Centrafrique : Quand Mme Samuela Isopi utilise l’argent du contribuable européen pour financer une DICTATURE !

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CENTRAFRIQUE Á L’ÈRE DE LA DICTATURE RAMPANTE: DE GRAVES VIOLATIONS DES DROITS SOCIAUX ET POLITIQUES MARQUÉES PAR L’ARRESTATION ET LA DÉTENTION ARBITRAIRES DES ACTIVISTES ET LEADERS SYNDICAUX ET POLITIQUES
Par Damoclès Diriwo

Ceux qui disent que le régime Touadéra est aux abois n’ont pas forcément tort ni n’exagèrent pas. Pour peu que l’on interroge l’histoire, on se rend compte que généralement, les régimes aux abois ne sont capables que du pire. Les dirigeants et autorités investies de la puissance publique s’énervent facilement, ils sont allergiques à toute critique même la plus objective et qui est une contribution pour la bonne gestion des affaires de la cité. Ils n’acceptent pas qu’on leur dise la vérité en face et sont même à dire « on s’en fout des droits de l’homme !», « on est au pouvoir !», « on ne s’amuse pas avec le pouvoir !», même si le pouvoir est vacillant par leur faute. Quels sont les signes qui montrent que le régime Touadéra est dictatorial ou cherche à asseoir la dictature?
Politologues, juristes, politistes, sociologues et philosophes politiques sont unanimes pour dire que les traits caractéristiques d’une dictature réelle, virtuelle ou rampante sont les suivants, même dans les pays où il existe plusieurs partis politiques, plusieurs journaux dits indépendants, et où les élections plurielles et libres sont organisées.


D’abord, le non accès des partis politiques d’opposition et de la société civile aux médias d’Etat.
Ensuite, l’utilisation des médias d’Etat (radio, télévision et agence de presse gouvernementale) aux seules fins de louange du tyran et pour arroser d’injures les critiques et contradicteurs du pouvoir en place, qu’ils soient politiques ou apolitiques (leaders syndicaux, religieux et des associations civiles non inféodées au pouvoir), sans offrir la possibilité d’un droit de réponse pourtant légal à ceux qui sont abusivement mis en cause par le pouvoir à travers ses griots comme les animateurs de certaines émissions hebdomadaires qui passent dans les médias d’Etat et des associations satellites du pouvoir à l’instar de Mouvement Centrafrique debout (MCD), Talithakoum, etc., prouvent qu’il y a une réelle volonté politique de confisquer la liberté d’expression qui est pourtant l’un des baromètres intangibles de la démocratie.
En outre, la main mise totalitaire sur l’appareil judiciaire, faisant du 3è pouvoir un simple appendice opérationnel du pouvoir exécutif, un instrument dont se servent les autorités politiques pour « discipliner » ou régler le compte des opposants ou des contradicteurs, qu’ils soient du secteur politique ou non. A préciser que dans un Etat démocratique, il n’ya pas que les partis politiques d’opposition qui critiquent les dirigeants ou la manière de gérer le pays. Tout le monde, tout citoyen, tout fils du pays, toute organisation à caractère social, religieux, économique, culturel, professionnel, sportif…, a le droit de formuler des critiques, de prendre des positions publiques contre des pratiques, des propos, des projets ou des comportements qui ne vont pas dans l’intérêt du peuple. Mais si ceux qui ne sont pas du côté du pouvoir saisissent les juridictions pour trancher, la balance se penche souvent du côté du pouvoir officiel, même si celui-ci a manifestement tort. De fois, les juges font classer les dossiers sans suite, refusent de programmer l’affaire en audience publique, simplement parce que le plaignant n’est pas du côté du pouvoir et que les personnes ou entités poursuivies n’ont aucune chance de gagner le procès. C’est ne qui s’est passé dans le cas des procès intentés par les opposants politiques Abdou KarimMéckassoua, alors préisent de l’Assemblée nationale contre des griots alimentaires du pouvoir qui l’ont accusé de préparation d’un cpup d’Etat et d’importation des mercenaires et rebelles, et de l’ancien Premier ministre et député Anicet-Georges Dologuélé qui s’est plaint nommément contre l’ancien rebelle inféodé au pouvoir Joachim Kokaté pour dénonciation calomnieuse à partir d’un supposé enregistrement d’une conversation que les deux hommes ont eue au domicile de l’opposant Dologuélé. Depuis deux ans, les juges en charge du dossier ne peuvent faire avancer le dossier à cause des pressions qu’ils auraient reçues de l’Exécutif, selon certaines sources politiques et judiciaires autorisées. Dans ce cadastre, on voit que la Justice devient un simple marchepied du pouvoir Exécutif. Du coup, le principe de la séparation des pouvoirs n’existe plus, les magistrats devenant dépendants des dirigeants politiques pour obtenir des postes de responsabilité dans certaines juridictions dites «juteuses» ou «stratégiques», pour être autorisés à participer à des séminaires et stages de formation juteux à l’étranger, ou simplement pour être « bien vus » par le pouvoir en place.
