiaire » en votre nom au président Idriss Déby Itno ?

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INTERPELLATION DU MARÉCHAL IDRISS DEBY ITNO. « Ma lettre au président de la République du Tchad Idriss Deby ITNO

Monsieur le Président,

Permettez-moi de rompre l’usage diplomatique en m’adressant directement à vous par le biais de ce canal. Je le fais pour une raison simple : vos propos sur la Centrafrique dans l’entretien que vous avez accordé à la chaîne angolaise ne me laisse guère indifférent ; non seulement ils démontrent que la position officielle de la République du Tchad sous votre règne à l’égard de la Centrafrique est restée inchangée, mais plus encore, ils réaffirment votre attachement viscéral à l’idée que ce pays frère reste et demeure un allié incontournable et prétendument seul garant de la stabilité de Centrafrique.

Derrière cette position se cache de façon pernicieuse l’idée que les pays de la sous région en général et la Centrafrique en particulier sont à portée de main, politiquement vulnérables et inaptes à la démocratie. Pour votre allié la France, les régimes installés par cette dernière ne sont là que pour servir de postes avancés et de sous-traitants.

Justement c’est pour ces raisons liées à la défense des intérêts stratégiques de la France, que vous continuez, Monsieur le Président, au mépris de toutes les valeurs de justice, de liberté et de démocratie, d’apporter votre inconditionnel soutien à la rébellion de l’ex président François BOZIZÉ dont les caractéristiques sont la déstabilisation de la République centrafricaine par les armes, la répression, la violence comme moyen de légitimation politique.

Monsieur le Président ;

Vous ne devez pas ignorer que l’opinion publique centrafricaine a bien conscience que tant que les relations Centrafricano- Tchadiennes n’arriveront pas à se soustraire de cette implacable logique de réseaux d’intérêt et d’influence, les espoirs d’un apaisement et d’une confiance mutuels resteront de simples vœux.

Dans la mesure où nous ( peuple centrafricain) n’attendons aucun soutien de votre part, mais votre abstention aurait été moralement compréhensible pour le peuple centrafricain. Par contre votre appui affiché pour la déstabilisation de la République centrafricaine par la rébellion de François Bozizé, reste l’un des plus liberticides de la République centrafricaine, dévoile votre mauvaise foi et votre hypocrisie politique.

Votre soutien assumé au processus actuel dit de « Dialogue» est une insupportable moquerie envers tous ces citoyens qui ont subi dans leur chair les plus graves moments de leur histoire à travers les précédentes crises qu’ a connu la République centrafricaine et l’arbitraire le plus abject. Ce que vous voulez comme le dialogue n’est en réalité qu’une contre révolution inspirée et menée afin d’empêcher les centrafricains et les centrafricaines d’accéder à leur droit à l’autodétermination, autrement dit au développement et à la Paix.

Ce soutien à la coalition des patriotes pour le changement de François Bozizé rejeté par les centrafricains et Centrafricaines, est non seulement une offense à la volonté du peuple, mais plus encore, une opposition affirmée à cette « Centrafrique en marche » portée par le président TOUADERA, pacifique, rassembleur et historique.

Un président par lequel le peuple centrafricain a prouvé son attachement indéfectible au combat pacifique et son enracinement insoupçonnable dans les valeurs démocratiques, malgré les traumatismes profonds et les graves meurtrissures engendrés par des décennies de violence.

L’essence même de la démocratie se trouve dans les libertés individuelles et collectives des citoyens. C’est cette liberté qui suscite des dynamiques génératrices d’espoir et de changement.Vous ne pouvez ignorer ces rassemblements au cours desquels des millions de centrafricains ont scandé « le peuple ne veut rien que de la Paix », sur toute l’étendue du territoire national.

Monsieur le Président ;

L’histoire retiendra qu’à un moment précieux de la vie de notre nation meurtrie, un moment crucial où l’espoir a émergé et les horizons ont commencé à se dégager pour une jeunesse centrafricaine avide de vie et de bonheur, vous avez choisi le monde des affaires en vous acoquinant honteusement avec une rébellion pourvoyeuse de violence, d’exclusion et de tristesse.

Nous (peuple centrafricain) gardons en mémoire, avec amertume et révolte, votre soutien indéfectible à la rébellion de François Bozizé en 2003, celle de Michel DOTODJA en 2013 et encore celle actuelle de François Bozizé, surprenant même le peuple centrafricain, qui asséna sans vergogne « qu’il n’avait jamais rencontré un président d’une telle alacrité intellectuelle ».

Nous ne nous faisons plus aucune illusion sur la nature et la puissance des liens qu’entretiennent certains hauts responsables politiques Centrafricains avec la rébellion de François Bozizé. Toutefois, nous prenons acte de votre décision de renoncer aux engagements de soutenir cette rébellion en vue de déstabiliser la République centrafricaine.

Aujourd’hui les masques sont bien tombés ! S’obstiner à vous approcher de l’absurde en croyant pouvoir trouver du sens devient un non – sens.

Au nom de quelle valeur, quelle morale et quel principe démocratique, pouvez – vous justifier votre soutien à une rébellion arrogante qui bafoue les libertés publiques et déstabilise les institutions de la République ?

Monsieur le Président ;

Votre soutien (discret) à la rébellion de François Bozizé n’est en réalité qu’une intrusion dans le débat interne à la Centrafrique. C’est une implication directe dans les luttes souterraines qui opposent les centrafricains. Des batailles qui ont, non seulement bloqué les processus de paix et de développement tels que revendiqués par le peuple, mais qui risquent aussi d’hypothéquer l’avenir de générations entières.

Vous devez bien savoir que ni les uns et ni les autres ne pourront entraver ou différer indéfiniment la reconquête de la souveraineté par le peuple centrafricain.

Je vous rappelle que l’une des revendications majeures du peuple centrafricain est de soustraire ce pays à la lutte des clans et de l’engager sur des perspectives démocratiques.

Les centrafricains ne veulent plus d’aucun arrimage ni à l’Orient ni à l’Occident et ni à tout  autre lieu où se côtoient les réseaux de tout genre. Ils veulent bâtir une Centrafrique ouverte, tournée vers la modernité et intégrée dans un ensemble de la sous – région démocratique et solidaire.

De grâce et par respect à la mémoire des milliers de centrafricains qui ont sacrifié leurs vies pour que vive la Centrafrique indépendante et par respect également à toutes celles et tous ceux qui ont dédié des vies pour que la Centrafrique puisse jouir de la plénitude de sa citoyenneté, gardez – vous  de toute interférence et immiscions dans nos affaires.

Le respect de la démocratie c’est aussi et surtout de laisser les volontés et les destins des peuples se forger par leurs propres dynamiques.

Toutes mes salutations « Faustin Archange Touadéra »: MES PROPOS QUI interpellent le Maréchal Idriss DEBY ITNO

Lu Pour Vous

 

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