Centrafrique : quand Valentine Rugwabiza reste sans réactivité et indifférente face aux regains des hostilités

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Depuis la fin du dialogue républicain le 27 mars 2022 qui s’est tenu à Bangui sans les opposants politiques et les groupes armés, la République centrafricaine connaît un regain des hostilités. De l’est à l’ouest, du sud au nord, les groupes armés qui composent la Coalition des Patriotes pour le Changement, ont décidé de reprendre les armes comme dernière solution à la résolution de la crise. C’est leur réponse au refus systématique de l’Imposteur de Bangui d’ouvrir des discussions franches et sincères avec toutes les forces vives de la nation. En somme, une approche militaire à l’option politique souhaitée par tous et demandée à maintes reprises par la communauté internationale.

Si cette reprise des affrontements entre les groupes armés et les forces armées centrafricaines semble être fondamentalement justifiée par les nombreuses et odieuses exactions commises sur les populations civiles par les mercenaires du Groupe Wagner et les troupes rwandaises, l’opinion nationale trouve, par contre, inacceptable la non – réactivité de la Minusca et l’immobilisme de ses contingents dans les différentes zones de conflits. A en croire que dépassée par les événements, elle opterait, elle aussi, pour l’usage de la force comme seul mode de règlement de la crise pendante, avec toutes les dramatiques conséquences qui en découleraient, à savoir de gros risques de guerre civile en perspectives ; ce qui n’est pas à exclure tant les deux forces en présence sont plus que déterminées à se neutraliser par tous les moyens.

Et pourtant, créée le 10 avril 2014 par la résolution 2149 du conseil de sécurité des Nations unies, la Minusca a pour principales missions, entre autres, la stabilisation de la situation dans les principales agglomérations, la protection des populations civiles, et la contribution au rétablissement de l’autorité de l’État dans tout le pays. Elle doit assurer également le suivi de la situation relative aux violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire. Au regard de ces objectifs, sa timidité, son silence assourdissant et surtout son absence totale de réactivité face aux dernières violences dans l’Ombella – Mpoko, l’Ouham – Pendé, la Nana – Mambéré, la Ouaka, la Haute – Kotto, la Bamingui – Bangoran et la Vakaga, non solum passent tout simplement pour un acte de violation manifeste, sed etiam laissent présager un avenir très difficile pour les populations civiles, à défaut de moyens coercitifs, dictés au pouvoir de Bangui par la communauté internationale, pour un cessez – le feu immédiat et la convocation des belligérants à une négociation autour d’une table.

Par conséquent, cette approche de la Minusca est intolérable et doit être vigoureusement dénoncée. En effet, cela ne saurait en être autrement tant, conformément aux termes de l’article 31 de la résolution 2605 du 12 novembre 2021 du conseil de sécurité « le mandat de la MINUSCA est conçu pour mettre en œuvre une vision stratégique pluriannuelle visant à créer les conditions politiques, les conditions de sécurité et les conditions institutionnelles qui permettent d’engager une réconciliation nationale et d’instaurer une paix durable par la mise en œuvre de l’APPR et l’élimination de la menace que représentent les groupes armés en adoptant une approche globale et une posture proactive et robuste, sans préjudice des principes fondamentaux du maintien de la paix ».

Ces astreintes ont été par la suite renforcées par des tâches prioritaires et additionnelles formellement définies par les termes des articles 34, 35 et 36 et portent singulièrement sur la protection des civils, les bons offices et appui au processus de paix, y compris à la mise en œuvre du cessez-le-feu et de l’APPR, l’aide à l’acheminement immédiat, complet, en toute sécurité et sans entrave de l’aide humanitaire, la protection du personnel et des biens des Nations Unies, la promotion et protection des droits humains, le Dialogue républicain et élections de 2022, l’appui à l’extension de l’autorité de l’État, au déploiement des forces de sécurité et au maintien de l’intégrité territoriale, la réforme du secteur de la sécurité, le désarmement, démobilisation, réintégration et rapatriement, y compris le cantonnement, et l’action en faveur de la justice nationale et internationale, de la lutte contre l’impunité et de l’état de droit. La stricte observation de ces recommandations devait effectivement contribuer, selon leurs initiateurs, à la stabilisation, la réconciliation nationale et au retour définitif de la paix. Malheureusement, tel n’a pas été le cas.

Proche du mathématicien de Boy – Rabé, ayant des accointances trop particulières avec le régime et entretenant des relations de trafics en tout genre avec certaines personnalités du pouvoir, il apparaissait très difficile à Mankeur Ndiaye de veiller à la scrupuleuse application des injonctions contenues dans les recommandations sus – évoquées. En sont les conséquences directes la mascarade électorale du 27 décembre 2020, le refus de Touadéra de convoquer un dialogue politique inclusif, aujourd’hui la recrudescence de la violence dans une partie majeure du pays et l’abandon in fine des populations civiles aux bandes armées et aux mercenaires à la solde de Touadéra. Dans ce contexte, la nomination de la rwandaise Valentine Rugwabiza au poste de la  nouvelle représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies en République centrafricaine et cheffe de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca), et son arrivée à Bangui le dimanche 17 avril 2022 étaient accueillies avec beaucoup d’espoirs par toutes les forces vives de la nation.

Désastreusement, au grand dam des uns et des autres, depuis lors la rwandaise donne l’impression d’être plus un bureaucrate qu’un élève de Henry Kissinger et ne se gêne pas trop de marcher allègrement sur les traces de son prédécesseur sénégalais, dans un pays au bord de l’implosion et enclin à une guerre civile. Un pays où s’affrontent deux camps, celui des Imposteurs, d’un côté, et celui des Loyalistes, de l’autre. Avec l’initiative de la modification de la constitution, suivie des appels à la haine et la violence qui fusent de toutes parts, le pire est à craindre dans les jours à venir si Mme Valentine Rugwabiza refuse d’entendre les cris de détresse de tout un peuple et persiste dans sa posture de non – réactivité, d’indifférence, de mépris et de démission.

KassaMongonda

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