L’autre trait caractéristique des régimes dictatoriaux réels, virtuels ou rampants est la caporalisation des autres Institutions de la République. Et pour que cela marche, l’Exécutif les prive de leurs moyens de fonctionnement. Le gouvernement ne décaisse par rapidement ce qui est prévu pour elles dans la loi de finances. C’est la meilleure stratégie pour obtenir l’allégeance des chefs et membres desdites institutions, préalable à leur « bon traitement » et à leur protection. Dès lors que les responsables et membres de ces institutions sont acquis à la cause du pouvoir (alors que la constitution et leurs lois organiques spécifiques leur garantissent l’indépendance vis-à-vis des pouvoirs publics, des forces politiques et des autres institutions de l’Etat et leur autonomie de gestion administrative et financière), ils peuvent à leur tour se permettre ce qui est pourtant interdit par la loi, tels que les actes de détournements, de malversations, d’abus de biens sociaux, etc. C’est ainsi qu’on voit dans le pays des Institutions afficher ouvertement et de façon ostentatoire leur allégeance au chef de l’Etat, à son parti le MCU, et au gouvernement, au point même de refuser d’interpeller le gouvernement ou de le sanctionner en cas de faute lourde. C’est comme cela qu’il faudrait comprendre pourquoi le Haut conseil de la communication (HCC) par exemple, demeure incapable de sanctionner les graves dérives des médias d’Etat à savoir: les multiples campagnes de dénigrement, de diffamation, d’injures publiques et d’incitations à la haine que des hommes du pouvoir, des journalistes ou pas, font régulièrement passer sur les ondes des médias d’Etat et notamment la radio et la télévision d’Etat, de même à travers certains journaux de la place appartenant au pouvoir en place. Et c’est tant pis pour la presse qui affiche une réelle indépendance ou qui se veut objective.
L’interdiction ou la confiscation des libertés publiques est aussi le propre des dictatures réelles ou rampantes. Les lieux de meetings politiques ou de réunions des syndicats des travailleurs peuvent être envahis par les forces de l’ordre pour empêcher la tenue des rencontres. L’exercice des libertés syndicales telles que l’observation des sit-in, des grèves, qui font pourtant partie des droits des travailleurs, est interdit sans texte. Si vous parlez trop ou vous agitez trop, on vous envoie en retraire spirituelle et de rééducation citoyenne à la Section des recherches et investigations (SRI) de la Gendarmerie nationale, puis à l’une des prisons réservées à des gens considérés comme ‘très dangereux pour le régime »: le camp de Roux, ou la « Maison Blanche » de Ngaragba de triste mémoire. On l’a vu en début 2019: le porte-parole des demandeurs d’eau, Paul Crescent Béninga, un leader de la société civile véritablement intègre et proche du peuple, a été admis au centre de rééducation civique de la SRI d’où il était sorti après une semaine de détention sans procès, sans même signer le procès-verbal de son audition par l’OPJ désigné par le parquet. Voilà la dictature: on jette les gens en prison pour rien, sans motif. Sinon, pour empêcher que les gens réclament l’eau qui est vitale, qui est la vie.
Et comme dans ce pays in n’y a jamais le mauvais 1 sans le mauvais 2, le pouvoir vient de révéler au grand jour sa nature dictatoriale à travers l’arrestation et la détention arbitraires d’un politique engagé, Fari Taheruka Shabazz, du Mouvement E Zingo Biani, et de trois leaders syndicaux et cadres du ministère des Affaires étrangères: Elie Kongbo, Conseiller des affaires étrangères, Jean-Roger Koyangoï, Conseiller des affaires étrangères, et Léon Yakota, Administrateur civil adjoint, Mme Imélo Lydie et François, tous membres du bureau du DIPLOSYNDIC, le syndicat des agents et fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères.
