Centrafrique : pourquoi le régime de l’Imposteur de Bangui doit faire face à des sanctions économiques et ciblées

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Le vendredi 25 juin 2021 au palais de la Renaissance, l’Imposteur de Bangui a présidé la troisième édition du dialogue politique entre le gouvernement centrafricain et une délégation de l’Union européenne.

De cette rencontre, nous pouvons retenir ce qui suit, selon Mme Samuela Isopi, la haute représentante de l’Union européenne en Centrafrique : « De mon côté, je peux dire qu’on était très honoré d’avoir une réunion avec le nouveau gouvernement. C’est une opportunité pour nous, par rapport aux derniers évènements, de faire le point de la situation de notre coopération. Comme vous le savez, nous sommes à la veille de la nouvelle phase de notre coopération, d’un nouveau cycle 2021-2027. La réunion d’aujourd’hui nous a permis surtout d’aborder des questions qui sont au cœur de certaines préoccupations qui avaient déjà été exprimées par l’UE au gouvernement lors de la dernière mission conjointe ONU-UE-UA-CEEAC. Donc, nous avons discuté en toute franchise de toutes ces questions, à savoir : la désinformation, les droits humains et les violations, la situation humanitaire, la réforme du secteur de sécurité, la situation politique pour aller vers un apaisement, notamment le dialogue républicain. Nous avons aussi discuté du processus de paix, de la mise en œuvre de l’APPRCA, et ce, pendant plus de 5 heures. On a vraiment touché à tous les sujets, entre autres les priorités du gouvernement que le premier ministre nous a présentées succinctement. Nous allons essayer ensemble de relancer le grand chantier structurel qui est nécessaire pour le développement du pays. Et, en tant qu’Union européenne, nous avons exprimé au gouvernement notre volonté d’accompagner ce programme ambitieux de réforme qui s’avère nécessaire pour le pays. Nous avons retenu quelques-unes de ces priorités, à savoir : l’éducation, les ressources humaines, l’amélioration du climat des affaires, l’environnement, la justice et le genre. Toutes ces questions ont été mises sur la table. Nous allons mettre en place un cadre de suivi et d’engagement mutuel afin d’avoir un œil regardant sur l’évolution des sujets et objectifs que nous nous sommes fixés aujourd’hui dans le cadre de notre coopération. Je salue l’ouverture, la franchise et la confiance du gouvernement».

Ainsi donc, nous sommes à l’aube d’un nouveau cadre de relations entre notre pays et l’ensemble des états – membres de l’Union européenne, dont la durée couvrira la période de 2021 à 2027. Pour ce faire, il devenait plus qu’urgent pour les deux parties parties en présence de se retrouver autour d’une même table pour faire l’état des lieux de leur coopération depuis 2016 à ce jour. Cette rencontre est connue sous l’appellation de dialogue politique et repose fondamentalement sur les dispositions de l’article 8 de l’Accord de Partenariat entre les membres du Groupe des états ACP, d’une part, et la communauté européenne et ses états membres, d’autre part, signé le 23 juin 2000 à Cotonou. Les principaux objectifs assignés à cet échange sont définis ainsi qu’il suit :

