L’actualité centrafricaine est marquée ces derniers temps par la convocation du corps électoral, le 30 juillet 2023, au référendum pour le vote d’un nouveau texte constitutionnel. Ces consultations dont personne ne doute de la victoire de « Oui » tant les dispositifs préalables de fraudes massives et de bourrages d’urnes ont été soigneusement mis en place par l’ANE, ont été boycottées par plus de la moitié du corps électoral, selon des sources indépendantes crédibles et plusieurs médias internationaux et locaux.
L’une des dispositions du texte prévoit que ne sont pas autorisés à se présenter à l’élection présidentielle les Centrafricains qui possèdent la double nationalité. Or, bon nombre de futurs candidats ont justement cette double nationalité. « Seuls les Centrafricains d’origine peuvent être candidats aux élections nationales », selon l’article 183 du projet de la nouvelle Constitution. Beaucoup se voient donc exclus des futures échéances électorales. D’autres qui s’ajoutent à celles de l’article 10 consacrant formellement le concept crisogène de « Centrafricanité », celui de « Centrafricain d’origine » par opposition au « Centrafricain venu d’ailleurs », interdisent carrément aux Centrafricains de confession musulmane d’occuper de hautes fonctions de l’Etat.
Comme l’a dit le directeur d’Afrique centrale Lewis Mudge à Jeune Afrique, « Plus fondamentalement, la Constitution proposée s’attèle à définir ce qui constitue un citoyen centrafricain, en précisant spécifiquement qu’un citoyen véritable – et donc une personne habilitée à se présenter à la présidence – doit être né de deux parents centrafricains. Cela va contribuer à raviver les douloureux souvenirs des milices anti – balaka qui prenaient pour cible les musulmans en raison de leurs liens présumés avec les rebelles de la Séléka. Beaucoup de personnes ont été tuées parce qu’elles étaient perçues comme étant des étrangers. La question cruciale de savoir qui est centrafricain et qui est étranger, susceptible d’alimenter un nouveau cycle de répressions et de violences, devrait être abordée dans le cadre d’un débat public constructif, et non d’un référendum organisé à la hâte ».
De plus, le projet de Constitution ne mentionne pas de limitation du nombre de mandats présidentiels, un changement radical par rapport à la Constitution de 2016 qui fixe leur durée à cinq ans, renouvelable une fois. Cela signifie que si une majorité de Centrafricains soutient la nouvelle Constitution, et si Touadéra décide de se présenter à nouveau, il pourrait prolonger son règne indéfiniment.
Seulement, le doctrinaire de ce projet de Constitution dont la raison est de lui permettre d’échapper à la justice du fait de nombreuses exactions, de crimes économiques, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité dont il s’est rendu responsable et coupable de 2016 à ce jour, est très loin de remplir les conditions fixées par le texte proposé, pour jouir de la qualité de « Centrafricain d’origine ». En effet, il n’est pas Centrafricain d’origine. Son père biologique serait un peuhl. Ce dernier qui serait de nationalité tchadienne ou nigérienne, après avoir enceinté sa mère, la nommée Mongboa Jeanne, aurait pris la destination du Soudan, pour ne plus revenir. Feu Nguégaza Thomas Robert (ou Guegaza selon ce qui est écrit sur la carte d’électeur de M. Faustin Archange Touadéra ) qui a vécu maritalement avec sa maman, l’aurait trouvé à bas âge et l’aurait élevé. Feu Yangbanga se substituera plus tard à feu Nguégaza Thomas Robert comme oncle paternel de Faustin Archange Touadéra et donnera naissance avec Mme Mongboa Jeanne à des enfants qui porteront le patronyme de Yangbanga. L’actuel directeur du Fonds d’Entretien Routier, demi – frère direct de l’Imposteur de Bangui qui s’appelle, est issu de cette vie concubine.
Cette vérité est confirmée par tous ceux qui ont vécu à Boy – Rabé illo tempore et qui ont connu cette famille. Alors, pourquoi M. Faustin Archange Touadéra refuse – t – il de prendre la parole pour situer le peuple centrafricain sur l’identité exacte de son père biologique ? Pourquoi a – t – il préféré instruire son ministre – conseiller Gouandjika Fidèle et l’un de ses communicants Nzéwé Daniel aux fins d’organiser une visite chez lui à Mandjo au cimetière familial et d’essayer de faire passer à l’opinion feu Nguégaza Thomas Robert comme étant réellement son géniteur, alors qu’il ne l’est pas ? A – t – il peur de reconnaître officiellement son père et d’assumer, par conséquent, son destin ? Comme un certain Jésus – Christ, serait – il le deuxième homme dans l’histoire de l’humanité à être engendré par la puissance de l’Esprit – Saint ? Ne sommes – nous pas dans une société qui se dit et se veut démocratique où tout citoyen peut légalement demander des comptes à ses élus ?
A l’allure où vont les choses, M. Faustin Archange Touadéra est tenu de prendre la parole dans les meilleurs délais pour s’expliquer sur ce dossier hautement symbolique. Car, il ne peut pas être le doctrinaire d’une politique fondamentalement exclusive et crisogène, celle de la Centrafricanité, sans pour autant être lui – même Centrafricain d’origine. Il doit courageusement prendre la parole pour convaincre le peuple centrafricain sur l’identité réelle de son père biologique et se résoudre enfin à accepter son passé combien très difficile, celui d’un enfant dont la grossesse a été abandonnée et qui, du coup, n’a jamais connu son père. Cette mise au point que nous appelons tous de nos vœux, aura sans doute le mérite de lever un coin de voile sur les causes profondes de la haine viscérale et mortifère qu’il n’a jamais cessé de vouer à tous ceux qui appartiennent à la communauté peuhle et tous les Centrafricains de confession musulmane qu’ils considèrent à tort comme responsables de ses multiples et multiformes tares et contre lesquels il sévit tous les jours que Dieu fait sur cette Terre des Hommes.
En 2011, en pleine campagne électorale, pour tenter de faire taire une bonne fois pour toute ceux qui essayent de mettre en doute le fait qu’il soit bien né aux États-Unis, le président américain a mis en ligne la version longue du document. S’il est démocrate, comme il l’a toujours dit, alors qu’il accepte le plus humblement de faire comme l’ancien président américain Barak Obama, et de dire toute la vérité sur son origine au peuple centrafricain.
La rédaction