Depuis l’attaque de la ville de Ndélé, le 10 décembre 2012, par la rébellion de la Séléka et des hordes de mercenaires venus d’ailleurs, à ce jour, c’est – à – dire plus de quatre années après la transition et l’avènement d’un régime « démocratique », la mort continue de sévir en République centrafricaine, jadis havre de paix, en plein cœur du continent africain.
Du fait des exactions des groupes armés qui font régner leur loi sur plus de 85% du territoire national, il ne se passe par un seul jour sans que l’on entende parler de la disparition, par balles et agression, d’un être cher, d’un ami, d’une connaissance, d’une sœur,d’une mère, d’une épouse, d’un commerçant ou d’un être humain, tout simplement. Si les dépouilles de certains ont servi de mets délicieux à des chiens errants et des porcs dans des villages généralement incendiés et vidés de toutes leurs populations contraintes de fuir, de vivre en brousse comme des animaux et de boire de l’eau des rivières ou des marigots, d’autres ont eu parfois la chance d’avoir droit à des sépultures plus ou moins « dignes d’un être humain ».


Tel est sans aucun doute le cas de Peggy, sauvagement assassinée, non pas dans une zone sous contrôle des groupes armés, mais fort étonnement dans la capitale centrafricaine et dans les encablures du Camp de Roux, l’un des endroits les plus sécurisés de la République, et enterrée au bord de la route, non loin de l’Oubangui. Selon des informations en notre possession, elle est « l’une des neuf personnes retrouvées mortes, dont certaines décapitées, un peu plus loin, et retrouvées dans des sacs accrochés au rochers et arbustes, de l’autre côté de la voie, dans le fleuve Oubangui, il y a quelques jours à Bangui, et dont la puanteur pestilentielle de l’état de putréfaction des corps avait fini par attirer l’attention des passants. Celle enterrée ici serait peut-être #Peggy, si on se fit au prénom gravé sur un de son avant-bras. En décomposition avancée, la Croix-Rouge Centrafricaine n’avait pas eu d’autre choix que de trouver un emplacement pour une sépulture provisoire, en attendant que les familles se manifestent pour une reconnaissance et autres démarches. Les #BandaOuango, de passage matinal, signalent l’entretien de cette tombe provisoire par un #Fou connu de presque tous les résidents du #7èArrondissements de Bangui ».
Comme à ses habitudes, le gouvernement est toujours resté mystérieusement silencieux sur ces nombreux cas d’assassinats et ces corps régulièrement charriés par les eaux en crue constante de l’Oubangui, dans une capitale pourtant hermétiquement quadrillée, la nuit, par des FDSI et des éléments de la garde présidentielle lourdement armés, camouflés dans les égouts, et se donnant même le luxe de se promener, le jour, avec des lances – roquettes à la main. Comme s’ils étaient au courant de l’imminence d’un grand danger !
La rédaction