Centrafrique : pourquoi la Minusca refuse – t – elle d’user de la force contre les mercenaires du Groupe Wagner ?

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République centrafricaine : l’armée et ses alliés russes provoquent un mouvement de panique dans deux villages

L’armée centrafricaine et ses alliés paramilitaires russes ont déclenché le 9 février un mouvement de panique et des déplacements de population dans le centre du pays selon un responsable de l’ONU à New York.

La Minusca a rapporté avoir observé le 9 février « des mouvements de troupes des Forces centrafricaines (FACA) et autres personnels de sécurité » dans les environs de Bria, en direction des villages de Mouka et Samo-Ouandja, à 600 km au nord-est de la capitale Bangui, selon cette source.

L’ONU désigne par « autres personnels de sécurité » les centaines de paramilitaires russes qui combattent aux côtés de l’armée et lui ont permis depuis un an de repousser rebelles et groupes armés de la plupart de leurs bastions dans ce pays en guerre civile depuis huit ans.

Un responsable de l’ONU, qui a requis l’anonymat, révèle que la force de maintien de la paix des Nations unies en Centrafrique (Minusca) a été « bloquée » par les militaires centrafricains et leurs alliés sur la route quand elle a voulu envoyer une patrouille « enquêter ».

L’ONU, ainsi que des capitales occidentales – Paris au premier lieu – assurent que ces paramilitaires sont des « mercenaires » de la compagnie russe de sécurité privée Wagner et ont dénoncé à plusieurs reprises ces derniers mois des « violations des droits humains » contre des civils dans leur offensive.

Tout comme l’ONU accuse régulièrement les rebelles de commettre crimes et atrocités contre les civils. « La présence des FACA et autres personnels de sécurité a déclenché un mouvement de panique et de peur parmi les populations civiles, provoquant des déplacements », a poursuivi la source onusienne.

Le 21 janvier, l’ONU avait déclenché une enquête sur un massacre présumé par les FACA et leurs alliés russes près de Bria, évoquant plus de 30 civils tués dans une opération similaire à celle de ce 9 février.

Fin décembre 2020, une coalition de plusieurs des groupes armés qui contrôlaient alors plus des deux tiers de la Centrafrique avait lancé une offensive en direction de Bangui pour renverser le président Faustin Archange Touadéra à la veille de la présidentielle.

Le chef de l’État, à peine réélu, a alors appelé Moscou à la rescousse de son armée démunie et mal entraînée et des centaines de paramilitaires russes étaient venus s’ajouter à de nombreux autres présents depuis trois ans. Des combattants de Wagner, selon l’ONU, des « instructeurs non armés » assure Moscou.

Depuis, les FACA et leurs alliés ont regagné la majeure partie du territoire, poussant les rebelles hors des villes et de leurs principaux bastions. Ces derniers pratiquent aujourd’hui des actions furtives de guérilla contre les forces de sécurité et les civils.

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