Centrafrique : présence massive des éleveurs – peuhls armés dans les zones sous contrôle des GA

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Depuis la signature de l’Accord de Khartoum à Bangui, le 6 février 2019, entre le gouvernement et les 14 groupes armés, et  faisant suite à la nomination des représentants de ces derniers à des hautes fonctions civiles, militaires et politiques, dans le gouvernement Ngrébada2, à la présidence de la République, à la primature et dans toutes les entités périphériques, il a été régulièrement signalé à la rédaction l’arrivée massive des éleveurs – peuhls lourdement armés dans les différentes zones placées désormais sous leur contrôle.

C’est ainsi que la population de la sous – préfecture de Bouca, sise dans la préfecture de l’Ouham,  n’a pas hésité un seul instant tout dernièrement à monter au créneau pour dénoncer l’invasion de cette partie de la République centrafricaine par ces peuhls à la recherche, semble – t – il,  de verts pâturages pour leurs bétails. Mais des éleveurs – peuhls, pas comme les nôtres que nous nous avions connus jadis, plutôt  lourdement armés et portant même des tenues militaires qui sévissent en maîtres, violent et agressent des femmes et de jeunes filles, s’en prennent au moyen de leurs armes aux champs des agriculteurs et imposent leurs lois à tous, sans aucune réaction de la part des soldats onusiens de la Minusca et des autorités locales et gouvernementales. Leur recours systématique à la violence a été vivement critiqué, au lendemain des derniers évènements tragiques de Sibut et ainsi que la fermeture du couloir de transhumance du village Amou unanimement exigée. Ce phénomène est également constaté et observé par tous  dans toutes les  régions militaires dont la gouvernance relève depuis lors de l’autorité directe des seigneurs de guerre qui s’appellent Abbas Sidiki, Mahamat Al – Katim, Nourreidine Adam et Ali Darass.

Loin d’être considéré comme de simples mouvements de transhumance de la part d’éleveurs en quête d’herbes fraîches et de points d’eau pour leurs troupeaux, d’une part, et de convoyages de bœufs à destination de Bangui, d’autre part, en empruntant certaines pistes rurales communément appelées couloirs de transhumance, ce qui se passe actuellement sur le terrain et sous nos yeux voilés par d’épais bandeaux noirs, et dans ces zones sur lesquelles nous avons perdu tout contrôle administratif, économique, militaire et politique, n’est en réalité rien d’autre que la mise en place d’une certaine politique d’occupation de l’espace vital et du plan de la conquête de la République centrafricaine, concoctés depuis fort longtemps.

En effet, fort de leur suprématie politico – militaire,  après avoir fait rayer de la carte du monde nos villages et nos communes, jadis laborieux, vivants, dynamiques et prospères, en nous imposant la guerre des razzias et en usant de la méthode de la terreur et  de la terre brûlée dont l’objectif vise non seulement à faire peur, mais surtout à contraindre des populations entières à des déplacements permanents, l’heure est venue pour  ces groupes armés, ces conquistadores et leurs complices de s’emparer de nos maisons, de nos terres arables et cultivables, de nos immenses champs et des sépultures de nos aïeux et de nos ancêtres pour les repeupler, les coloniser, les exploiter et en jouir.

Bien évidemment devant l’histoire, le peuple centrafricain et la nation tout entière, avec la complicité active du président Touadéra et du gouvernement Ngrébada2, au nom de la paix, de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale, conformément aux termes de l’Accord de Khartoum, mais en flagrante violation des dispositions de la constitution du 30 mars 2016.

Jean- Paul Naïba

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