Centrafrique : Silence, les mercenaires russes du Groupe Wagner du Gangster de Bangui tuent !

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La fin de l’opération « Sangaris » qui sonna le glas de la présence de la France en Centrafrique et le désengagement de Paris à s’impliquer en première ligne dans la résolution de la crise dans son ancien pré- carré, en faveur de la Minusca, ont ouvert un boulevard à la Russie de Poutine, par l’entremise des mercenaires du Groupe Wagner, dans la conquête de  ce pays, situé au cœur du continent africain, riche en ressources minières, mais l’un des plus pauvres au monde.

Menacé de perdre son pouvoir par la puissance de feux des forces de la Coalition des Patriotes pour le Changement qui occupent plus de 85% du territoire national et qui exigeaient la tenue d’une concertation nationale avant l’organisation des élections groupées du 27 décembre 2020, le Gangster de Bangui a décidé de fouler allègrement au pied les dispositions du paragraphe 54 sur le régime des sanctions de la résolution 2127 du conseil de sécurité des nations unies, portant embargo sur les armes, et a fait appel à des centaines de mercenaires rwandais et russes du Groupe Wagner. Une décision qui a immédiatement soulevé un tollé diplomatique à Washington et Ndjaména.

«Notre position a toujours été que les pays qui apportent leur assistance, militaire ou autre, doivent le faire de manière transparente et coordonnée, afin que cette assistance vienne soutenir le désir de bonne gouvernance et de stabilité du peuple centrafricain», a déclaré à l’AFP un porte-parole du département d’État américain au sujet du rôle de Moscou. En réaction à des accusations d’ingérence de son pays dans les affaires intérieures du Centrafrique par plusieurs sites et médias centrafricains, par l’envoi d’un contingent de militaires en renfort aux groupes armés opposés au régime de Bangui, le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement tchadien , Cherif Mahamat Zen a fait la mise au point suivante :

« Le Tchad ne doit pas servir de bouc émissaire aux acteurs politiques centrafricains incapables de trouver la solution pour une sortie de crise dans leur pays. Depuis le retrait des contingents tchadiens de la Mission des nations unies en Centrafrique (MISCA) en 2014, aucun soldat tchadien n’a franchi la frontière entre le Tchad et la RCA. Ce sont des accusations qui ne méritent même pas une réaction de votre part, parce qu’elles ne sont fondées sur aucune preuve. J’apporte un démenti catégorique. » Dans la même foulée, à travers un communiqué de presse daté du 22 décembre 2020 et rendu public par le ministère des affaires étrangères, le Tchad a non seulement appelé au respect du principe de non – ingérence et mais surtout à la médiation de l’Onu,de l’Ua et de la Ceeac aux fins de trouver une solution pacifique et consensuelle à la crise centrafricaine.

Mais, telles quelques gouttes d’eau sur la plume d’un canard, ces appels à plus de raison et de sagesse n’ont pas  atténué les ardeurs du mathématicien de Boy – Rabé qui veut conserver son pouvoir à tout prix, quitte à marcher sur les cadavres des milliers des Centrafricains et même à manger la dépouille mortelle de sa mère. Revigoré plus que jamais, suite à son entretien téléphonique avec le président Emmanuel Macron qui a immédiatement ordonné à l’armée française de faire un « show of force » dans l’espace aérien centrafricain, l’homme peut dérouler sans aucune crainte sa politique de terreur rouge et de confiscation du pouvoir.

C’est ainsi que des instructions fermes ont été données aux supplétifs russes et rwandais consistant à faire usage de leurs armes sur tout ce qui bouge, même sur des populations civiles considérées comme complices des rebelles, et par conséquent devant être traitées comme des ennemis de la République. A ce propos, des sources locales indépendantes ont affirmé et soutenu que depuis leurs déploiements sur les théâtres des opérations, à Boali et Mbaïki, des dizaines de civils ont été massacrés, victimes de tirs aveugles et d’exactions commises par ces marchands de la mort qui ne portent ni insignes, ni brassards, ni bérets rouges ou verts et qui ont la tête cagoulée. Au moment où nous mettons sous presse, des témoignages probants, constants, concordants et concomitants, à l’exemple de la Dame Albertine Bikossé froidement abattue à Kpabé à 7 Km de Sibut sur l’axe Bangui, le 25 décembre 2020, des corps sans vie et en état de putréfaction avancée joncheraient les rues dans les zones sous leur contrôle, livrés à la merci des chiens et des porcs errants. Des actes barbares de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité dignes des petites républiques du Caucase dont les médias locaux et internationaux refusent d’en faire malheureusement échos.

La capitale Bangui, devenue une prison à ciel ouvert, n’est pas à l’abri de cette politique de chasse à l’homme. Ces derniers temps, il ne se passe pas un seul jour sans que l’on entende parler d’histoires d’enlèvements, de tortures et d’assassinats de militaires appartenant à l’ethnie Gbaya et jugés proches de l’ancien président François Bozizé et des forces de la Coalition des Patriotes pour le Changement. S’il y a deux jours quatre corps sans vie, tous des militaires, ont été retrouvés et déposés dans une morgue, ce lundi 28 décembre 2020, c’est plutôt une trentaine de dépouilles humaines, dont certaines décapitées, qui ont été découvertes et charriées par les eaux troubles de la rivière Oubangui. Une vraie boucherie qui vient s’ajouter à celle dont nous en avions parlé, il y a plusieurs semaines déjà.

Ainsi donc, après les massacres perpétrés par ces mercenaires russes du Groupe Wagner en Tchétchénie, Syrie et en Lybie, le peuple centrafricain «  longtemps soumis et longtemps brimé par tous » et tous ceux qui contestent la dictature ambiante du Gangster de Bangui semblent l’otage d’un grand complot international qui se déroule contre eux et leur pays, devenu un terrain de grands enjeux géopolitiques et géostratégiques entre la France, les Etats – Unis et la Russie. Et pourtant, ils ne demandent qu’à être gouvernés autrement, c’est – à – dire vivre en harmonie avec les règles de la démocratie telles que définies par l’ère de Périclès. Des règles dont la France de  Mirabeau, Dénis Diderot, Jean – Jacques Rousseau et de Montesquieu a été et demeure porteuse dans le monde, à travers la Déclaration universelle des droits et du citoyen de 1789. Sauf que la France du Général de Gaule n’a pas d’amis mais plutôt d’intérêts à défendre. Et c’est ce que fait avec une certaine finesse Emmanuel Macron, en abandonnant la RCA à la Russie contre de juteux contrats miniers arrachés dans le Caucase.

Aux dernières nouvelles, ces tueurs à gages ont ouvert le feu sur un véhicule de transport de marchandises et de personnes, dans les parages de Grimari en provenance de Bambari, faisant des morts et des blessés.

Jean – Paul Naïba

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