« Les parties mènent, de façon régulière, un dialogue politique global, équilibré et approfondi conduisant à des engagements mutuels ; 2.  Ce dialogue a pour objectif d’échanger des informations, d’encourager la compréhension mutuelle ainsi que de faciliter la définition de priorités et de principes communs, en particulier en reconnaissant les liens existant entre les différents aspects des relations nouées entre les parties et entre les divers domaines de la coopération prévus par le présent accord. Le dialogue doit faciliter les consultations entre les parties au sein des enceintes internationales. Le dialogue a également pour objectif de prévenir les situations dans lesquelles une partie pourrait juger nécessaire de recourir à la clause de non-exécution ; 3.  Le dialogue porte sur l’ensemble des objectifs et finalités définis par le présent accord ainsi que sur toutes les questions d’intérêt commun, général, régional ou sous-régional. Par le dialogue, les parties contribuent à la paix, à la sécurité et à la stabilité, et à promouvoir un environnement politique stable et démocratique. Le dialogue englobe les stratégies de coopération ainsi que les politiques générales et sectorielles, y compris l’environnement, l’égalité hommes/femmes, les migrations et les questions liées à l’héritage culturel ; 4.  Le dialogue se concentre, entre autres, sur des thèmes politiques spécifiques présentant un intérêt mutuel ou général en relation avec les objectifs énoncés dans le présent accord, notamment dans des domaines tels que le commerce des armes, les dépenses militaires excessives, la drogue et la criminalité organisée, ou la discrimination ethnique, religieuse ou raciale. Il comprend également une évaluation régulière des évolutions relatives au respect des droit de l’homme, des principes démocratiques, de l’Etat de droit et à la bonne gestion des affaires publiques ; 5.  Les politiques générales visant à promouvoir la paix ainsi qu’à prévenir, gérer et résoudre les conflits violents occupent une place importante dans ce dialogue, tout comme la nécessité de prendre pleinement en considération l’objectif de la paix et de la stabilité démocratique lors de la définition des domaines prioritaires de la coopération ; 6.  Le dialogue est mené avec toute la souplesse nécessaire. Il peut, selon les besoins, être formel ou informel, se dérouler dans le cadre institutionnel et en dehors de celui-ci, sous la forme et au niveau les plus appropriés, y compris au niveau régional, sous-régional ou national ; 7.  Les organisations régionales et sous-régionales ainsi que les représentants des sociétés civiles sont associés à ce dialogue. »

De ce fait, rappeler les précieuses dispositions sus – évoquées, c’est tout simplement informer l’opinion nationale et internationale de ce que la nouvelle coopération entre la République centrafricaine et l’Union européenne ne saurait devenir effective et bénéfique pour la population sans un véritable inventaire préalable et un audit comptable et financier de tous les fonds mobilisés en faveur de notre pays, depuis le sommet de Bruxelles dont le montant était évalué à plus 2.3 milliards d’euros à ce jour, sans oublier toutes les aides directes ou indirectes, inscrites dans les lois de finances des exercices 2016 à 2021.  Ce travail de contrôle sur pièces et sur place aura le grand mérite de créer à nouveau une parfaite confiance entre le peuple centrafricain et les contribuables européens et concourra à établir de solides ponts d’amitié, de fraternité, d’humanité et de solidarité entre eux, et non entre un régime d’imposteurs et certains petits fonctionnaires internationaux, détachés près la République centrafricaine, à l’exemple de Mme Samuela ISOPI qui a utilisé les fonds de l’Ue pour financer et soutenir la mascarade électorale de décembre 2020.

Cela est d’autant plus vrai qu’en sus de la crise post – électorale que connait actuellement le pays, suite aux calamiteuses élections du 27 décembre 2020 desquelles ont été délibérément exclus plus de 300.000 Centrafricains et qui ont vu la victoire de Touadéra avec seulement 17% du corps électoral, le régime de l’Imposture de Bangui fait face à des grands défis politiques, institutionnels, sécuritaires, socio-économiques et humanitaires sans précédent. Devant le refus catégorique de Touadéra d’organiser un dialogue politique inclusif avec l’ensemble des forces vives de la nation et en réaction à une campagne de désinformation fomentée contre la France, ses intérêts, la Minusca et son personnel, Paris a décidé de la suspension de son aide budgétaire et de sa coopération militaire. Une sanction qui est arrivée à un moment où le Groupe des experts de l’Onu accuse les Faca et les mercenaires d’avoir commis des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité contre des populations civiles, lors des opérations de contre – offensives contre les positions des éléments de la CPC, faisant suite à l’attaque de Bangui du 13 janvier 2021.

