CENTRAFRIQUE : QUAND IGNORANCE, INCOMPÉTENCE ET INCURIE RÉUNIES AU SOMMET DE L’ÉTAT PLOMBENT UN PAYS ET PRÉCIPITENT UN PEUPLE AU FOND DU GOUFFRE !…

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CENTRAFRIQUE : QUAND IGNORANCE, INCOMPÉTENCE ET INCURIE RÉUNIES AU SOMMET DE L’ÉTAT PLOMBENT UN PAYS ET PRÉCIPITENT UN PEUPLE AU FOND DU GOUFFRE !…
(Par Ernest Lakouéténé–Yalet)
<<Nul n’a le droit d’user de violence pour faire prévaloir son opinion et imposer sa volonté.>> Barthélémy BOGANDA
<<Pour qu’on ne puisse pas abuser du pouvoir, il faut que par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir.>> MONTESQUIEU
<<Il ne faut toucher aux lois que d’une main tremblante.>> MONTESQUIEU
<<Quand dans un royaume il y a plus d’avantage à faire sa cour qu’à faire son devoir, tout est perdu.>>
La République Centrafricaine, mon pays, est tragiquement en perdition… J’en suis, comme beaucoup, extrêmement peiné. Je fus d’abord embarrassé, puis très gêné par le train des choses; à présent, devant la persistance de la stupidité, j’ai franchement honte…
On dit souvent que chaque pays a le gouvernement qu’il mérite. Je doute fort que cette maxime vaille pour ce pays.
Car nous parlons de l’un des pays les plus pauvres de la planète (l’avant-dernier pays à l’Indice de Développement Humain – IDH 188ème sur 189)! Gouverner un tel pays aurait dû être la chose la moins compliquée à faire. Encore eût-il fallu à sa tête un homme raisonnable, dévoué, intelligent… Un vrai politique.
Hélas! pour son malheur, ce pays a hérité – comme d’une malchance – d’un certain Touadéra Faustin, le président le moins président qui puisse exister. Depuis 6 interminables années, chacun (sauf lui) voit et constate, que le pays pique du nez. Mais il s’en délecte, il invente chaque semaine une blague plus loufoque que la précédente! Telle est sa manière surréaliste de diriger…
Cet homme, que ses supporteurs et admirateurs affublent systématiquement du titre de « professeur »(qualificatif) à mon avis largement surfait, car je crois les vrais professeurs – de surcroît de rang universitaire – des hommes intelligents, de bon sens, capables de cerner les problèmes, anticiper et/ou comprendre les situations, les analyser avec à-propos, y apporter des solutions pertinentes, rationnelles, c’est-à-dire de bon sens… Or dire ceci, c’est brosser l’exact contraire, l’antiportrait de ce Touadéra, quel que soit le domaine envisagé
Même en sortant de son domaine d’activité pour embrasser la politique, un bon et vrai professeur démontre, fait voir et fait sentir à tous qu’il reste ce professeur, cet enseignant (« insignare » disaient les Latins, celui qui guide, qui indique la voie, qui instruit). C’est pénible à dire, mais il n’y a rien d’un professeur en Touadéra. Ça se saurait!
Du reste, dans son cas, il s’ajoute une seconde tare : si l’homme n’a accédé à la présidence du pays qu’en mars 2016, on oublie souvent qu’il fut d’abord, cinq ans durant, premier ministre, chef de gouvernement, de 2008 à 2013! Un premier ministre aphone et et aussi terne il est vrai. Il connaissait (croit-on) le pays, ses habitants et leurs problèmes. Mais, à voir l’accumulation inouïe de ses échecs depuis 11 ans qu’il est au pouvoir, on en reste sans voix! On en vient à se demander qu’est-ce qu’il fout là, à cette fonction réservée à d’autres plus qualifiés et bien mieux préparés? Et pourquoi, s’il lui reste une once de dignité, ne s’en va-t-il pas? Pourquoi ne libère-t-il pas le pays et le peuple de son encombrante et nuisible présence?
JE VEUX MOURIR AU POUVOIR…
Mais là n’est pas le plus grave.
Le pire, c’est que ce bonhomme, imbu de sa personne et ivre du pouvoir qu’il exerce si mal, avec le bilan que l’on sait, conçoit un caprice encore plus fou : se maintenir, par la force, au pouvoir! se fabriquer sa constitution qui lui garantisse un pouvoir à vie!!!