Le démocrate Shabazz est en train d’apprendre à ses dépends l’outrecuidance qu’il a eue de déposer plainte contre un député MCU qui est par ailleurs parent du Secrétaire exécutif dudit parti-Etat, membre du bureau politique du parti-Etat, parent d’un tout puissant procureur de la République centrafricaine. Fari Taheruka serait le seul Centrafricain à ne pas savoir que dans les bonnes dictatures, il est interdit à celui qui n’est pas du pouvoir d’avoir des problèmes avec le chien du Roi même s’il le mord ou vole son morceau de viande sur le feu. Pour mémoire, voici comment le professeur Jean-François Akandji-Kombé schématise et ironise cette affaire devenue une affaire d’Etat à travers le titre: « Le maquillage véreux en délits de droit commun ne passera pas », je cite: « Fari Tahéruka Shabazz; Arrêté et détenu pour avoir, notamment (voir sa page facebook https://www.facebook.com/faritaheruka.shabazz):
-déposé plainte contre le 1er Vice-Président de l’Assemblée nationale qu’il accuse d’avoir commandité le vol de son téléphone (vol devant témoins, et pourtant sa plainte est sans suite depuis!!!!) et de l’avoir menacé de mort;
-dénoncé les pratiques mafieuses, désormais ordinaires, de trucage de vote et de corruption des députés à l’Assemblée nationale, notamment lors des récents votes cruciaux de la confiance au gouvernement et de la Loi des finances pour 2020;
-dénoncé l’entretien par le pouvoir de milices aux fins de chasse aux opposants politiques, en ce compris les citoyens;
-déclaré publiquement préparer un dossier de mise en accusation du Président de la République pour crimes de haute trahison conformément à la Constitution;
-etc.,
voyant son sort remis entre les mains du propre frère du vice-président objet de sa plainte, qui se trouve être procureur de la république;
objet de différentes plaintes pour délits de droit commun, manifestement suscités depuis pour maquiller les vrais motifs de son arrestation et de sa détention; et ceci pour de prétendus faits dont se sont rendus maintes fois et publiquement coupables les milices du pouvoir dits « les requins » sans encourir aucune poursuite ! ». Puis de conclure par ces mots qui expriment un sentiment de colère, de révolte et d’indignation: « Liberté pour Fari Taheruka Shabazz !!!!! prisonnier politique depuis 8 jours !!! ».
Et comme si cela ne suffisait pas, dans les mêmes circonstances de temps et de lieu, les travailleurs du ministère des Affaires étrangères, en grève de huit (8) jours pour des revendications dont le gouvernement n’a jamais contesté la légitimité, attendent que le gouvernement donne enfin sa position par rapport à leurs revendications déposées sur sa table depuis plus de deux (2) ans et demi.
Mais contre toute attente et alors qu’ils observaient pacifiquement leur arrêt de travail ce lundi 09 mars 2020, un véhicule de la Gendarmerie fait son entrée dans les locaux du ministère de la diplomatie et transporte trois leaders du syndicat en grève pour être entendu par un OPJ missionné par le parquet. Ils ont été purement et simplement arrêtés, gardés à vue dans les locaux de la SRI où ils auraient passé la nuit à la belle étoile. Ils n’ont reçu aucune convocation et se font fait conduire comme des bœufs à l’abattoir. A la différence qu’on ne tue pas les gens là-bas. Mais c’est encore la dictature qui s’abat sur tous ceux qui empêcheraient de tourner en rond.
Dans un Communiqué de presse publié le même jour, le DIPLOSYNDIC dénonce l’irrégularité de la procédure de leur arrestation et maintient le mot d’ordre de grève jusqu’à expiration de la durée.
Il ya là manifestement de graves violations des droits de l’homme parmi lesquels des droits civils, des droits sociaux et des droits politiques, ce qui est loin de faire bonne presse pour le régime en place. Surtout qu’il y a comme du plaisir à arrêter les civils démocrates et pacifistes mais à laisser par contre les criminels et génocidaires comme Abbas Sidiki, Ali Darass et autres en liberté, et avec des salaires et indemnités payés grâce à la sueur du peuple martyr. Comment ne pas penser et dire que le pouvoir est de connivence avec les groupes armés, idée que le chef de l’Etat et les siens refusent d’admettre?
On arrête les gens pacifiques et on les jette en prison de façon arbitraire pour les museler et intimider tous ceux qui oseraient critiquer le pouvoir ou réclamer des droits, ne me dites pas que nous sommes en démocratie. C’est bien le contraire de la démocratie et dans des situations pareilles, il faudrait s’attendre à tout.
Au vu de tout ce qui précède, il y a bel et bien une dictature ouverte en Centrafrique sous le régime Touadéra, et nombreux sont ceux qui se demandent s’ils ne sont pas en train de faire un mauvais cauchemar. On sait comment naissent et se construisent les dictatures, on sait aussi comment elles finissent. Il est temps que Touadéra change vite de fusil d’épaule.
Damoclès Diriwo
Source: MEDIAS+

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