Si, pour des raisons de fortes tensions de trésorerie, l’Imposteur de Bangui a accepté de démettre son ancien premier ministre Firmin Ngrébada, l’homme des mercenaires russes du Groupe Wagner pour le faire remplacer par un certain Henri Marie Dondra, son ancien ministre des finances et du budget et 1er secrétaire exécutif national du MCU, et a décidé de la mise en place d’une commission d’enquête afin de faire la lumière sur les crimes reprochés aux Faca et leurs alliés, il ne s’agit en réalité que de la poudre aux yeux, le temps pour lui de gagner du temps et trouver une nouvelle parade. En est la preuve sa déclaration à la presse, après une rencontre avec la mission conjointe de l’Onu, l’Ue, l’Ua et de la Ceeac, lorsqu’il s’était engagé à poursuivre en justice les auteurs des actes de désinformation et des différentes manifestations, pensés, organisés, planifiés et menés contre les partenaires techniques et financiers de la RCA ; depuis lors, aucune action n’est engagée contre eux ; mieux, c’est à croire que des instructions auraient été données pour que la plainte de l’ambassade de France déposée près le parquet de Bangui contre Didacien Blaise Kossimatchi qui a menacé une nouvelle fois de l’envahir, le 14 juillet 2021, fût purement et simplement classée sans suite. En est également la preuve, la mise en place du comité d’organisation par décret non pas d’un dialogué politique inclusif, comme l’ont exigé l’Onu, l’Ue, le G5, la France, les USA, l’Ua, la Ceeac, la CIRGL et la Cemac, mais d’un dialogue exclusif, placé sous sa responsabilité et avec une forte participation des pouvoirs publics.

Ceci étant dit, afin de venir à bout de la résistance de l’Imposteur de Bangui à toute idée de changement démocratique et d’apaisement, il ne reste plus qu’à l’Union européenne de recourir aux dispositions de l’article 96 portant procédure de consultation et mesures appropriées concernant les droits de l’homme, les principes démocratiques et l’Etat de droit. Devant l’urgence de l’heure, des sanctions économiques doivent être prises dans les meilleurs délais contre l’Etat centrafricain. Comme elles ont été infligées au Togo du président Eyadéma en 1993 pour violations graves des droits de l’homme et déficit démocratique. Quand l’on sait ce que représentent les parts des contributions d’UE dans le budget national, il y aura de quoi à mettre l’autiste et le roublard de Bangui définitivement à genoux. Ces mesures sous forme de sanctions économiques et ciblées, comme l’a vivement recommandé l’Ong américaine The Sentry dans son dernier Rapport, s’imposeront comme la seule solution la plus efficace et la plus efficiente à l’entêtement et la roublardise de Touadéra.

De ce fait et par ce fait, elles permettront indubitablement de trouver des réponses appropriées et définitives à la crise centrafricaine dont les contours multidimensionnels ont pour noms illégitimité du pouvoir, graves irrégularités manifestes ayant singulièrement caractérisé les élections du 27 décembre 2020 et leur ayant dénié tous critères de sincérité, de crédibilité, d’inclusivité, de transparence, de liberté et de légitimité, illégalité et illégitimité de l’ANE, création par le premier ministre Firmin Ngrébada d’une structure illégale dénommée Comité d’Appui Stratégique au Processus Electoral, instrumentalisations de la cour constitutionnelle dont la présidente est membre du parti au pouvoir à des fins politiques, contournements des dispositions du code électoral, caducité de l’APPRCA par les principaux groupes armés signataires à travers la mise en place de la CPC, graves violations des droits de l’homme et du DIH par les Faca et les mercenaires russes du Groupe Wagner, mainmise totale d’un parti politique sur l’exécutif, le législatif et toutes les institutions nationales, nomination d’un égorgeur de la Séléka au poste de ministre de la justice et garde des sceaux, créations et entretiens des milices privées, interdiction de l’accès aux sites des médias Corbeau News de Centrafrique et Letsunami.net, appel à l’assassinat des membres de la famille des Centrafricains de la Diaspora connus sous le nom des « 12 Apôtres » , non – reddition des comptes de 2016 à ce jour, malgouvernance, légalisation de la corruption comme l’a révélé dans une bande sonore l’ancien 1er vice – président de l’AN Jean – Symphorien Mapenzi, grands défis sécuritaires et humanitaires du fait des groupes armés qui écument le pays.

Imamiah – Imhotep Yamalet

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