Pour en faire quoi de plus que le néant qu’il montre depuis 11 ans?
La frange raisonnable et intelligente du peuple a beau lui prouver que cette folie est infaisable; les institutions ad hoc ont beau le freiner dans son imagination démoniaque et débridée, il se fait autiste. Entouré de la cohorte de troubadours et griots à son entière dévotion, le voilà lancé dans d’ignobles et grotesques opérations de distributions d’espèces sonnantes et trébuchantes, le but étant de faire illusion, de faire croire (on ne sait d’ailleurs à qui) que ce « peuple » acheté et manipulé de façon si grossière, c’est « le peuple » du pays.
Lui qui ne fut « réélu » qu’avec quelque 300 000 voix sur près de 2000 000 en 2020, exulte quand il entend ses hommes de mains et de service lui jurer qu’ils ont recueilli pour lui plus d’1 300 000 signature en faveur de sa mégalomanie.
Il y croit, à son théâtre mensongèrement grotesque, le bonhomme! Les médias viennent de rapporter sa réaction aux accents gaulliens à la « mobilisation » (spontanée?) de « son peuple » : <<JE VOUS AI ENTENDUS!>>!!
Sa pantalonnade fabriquée de bout en bout, mise en scène et interprétée sans éclat par de piètres comédiens a l’air de le satisfaire. Que voulez-vous? On a les plaisirs et les triomphes qu’on peut!
Cette affaire du 3ème mandat pue dans les consciences citoyennes modernes. Elle est même ouvertement condamnée combattue et qualifiée de crisogène car rétrograde. Mais monsieur le « professeur » n’en a cure.
Il n’y a pas si longtemps, du côté de Conakry, un certain Alpha Condé auréolé du pompeux titre de « président professeur » s’est lui aussi piqué de la même folie de « son » 3ème mandat que « son peuple » exigeait. On connaît la suite. Ni le vrai peuple ni « sa fiction de peuple » n’ont pleuré son humiliante et retentissante chute. Bien au contraire, de tous côtés, nos frères Guinéens ont même applaudi à sa déchéance et acclamé ses tombeurs.
Cette mésaventure lourde de sens n’a rien enseigné à notre lunatique Touadéra, le « Président professeur » de Bangui. Sachant comment fonctionne son cerveau, il doit se dire : <<Ça n’arrive qu’aux autres!>>
Albert Camus ne disait-il pas fort à propos: <<La bêtise persiste toujours>>?
Comme disent les Anglosaxons : WAIT AND SEE.
POUR CONCLURE
Au total, sur la dizaine de chefs d’Etat qui se sont succédé à la tête de la Centrafrique, Touadéra est sans contestation aucune le pire. Quand bien même près d’une demi-douzaine n’ont jamais mis les pieds dans une université ou une grande école, presque tous ont fait mieux que le « professeur » actuel.
A ceux qui, par ignorance, s’attachent aux enveloppes, aux apparences ou aux titres des gens et leur supposent des vertus et des compétences, notamment en politique, Touadéra est en train d’administrer preuves sur preuves qu’enseigner dans un amphithéâtre c’est une chose, gouverner un pays c’est autre chose. Les grades même les plus élevés ne confèrent, au mieux, qu’une présomption de compétence. La véritable compétence s’acquiert et se forge ailleurs.
Voilà le drame de Touadéra!
Voilà la tragédie du pays!
Il est temps que cette folie cesse. D’une façon ou d’une.
Je joins ici ma voix à toutes celles qui revendiquent la fin du cycle infernal.
Et nous serons nombreux à nous écrire, comme B. BOGANDA dans « Enfin, on décolonise » :
« Qu’ils partent! »
Et que nos femmes et nos enfants jettent derrière leur avion des tisons ardents, symboles d’un départ définitif et d’un souvenir couvert de honte et de malédiction populaire ».
Parce que REPUBLIQUE rime avec GRANDEUR et tend vers un IDÉAL, elle ne saurait s’accommoder de la mesquinerie, de la bassesse, du ratatinement, du rabougrissement, de la courtisanerie auxquels Touadéra prétend soumettre ce pays et son peuple. Cela ne sera pas.
Ce 23 octobre 2022
Ernest Lakouéténé-Yalet.

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