FERDINAND ALEXANDRE N’GUENDET, UN SILENCE QUI TRAUMATISE
Depuis la décision déconcertante de Ferdinand Alexandre N’guendet de se retirer de la présidence de son parti, le Rassemblement pour la République (RPR), et surtout depuis l’appel tonitruant du « mystérieux et mystique » Collectif des Officiers Libres, relayé par plusieurs médias, l’intéressé observe un silence total. Un silence qui fait beaucoup peur. Un silence olympien qui traumatise et qui fait fuir le sommeil.
Selon des renseignements de sources policières et militaires crédibles, la seule information qui a pu fuiter, lors de son exfiltration, c’est celle de certains riverains qui font état d’un hélicoptère non identifié qui l’aurait transporté à la tombée de la nuit pour une destination inconnue.
Les services de documentation extérieurs du pouvoir de Bangui ont beau envoyé de discrètes missions de renseignement dans les principales capitales de la sous-région voire même en France, N’guendet reste introuvable, non géolocalisable. Il semble qu’il ait activé le mode furtif, et là encore c’est inquiétant car ce n’est pas dans ses habitudes.
Tous ceux qui le connaissent savent que c’est quelqu’un qui aime beaucoup communiquer sur ses activités. Or, depuis cette exfiltration, l’homme se mure dans un silence de sourd qui a de quoi inquiéter. Dans des boucles Whatsapp fermés, on lit ici et là que, lors de son exfiltration, il aurait lancé d’un ton rageur « Je reviendrai » aux FACA qui ont assuré avec succès cette mission de le sortir de Bangui. Malgré la fatigue et l’épuisement, il a trouvé la force de remonter le moral de ses fidèles lieutenants avant de se séparer d’eux (momentanément) avec le sourire aux lèvres.
Ce » Je reviendrai » continue encore à résonner très fort dans la tête des témoins de la scène et de ceux qui ont été mis au parfum au sein de la Grande Muette. Les ramifications de l’influence de N’guendet dans les forces armées nationales sont très profondes, telles les racines d’un baobab. L’un des proches collaborateurs de N’guendet qui l’a servi pendant des années, en l’occurrence Fari Tahéruka Shabazz, a accordé un entretien au journal en ligne Corbeau News Centrafrique (CNC) confirmant le propos, et ce dernier de rajouter que la tentative avortée du pouvoir de Bangui d’assassiner N’guendet, l’a galvanisé pour un retour de flamme terrible contre le régime de Touadéra.
Il fait la une de tous les journaux, comme cet article en première page du quotidien banguissois « Le Langage n°1240 du 08 mai 2023 » qui appelle à prendre très au sérieux un homme politique qui de tout temps a toujours pris de court ses contemporains. Ses amis politiques disent qu’il serait en vérité très présent dans des boucles fermées du réseau social Télégram où des instructions codées seraient diffusées à ses partisans, tous porteurs de tenue. Manifestement, ces apparitions sur les réseaux sont protégées par des pare-feu et des proxys dont les IP générés aléatoirement renvoient au Kazakhstan, en Israël et même au Costa-Rica. Qui a bien pu lui fournir ce matériel de brouillage? A cette question, un informateur du journal en ligne « Letsunami.net », spécialiste et cybernétique en communication, a affirmé qu’en réalité, l’homme ne serait pas très loin de son pays.
Dans tous les cas, ce qui est certain, c’est que l’appel du Collectif des Officiers Libres de l’armée Nationale COFAC à l’endroit de l’ancien Chef d’Etat a fait son petit effet dans le microcosme politico-sécuritaire. Chacun y allant de son commentaire, de son analyse, de sa vidéo ou de son audio viral. Sous couvert de l’anonymat que confèrent les réseaux sociaux, il est régulièrement fait mention de ce que de nombreux FACA n’hésitent plus à affirmer s’être pleinement reconnus dans cet appel des officiers libres. Des noms d’officiers généraux sont cités ici et là comme ayant rejoint N’guendet, donc préparant son retour en fanfare. Les patrouilles terrestres et aériennes sur Bangui se multiplient. Le vieil albatros de l’armée de l’air centrafricaine est extrait depuis de son lieu de repos et virevolte tant bien que mal désormais dans le ciel banguissois. Comme quoi, c’est la tension qui règne à Bangui. Le fruit serait enfin mûr?
Même certains leaders de groupes armés ne cachent pas leur sympathie pour cet appel des officiers libres réclamant à l’ancien Chef d’Etat Ferdinand Alexandre N’guendet de prendre urgemment ses responsabilités. N’guendet les aurait-il déjà contactés comme il l’a fait avec ses sponsors extérieurs? Nul ne le sait, la question reste ouverte. Même si on devine sans difficulté la réponse. Cependant, l’on constate que Bangui retient son souffle dans une atmosphère délétère.
La seule question à laquelle les Centrafricains veulent une réponse, c’est de savoir quand est-ce que N’guendet répondra à la demande du « mystérieux et mystique » Collectif des Officiers Libres de prendre la tête de leur mouvement pour chasser Touadéra et les Wagner du pouvoir et organiser une nouvelle transition, un désarmement total de tous les groupes armés, un dialogue politique inclusif, le retour de tous les exilés et une véritable réconciliation nationale, calquée sous le modèle sud – africain et in fine tenir des élections groupées véritablement démocratiques auxquelles il ne prendra pas part ? Certains comptent les jours entre aujourd’hui et le moment où l’homme donnera sa réponse, d’autres le moment entre sa réponse et la chute de Touadéra.
Décidemment, le silence de N’guendet est pesant, mais non assourdissant, responsable et olympien, comme seuls les Spartes savaient le faire, dans l’arène.
KassaMongonda