Centrafrique : quand Yagbanga Fred et Laguéréma Brice font leur loi au Fonds d’Entretien Routier 

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Il s’appelle Yagbanga Fred. De nationalité centrafricaine, il assume actuellement les nobles fonctions de directeur général du Fonds d’Entretien Routier. Ce n’est pas suite à un pedigree percutant qu’il a été désigné comme responsable politique et administratif à ce poste hautement technique. C’est tout simplement parce qu’il porte le nom « Yagbanda ». C’est l’un des nombreux demi – frères de M. Faustin Archange Touadéra, l’Imposteur de Bangui et le plus grand criminel que la République centrafricaine ait jamais connu depuis son accession à l’indépendance le 13 août 1960. En effet, après avoir bourlingué assez longtemps dans un pays ouest – africain, son Grand – Frère, le roitelet du « Grand Royaume de Mandjo » a usé de ses prérogatives constitutionnelles de nominations à des hautes fonctions de l’Etat civiles et militaires pour le faire rentrer au pays et  « lui donner à manger ».

Fort de ce solide parapluie, M. Yagbanga Fred en fait à sa tête et impose sa loi au Fonds d’Entretien Routier. N’ayant aucune maîtrise réelle de la technicité, sans qualification requise y afférente, par conséquent dépourvu de toute compétence indispensable à ce niveau de responsabilité, il considère cet établissement public comme une entreprise personnelle dont les ressources lui appartiennent. De ce fait, il ignore superbement le rôle dévolu au contrôleur financier dans l’exécution des dépenses de fonctionnement et d’investissement, ne connaît pas ce que c’est que le principe de la hiérarchie et les pouvoirs de gestion de la politique du développement de ce sectoriel qui incombent au ministre en charge des travaux publics, et foule allègrement aux pieds les décisions du conseil d’administration. Ce qui l’intéresse, c’est d’avoir accès à la caisse tous les jours sans avoir à observer scrupuleusement  les règles élémentaires de la comptabilité publique qui définissent et arrêtent les conditions d’y accéder.

Il est aidé dans cette gestion moyenâgeuse, faite de corruption active, de népotisme, de favoritisme et de pratiques d’extractions frauduleuses des fonds publics par un certain Lagueréma Brice. Militant très actif du MCU résident à Lyon, celui – ci a été copté pour assumer les fonctions de chef de service du personnel, sur la base d’un vrai faux CV. Après vérification par les services techniques et compétents du ministère de la fonction publique par l’entremise de l’ambassade de France qui a directement saisi l’Ecole où il avait prétendu avoir obtenu son diplôme, il est ressorti que ce Monsieur n’y a jamais mis les pieds. Depuis lors, il se fait tout petit, mais continue de s’accrocher à son mentor et de proférer des menaces à tous ceux qui refusent d’obtempérer à ses décisions jugées par l’ensemble du personnel du FER  très souvent manifestement illégales.

Rappelons que les Etats membres de la CEMAC ont créé des Fonds d’entretien routier (FER) qui sont des structures chargées de mobiliser les ressources pour l’entretien des routes. Les statuts et modes de gestion des Fonds varient peu d’un pays à l’autre. Celui du Cameroun et de la République centrafricaine sont placés sous la gestion directe de l’Etat, alors que celui du Tchad est un Fonds routier de 2ème génération, une entité administrative autonome disposant d’un statut d’établissement public. Ces Fonds routiers de 2ème génération sont jugés plus efficaces car leur dispositif permet de responsabiliser les usagers de la route, de mobiliser plus de ressources qui sont affectées à l’entretien routier, et d’apporter la transparence dans la gestion.

Les Fonds d’entretien routier sont des établissements publics à caractère administratif créés pour remplacer les administrations d’Etat dans la gestion des routes. Ils sont dotés de la personnalité morale, de l’autonomie financière et de gestion. Et, leur gestion est axée sur le principe de commercialisation des routes, dans le but d’assurer l’efficacité économique qui a longtemps manqué aux Ministères des Travaux Publics. L’un des intérêts du recours à un établissement public comme le FER, qui dispose de son autonomie administrative est justement la possibilité de le faire gérer par un conseil, ou un Comité composé de représentants des différents intérêts concernés par cette gestion. Certains Comités sont librement recrutés, par la voie de l’élection ou de la cooptation, et sont homogènes dans leur composition. Ils ne comprennent que des personnes directement intéressées par la gestion routière.

D’autres Comités sont, en revanche, pluriels dans leur structure. C’est notamment le cas des FER dont les membres du conseil d’administration sont nommés par l’Etat, et qui sont composés de ses représentants, des représentants des usagers, des agents du FER et des personnalités qualifiées. Au Tchad par exemple, sur les treize membres du comité de gestion, cinq représentent des usagers de la route et trois les opérateurs économiques ; les cinq derniers représentent l’Etat. Une telle composition de l’organe de gestion des routes permet aux usagers d’influencer et d’avoir une emprise sur les processus de décision en matière d’entretien des routes. Par ailleurs, partant de l’idée que les décisions des FER sont mieux acceptées si leur sens est connu et compris, une véritable politique d’information et de diffusion est mise en place dans le but d’obtenir l’adhésion des usagers de la route à cette politique.

L’exigence de la qualité est recherchée, notamment à travers l’amélioration des performances des Fonds d’entretien routier. C’est ainsi que leur fonctionnement mime l’organisation juridique des échanges privés qui vise à améliorer la qualité des prestations qu’ils offrent. Ils bénéficient d’une autonomie de gestion qui leur permet de se dégager de la tutelle de l’Etat. Cela est capital car cette indépendance leur permet de disposer des moyens nécessaires à leurs politiques. Ainsi, ils ont un budget propre, ont le pouvoir de recouvrer et de gérer des ressources, avec le seul souci de performance. La tutelle de l’Etat n’agit pas par voie de commandement, mais par la fixation de critères et de règles du jeu sur la base d’un contrat.

L’autonomie de gestion allège la subordination des FER vis-à-vis de l’Etat. Elle a un lien avec la notion de responsabilisation qui incite ses dirigeants à améliorer leurs résultats. Elle est donc devenue synonyme d’efficacité et d’une recherche de performance pour répondre aux attentes des « usagers contributeurs ». Cette efficacité est aussi recherchée à travers l’utilisation de la technique de rationalisation des choix budgétaires (RCB) qui a notamment conduit les Etats membres de la CEMAC à définir un réseau routier intégrateur et prioritaire.

L’adoption de la politique de rationalisation des choix budgétaires dans le secteur des infrastructures routières s’est traduite par la décision des Etats membres de la CEMAC d’utiliser les ressources disponibles le plus efficacement possible ; en limitant l’étendue du réseau routier en fonction des moyens financiers disponibles ; en décidant de ne construire des routes additionnelles que si les ressources nécessaires à leur entretien sont disponibles. C’est aussi ce principe qui a conduit la CEMAC, ainsi que la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), a définir un Plan directeur consensuel des transports qui vise à réaliser un réseau routier rentable, reliant les capitales entre elles, et qui tienne compte des contraintes financières de la région. Le principe de rationalisation des choix budgétaires permet ainsi d’éviter les erreurs du passé où les pouvoirs publics se préoccupaient des projets routiers à faible valeur ajoutée économique, mais qui étaient visibles et politiquement crédibles.

La rédaction

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