Centrafrique : Quand les Nations unies s’allient à des mercenaires rwandais et du Groupe Wagner contre la Coalition des Patriotes pour le Changement

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Les Nations unies en Centrafrique, à travers la Minusca, se sont finalement alliées avec les mercenaires rwandais et ceux du Groupe Wagner pour ouvrir le feu sur les forces de la Coalition des Patriotes pour le Changement. C’est ce qui est ressorti des deux derniers communiqués publiés par ce nouveau groupe armé composé des Antibalaka et des ex – Séléka toutes tendances confondues. Selon ces derniers, il y a deux jours, leurs positions ont été attaquées à Bossembélé par des contingents portugais et  rwandais venus en appuis aux barbouzes russes, aux Faca et aux éléments de la garde présidentielle.

De ces mercenaires russes, lors d’un point sur la Centrafrique, le 23 janvier 2019, le ministre français des Affaires étrangères avait évoqué « une situation très confuse« . Il avait surtout pointé du doigt la présence « anti-française » de la Russie. « Ce n’est pas vraiment l’armée (mais) des supplétifs qui agissent sous l’autorité d’un Monsieur qui s’appelle M. Prigojine« , a lancé Jean-Yves Le Drian en nommant « la force Wagner ». Ainsi donc, alors que sa première mission consiste à protéger, conformément à la déclaration de sa présidence en date du 21 septembre 2018 (S/PRST/2018/18) et sans préjudice de la responsabilité première des autorités de la République centrafricaine et des principes fondamentaux du maintien de la paix, la population civile qui se trouve sous la menace de violences physiques, la Minusca a préféré prendre la décision d’être du côté du Gangster de Bangui, c’est – à – dire de soutenir un individu qui a pris en otage tout un peuple.

Et cela est tout simplement contraire au paragraphe 2 de l’Article premier de la Charte, l’un des principaux buts des Nations unies, et partant du Conseil de sécurité, qui prône formellement le développement entre les nations des relations amicales fondées sur le respect «du principe de l’égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes», de l’autodétermination ainsi que du droit des peuples à décider de leur propre gouvernement. L’exercice de la jouissance de ces droits fondamentaux et universels porte essentiellement sur des questions substantielles d’indépendance, d’autonomie, du référendum, des élections et de la légitimité des gouvernements.

A ce sujet, en Centrafrique, c’est particulièrement l’usage du droit à des élections démocratiques, libres, transparentes, inclusives, crédibles et apaisées qui est en jeu et qui pose aujourd’hui problème. En effet, ce droit est allègrement foulé aux pieds par un pouvoir vomi par tout un peuple qui veut organiser coûte que coûte un hold-up électoral. Et la liste des griefs y relative est longue : Absence totale d’une volonté de concertation nationale avant la tenue des élections groupées du 27 décembre 2020, dégradation de la situation sécuritaire, processus électoral non – transparent, non – crédible et exclusif, mis à l’écart des réfugiés, réduction des délais de recours, non – divulgation de la liste électorale définitive, non – disponibilité du nombre des inscrits, des centres de vote et des bureaux de vote, refus catégorique du gouvernement de faire auditer le fichier électoral, retard nettement sensible dans les procédures de production et de fourniture des cartes d’électeurs, vives tensions entre le pouvoir et l’opposition démocratique, invalidation de la candidature de l’ancien président François Bozizé sur fond des considérations politiques, son retrait de la capitale, récusation de signature du code de bonne conduite par les candidats, implication des groupes armés dans les opérations de campagne….comme nous l’avons souligné dans notre article intitulé « Le Centrafrique à nouveau au bord du chaos », publié le 16 décembre 2020, tous les éléments constitutifs de plusieurs Cocktails Molotov à forte déflagration ne sont – ils pas réunis pour précipiter la République centrafricaine dans une nouvelle spirale de contestations populaires et de violences meurtrières ? Les faits nous ont finalement donné raison.

Comme il fallait s’y attendre, en réponse au refus catégorique du Gangster de Bangui de convoquer une concertation nationale avec toutes les forces vives de la nation, comme l’ont recommandé la cour constitutionnelle, le G5, l’Onu, l’Ua, la Ceeac et la Cemac et comme l’ont également sollicité la conférence épiscopale, les partis politiques de l’opposition démocratique, ainsi que les groupes armés signataires de l’Accord de Khartoum, les pires ennemis d’hier, à savoir les Antibalaka et les éléments de la Séléka ont décidé de se fusionner pour dénoncer le processus électoral en cours et exiger au moyen des armes un dialogue entre tous les fils et toutes les filles de la RCA. Ils ont conquis toutes les plus grandes villes de l’intérieur du pays et après des rudes et durs combats avec les mercenaires russes, rwandais, les Faca et les éléments de la garde présidentielle à Mbaïki et à Bossembélé, ils sont parvenus aux portes de Bangui et déjà intra – muros.

Mais, au lieu d’agir en homme d’état, de suspendre le processus électoral et de convier tout l’ensemble du corps social à une rencontre aux fins d’aboutir à une décision consensuelle, le Gangster de Bangui comme son sobriquet l’indique, a préféré faire appel à des mercenaires rwandais et russes pour les attaquer. Non seulement cet appel à des forces non conventionnelles étrangères viole gravement la décision du conseil de sécurité du 28 juillet 2020 portant prorogation de l’embargo sur les armes à destination de la RCA, mais surtout il démontre à suffisance le degré inouï de la soif de l’autiste de Bangui de conserver le pouvoir pour le pouvoir. Quitte à manger le cadavre de sa propre mère et à marcher sur le cadavre des milliers des Centrafricains ! Il le fait avec la complicité et le soutien de la communauté internationale, du G5, de l’Onu, de l’Ua, de la Ceeac qui exigent la tenue de ces élections bâclées et qui ont décidé de faire profil bas face au Groupe Wagner, une menace réelle pour la sécurité des zones de conflits comme le Centrafrique où il est dangereusement engagé aujourd’hui.

Aux dernières nouvelles, alors que les 500 supplétifs rwandais arrivés hier à Bangui sont logés à la direction nationale de la police au PK 10 et que les forces spéciales portugaises et le contingent bangladais se sont retirés de Bossembélé, les mercenaires russes ont décidé d’utiliser des « chasseurs bombardiers » contre les forces de la CPC. Selon nos sources, les avions Russes ont atterri à Bouar, chef – lieu de la préfecture de la Nana – Mambéré, pour évacuer les officiers et hauts cadres militaires. Que comprendre de cette manœuvre?

Jean – Paul Naïba

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