Centrafrique : pas d’élections municipales sans une mission d’enquêtes sur les agissements de Mankeur Ndiaye et l’audit des scrutins du 27 décembre 2020 !

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À LA TRÈS HAUTE ATTENTION DE MONSIEUR ANTONIO GUTTERES, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES

OBJET : SOLLICITATION DE L’ENVOI D’UNE MISSION D’ENQUÊTES SUR LES AGISSEMENTS INACCEPTABLES DU REPRÉSENTANT SPÉCIAL DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DES NATIONS-UNIES EN REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE, CONTRAIRES AUX PRINCIPES, MISSIONS ET
VALEURS DES NATIONS-UNIES

Monsieur le Secrétaire Général,

Les leaders de la Coalition de l’Opposition Démocratique 2020 (COD-2020) veulent par la présente attirer Votre Haute Attention sur le rôle néfaste joué par Votre Représentant Spécial Monsieur MANKEUR NDIAYE tout au long du processus électoral et qui a eu pour effet d’aboutir à des élections bâclées le 27 décembre 2020 avec les conséquences que vous connaissez à savoir la recrudescence de la violence armée.

I/ DU DÉROULEMENT DU PROCESSUS ÉLECTORAL

Au départ du processus, les partis politiques réunis au sein de la Coalition de l’Opposition Démocratique 2020 (COD-2020) avaient multiplié les avertissements tant au niveau du Gouvernement que du Représentant Spécial des Nations Unies lors des rencontres organisées sur les dysfonctionnements au sein de l’Autorité
Nationale des Élections (ANE) illégitime et qui était aux ordres du Gouvernement. Tout présageait que ces dysfonctionnements allaient aboutir à des violations du Code électoral.

En effet, depuis la mise en place des démembrements de l’ANE, en passant par l’enrôlement des électeurs, et par la publication des listes électorales, jusqu’au scrutin du 27 décembre 2020, nous avions assisté à des violations systématiques du Code électoral, rendant l’ensemble du processus non transparent car seuls le Gouvernement et l’ANE devaient décider de tout, mettant à l’écart les principaux acteurs du processus que sont les partis politiques, alors même que ceux-ci ont vocation à présenter les futurs candidats aux élections présidentielles et législatives.

L’acceptation tardive et au forceps du représentant de l’opposition démocratique au sein du Comité d’Appui au Processus Électoral (CASPE) n’y a rien changé. Il vous est possible de vérifier auprès de Madame Denise Brown, adjointe de Monsieur MANKEUR NDIAYE, qui a été constante à toutes les réunions du CASPE, si une seule fois en 14 participations, le représentant de l’opposition démocratique a réussi à faire passer les propositions pertinentes qu’il faisait à l’occasion de ces réunions ?

Au lieu de prendre en compte ces propositions et d’aider l’ANE à rectifier ses erreurs, Votre Représentant Spécial s’est contenté, toute l’année durant, de vous envoyer des rapports complètements différents de la réalité, pour présenter le processus électoral comme étant transparent, inclusif, et affirmer contre vents et marées que le délai du 27 décembre 2020 tenable.

La COD-2020 a tenté d’attirer Votre attention sur ces mensonges. C’est dans ce sens qu’elle Vous a adressé une correspondance pour s’indigner du contenu d’un rapport périodique que vous aviez présenté au Conseil de Sécurité des Nations-
Unies le 16 décembre 2020, soumis à Vous par Monsieur MANKEUR NDIAYE, qui ne reflétait pas la réalité sur le terrain.

C’est à partir de cette correspondance que Monsieur MANKEUR NDIAYE a pris les leaders de l’opposition en grippe et a choisi de soutenir ostensiblement la candidature de Faustin Archange TOUADÉRA à l’élection présidentielle, lui promettant de tout faire pour lui assurer la victoire au premier tour du scrutin du 27
décembre 2020.

Dès lors Monsieur MANKEUR NDIAYE s’est assigné pour rôle de terroriser les leaders de l’opposition démocratique à l’image de l’injonction téléphonique faite depuis le Sénégal à Anicet Georges DOLOGUÉLÉ pour lui marteler qu’il ne saurait être question en aucun cas d’envisager un glissement de la date du premier
tour des élections au-delà du 27 décembre 2020, et surtout pas d’envisager une quelconque  transition  politique,  à  laquelle  la  Communauté  Internationale s’opposerait dans tous les cas. C’est à se demander si finalement c’est lui qui dirige la République Centrafricaine.

