Centrafrique : quand l’agent central comptable Yannis Koyangbanda fait régner sa loi au Trésor public

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Il s’appelle Yannick Koyangbanda, fonctionnaire de l’état et de grade inspecteur du trésor. Il assume depuis plusieurs mois déjà les nobles et stratégiques fonctions d’agent central comptable à la direction générale de la comptabilité publique et du trésor, après avoir occupé celles de 1er Fondé de pouvoir où il n’a jamais fait bonne presse.

Placé sous la responsabilité directe du directeur général de la comptabilité publique et du trésor, l’ACCT a pour principales attributions, dans le domaine du trésor de gérer la trésorerie de l’État ; réaliser l’équilibre des ressources et des charges publiques; participer aux négociations des accords de financement international et de mobilisation des ressources extérieures et intérieures ; émettre les effets et  mobiliser les ressources intérieures ; préparer et exécuter la stratégie d’emprunt ; gérer le portefeuille de l’État ; assurer, la surveillance des institutions financières et bancaires de la Centrafrique ; assurer le respect de la mise en œuvre de la réglementation communautaire de l’Industrie des Assurances.

A ce titre et du fait d’une certaine indépendance dont il jouit dans l’exercice quotidien des fonctions sus – évoquées, le jeune Yannick Koyangbanda qui ne manque pourtant pas d’intelligence, de serviabilité, de respectabilité et de diligence, s’est tout à coup enfermé totalement dans une bulle d’ivoire. Ils refusent même de répondre aux injonctions de son ministre, de l’inspecteur général des finances, voire du directeur général de la comptabilité publique et du trésor. Les dossiers inondent son bureau, les demandes de paiements de créances dues aux fournisseurs de l’état y comprises. Retraités, veuves, orphelins, femmes pensionnaires, évacués sanitaires, étudiants, prestataires de différents services de l’état, des diplomates, des fonctionnaires, des personnels d’appui, des hauts cadres de l’état, sans oublier des opérateurs économiques passent et repassent tous les jours que Dieu fait à son secrétariat ; ils passent et repassent sans que leurs dossiers ne soient traités, annotés et transmis à la caisse pour « règlement ». A telle enseigne que certains ne pouvant plus supporter ce martyre, ont tout abandonné et que d’autres, fatigués d’aller et venir, épuisés par le découragement et la maladie, courent in dies singulos le risque de mourir un jour.

Non pas parce que l’homme ne dispose pas de liquidités ou de disponibilités afin de réserver une suite favorable à toutes ces pressantes demandes, mais tout simplement parce qu’il a décidé de faire assujettir le traitement de toute demande au versement de 10% à 30% de frais de rétro- commissions. Ainsi, selon des informations parvenues à notre rédaction, seuls les titulaires des titres ayant satisfait à cette exigence peuvent être autorisés à passer à la caisse. C’est ce qui a été constaté et dénoncé par le Collectif des Petites et Moyennes Entreprises de Centrafrique « CPMEC », lors du paiement des arriérés de créances dues, certaines et non – exigibles dont le montant est estimé à 5 milliards de FCFA.

D’après ces sources, instruit à cet effet par le ministre des finances et du budget afin d’évacuer ces dettes du porte – feuille de l’état, Yannick Koyangbanda en fait à sa tête et refuse de signer des lettres de virement qui ne cessent de s’amonceler dans ses parapheurs. Les fournisseurs de l’état qui payent leurs impôts, sont en règle vis – à- vis du fisc et versent régulièrement des cotisations à la CNSS, qui portent à bout de bras l’Etat, qui créent de l’emploi et de la richesse, mais qui ne peuvent plus de ce fait faire face à leurs obligations de charges de fonctionnement mensuelles et qui vivent sous la menace permanente de leurs fournisseurs, banquiers et employés, s’insurgent contre cette pratique, crient à la concussion et réclament sanction à l’égard d’un fonctionnaire qui vend des services de l’état, en flagrante violation des dispositions de la loi portant statut général de la fonction publique.

Seulement, personne ne répond à leur réclamation, car personne ne contrôle Yannick Koyangbanda. Comme dans une mafia bien organisée !

Jean – Paul Naïba

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