Centrafrique : pourquoi Touadéra a choisi et veut imposer Sarandji à la présidence de l’assemblée nationale

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Il ne fait plus aucun doute que le limogeage de Simplice Mathieu Sarandji, le lundi 03 mars 2021, de ses fonctions de ministre d’état et conseiller spécial à la présidence centrafricaine, confirmerait sa désignation au perchoir de l’assemblée nationale par son très cher cadet de valeur, le Gangster de Bangui. L’abrogation de son décret de nomination est intervenue quelques minutes après son apparition dans l’hémicycle de la Maison du Peuple, arborant fièrement tous ses attributs de député de la circonscription de Baoro.

En effet, lors d’un conclave tenu, il y a certains temps déjà, Bangui « intra muros » ou quelque part à Damara, le mathématicien de Boy – Rabé ne serait pas allé avec le dos de la cuillère pour ordonner à son premier ministre Firmin Ngrébada et à son ministre des finances et du budget Henri Marie Dondra, membres du parti – Etat MCU, respectivement député de Boali et du 1er arrondissement de la ville de Bangui, tous les deux candidats à la présidence de la représentation nationale, de surseoir à leurs ambitions au profit du français, « le boucher de Bordeaux ». Le cas échéant, il se verrait dans l’obligation d’user de tous ses pouvoirs pour dissoudre l’assemblée nationale.

C’est cette prise de position qui a fait précipiter le retour du secrétaire exécutif national du MCU, même si ses proches voudraient persister et signer à faire croire qu’il n’a jamais été sanitairement évacué, sur la scène politique nationale, alors que physiquement l’homme est mal au point. Pourquoi donc barrer la route à l’inspecteur de travail et des lois sociales, et l’artisan des relations avec la Fédération de la Russie et les mercenaires du Groupe Wagner, en la personne de « l’ancien premier ministre », d’accéder à la tête de la deuxième institution de la République ? Mais, tout simplement parce que Touadéra aurait été informé par des renseignements rwandais  que son homme de confiance serait en parfaite intelligence avec les mercenaires du Groupe Wagner pour opérer un coup d’état contre lui. Une fois installé dans son fauteuil, tout serait mis en œuvre par ces derniers pour que le vrai calife disparaisse très rapidement dans un accident d’avion et que le petit calife soit intronisé le Roi à la place du Roi, conformément aux dispositions de la constitution du 30 mars 2016.

Dans ce projet de  conspiration de déstabilisation du régime de Bangui, « Kpékao Zilolo, le plus farouche de tous les conspirateurs », comme dirait l’autre, bénéficierait de l’incontestable soutien d’un certain Zépio alias Ferdinand Alexandre Nguendet, président du RPR, ancien chef d’état de transition et candidat malheureux aux dernières élections. A ce propos, nos sources proches de la primature et de la présidence nous ont affirmé et soutenu que Ngrébada qui fut son chef de cabinet au CNT, lui aurait demandé de démissionner de la COD – 2020 afin de rassurer leur ennemi d’en face et de jouir tranquillement de tous les avantages octroyés aux anciens présidents de la République. C’est ce qui a été effectivement fait. En contrepartie, il lui aurait été proposé le poste de premier ministre ou du président d’un nouveau conseil national de transition, au cas où la conjuration deviendrait un succès. Dans cette entreprise funeste, un nom a été également fréquemment cité. C’est celui d’un certain Gbogouda, ci – devant agent de protocole au ministère des finances et du budget, devenu entretemps chef de cabinet particulier de Catilina, et celui qui a fait mordre la poussière à l’ancien premier vice – président de l’assemblée nationale Jean – Symphorien Mapenzi dans la rude et dure bataille pour la conquête du siège de la circonscription de Bimbo 2. C’est le financier du coup d’état en préparation. L’homme serait le porteur de valises et, effectuerait plusieurs voyages de Bangui à Anvers en passant par Douala, pour écouler des lots de diamants et d’or, afin de permettre au clan de disposer, le moment venu, des ressources financières suffisantes et  indispensables à la réalisation dudit projet.

Ce sont donc ces fracassantes révélations qui ont convaincu et incité le Gangster de Bangui à porter son choix sur la personne du secrétaire exécutif national du MCU, au grand dam de Firmin Ngrébada et Henri Marie Dondra. Et pour être clair, quelques heures seulement après la cérémonie d’installation de la 7ème législature, le lundi 3 mai 2021, à laquelle ont pris part tous les membres du gouvernement élus, à l’exception du chef du gouvernement en sa qualité de député de la circonscription de Boali, il a signé deux décrets, le premier limogeant Simplice Mathieu Sarandji de ses fonctions de ministre d’état et conseiller personnel à la présidence, le deuxième abrogeant le décret de nomination de tous les membres du gouvernement devenus députés. Un acte qui vaut tout son pesant d’or. Dans la foulée, comme si cela ne suffisait pas, il a personnellement appelé au téléphone Henri Marie Dondra qui était déjà en campagne pour le perchoir, et en pleine réunion de consultations avec des députés indépendants et ceux du RDC, dans la soirée du lundi 3 mai 2021, non seulement pour lui réitérer ses injonctions dont l’exécution  ne saurait souffrir d’aucune contestation, mais surtout pour lui demander de cesser immédiatement toutes ses manœuvres visant à mettre mal à l’aise la candidature de Simplice Mathieu Sarandji.

Aux dernières nouvelles, plus d’une cinquantaine d’élus de la nation toutes tendances confondues, auxquels se seraient joints les cinq (5) députés du RDC, seraient depuis hier soir en conclave à Boali. Si certaines sources affirment que cette mobilisation est faite à la demande du Gangster de Bangui pour le compte du candidat de son choix, d’autres par contre soutiennent que l’artisan de cette rencontre serait plutôt le député Thierry Kamach, candidat aussi à la tête de la représentation nationale. Dans tous les cas, c’est de Boali que ces députés se rendraient aujourd’hui, les poches pleines de billets de banque, directement à l’assemblée nationale pour le vote de la deuxième personnalité de la République.

Fort de tout ce qui précède, même si nous ne pouvons pas, épiloguer trop longtemps sur les raisons ayant conduit à la proposition de cette candidature à la tête de la deuxième institution de la République, nous pouvons toutefois être d’avis avec le compatriote Fari Tahéruka Shabazz qui s’est interrogé sur l’état réel de santé du candidat du Gangster de Bangui. « Le candidat du MCU, Simplice Mathieu SARANDJI, est apparu très affaibli à la rentrée parlementaire. Cette image d’un candidat apparu extrêmement amaigri, respirant difficilement est une très grave erreur de communication. Tout le monde ne parlant que de l’état de santé de l’ancien Premier Ministre, même dans les médias qui d’habitude sont des soutiens inconditionnels de l’Exécutif. Les Députés qui se sont exprimés, se sont demandé si SARANDJI pouvait physiquement tenir le coup. Sa place ne serait-elle pas plus dans un lieu de repos que dans les joutes oratoires de l’hémicycle? La situation du pays étant critique, difficile de voir un homme à la santé fragile diriger l’Assemblée Nationale », a – t – il déclaré sur sa page Facebook.

Aux leaders de l’opposition démocratique, candidats au perchoir de l’assemblée nationale, ainsi donc informés, de tenir compte de ce dossier et d’en faire une redoutable arme contre Touadéra et ses ouailles !

La rédaction

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