Centrafrique : quel bilan pour l’Accord de Paix de Khartoum ?

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Signé le 6 février à Bangui après les discussions de Khartoum au Soudan, l’accord politique pour la  paix et la  réconciliation (APPR) a encore un chemin à faire. Un an après sa signature les signataires se retrouvent ce 6 février 2020 à Bangui pour évaluer ensemble le chemin parcouru.

Le tissu sécuritaire sérieusement dégradé en Centrafrique résultante de la crise qu’elle a connue depuis 2012 a contraint le pouvoir de Bangui à conclure le 6 février 2019 un accord avec 14 groupes armés à Bangui un accord de paix négocié à Khartoum au Soudan.

Cet accord prévoit d’une part, un gouvernement inclusif; la dissolution des groupes armés, leur réinsertion dans les corps en uniformes et la vie civile, avec l’onde de choc le désarmement des forces négatives.

L’espoir de paix qui renait en ce temps là s’est très vite effrité avec des cas de violation de l’accord enregistré peu après la signature. Le FPDC de Abdoulaye Miskine a exprimé son mécontentement suite à l’échec des discussions de Naïrobi en barrant l’axe Garoua-Boulaï. Bilan plus de 7 milliards de Cfa échappent à l’Etat. La réponse du gouvernement et de la Minusca ne s’est pas fait attendre.

Koundjili, Lemouna, Loura ont connu un pic de violence attribuée aux 3R de Sidiki. Les hommes de l’UPC ont plusieurs fois porté entorse à l’accord avec des séries de violation faisant état des morts, voire l’extension de leur périmètre d’action contrairement à l’esprit et la lettre de l’accord.

Qualifié de partenaire de paix par le gouvernement, les garants et les facilitateurs ne sont pas satisfaits totalement de la mise en œuvre de l’accord. Au moins 50 à 70% de cas de violation sont documentés par la Minusca et présenté par Menkeur Ndiaye devant l’ONU.

Si la mise en œuvre reste un défi majeur, le gouvernement peut s’estimer heureux de tirer le dividende de la paix obtenu sur une partie du territoire et des avancées enregistrées.

La croissance économique a repris de plus belle pour se stabilisé à 4,5% en fin 2019. La Banque mondiale a noté ces avancées en dépit d’un contexte difficile. Les Unités Spéciales Mixtes de l’ouest ont été mises en place et l’armée reprend progressivement le terrain là où elle n’était pas.

Le premier anniversaire de l’accord revêt un caractère symbolique et renvoie à l’importance du document et son efficacité à créer les conditions optimales pour les élections groupées du 27 décembre 2020.

RNL

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