Dans toutes ses interventions il n’a cessé de diaboliser l’opposition en la présentant comme une opposition irresponsable, qui ne voulait pas aller aux élections mais qui ne recherchait qu’une transition politique pour solliciter des postes au Gouvernement. Ces affirmations n’ont eu pour but que d’amplifier les discours du Gouvernement et du Président de la République.

Monsieur le Secrétaire Général,

Aujourd’hui le monde entier a assisté à l’une des élections les plus chaotiques de la planète (élections bâclée, violences armées). La COD-2020 a pourtant fait tout ce qui était en son pouvoir pour éviter ce désastre à son pays. Mais Monsieur MANKEUR NDIAYE était accroché à ce qui était interprété par les observateurs comme  un  agenda  professionnel  personnel,  loin  des  intérêts  ni  du  peuple centrafricain, ni de la Communauté internationale.

Aussi, en première conclusion, nous rendons responsable Monsieur MANKEUR NDIAYE de la survenue de la crise actuelle. Son attitude a terni l’image de l’Organisation dont vous avez la charge, au point où nous assistons partout à un sentiment de rejet de la présence onusienne en Centrafrique.

II/  DE  L’ÉCHEC  DU  PLAN  DE  SÉCURISATION  DU  PROCESSUS ÉLECTORAL

Alors qu’il était annoncé comme un élément essentiel du dispositif d’encadrement du processus élaboré par la MINUSCA, et financé par la communauté internationale, le plan de sécurisation du processus électoral n’a jamais été exécuté, de sorte que les candidats aux différentes élections ont été livrés à la merci des groupes rebelles qui se sont emparés de leurs véhicules, des ressources financières et autre gadgets publicitaires prévus pour leurs campagnes, les empêchant ainsi et pour finir
d’aller battre campagne. Pourtant, Monsieur MANKEUR NDIAYE n’a eu de cesse de faire l’éloge de la qualité de ce plan et de son degré de préparation

Deuxième conclusion : Comment Votre Représentant Spécial a-t-il utilisé les ressources importantes mises à sa disposition pour le plan de sécurisation des élections ?

III/ DES PRESSIONS EXERCÉES SUR LA PRÉSIDENTE DE LA COUR CONSTITUTIONNELLE

Selon les informations reçues après la publication provisoires des élections par l’ANE, la Présidente de cette institution aurait reçu des pressions provenant de Monsieur MANKEUR NDIAYE, qui lui aurait fait comprendre qu’en cas d’annulation des  élections  ou  de la  délibération  pour  un  second  tour,  la  Communauté Internationale ne serait pas en mesure de financer la suite du processus électoral et qu’elle était tenue de proclamer monsieur Faustin Archange TOUADERA élu au premier tour.

Nous nous interrogeons sur ce chantage sur la non-disponibilité de nouvelles ressources, dès lors qu’une crise sécuritaire pourrait coûter plus chère que les 20.000.000 de dollars US déjà investis par la Communauté Internationale dans ces élections complètement ratées ? Monsieur MANKEUR NDIAYE est-il si insensible à la survie du peuple centrafricain ?

Le budget des élections avait été bouclé en son temps et les ressources recueillies rendues disponibles, sur quelle base se fonde Votre Représentant pour affirmer qu’en cas de deuxième tour la Communauté Internationale ne saurait trouver des ressources additionnelles pour le financer ?

En conclusion pour cette  troisième partie, nous disons qu’en se comportant de la sorte Monsieur MANKEUR NDIAYE est sorti du cadre de sa mission d’encadrement et d’accompagnement du processus pour devenir arbitre, en lieu et place de la Cour Constitutionnelle.

Nous le rendrons responsable de ce qui adviendra d’une proclamation qui serait aux antipodes des normes et des standards internationaux et surtout contre la volonté du peuple centrafricain.

En définitive, nous disons que par son comportement, Monsieur MANKEUR NDIAYE a terni l’image de l’Organisation onusienne en Centrafrique et seule votre décision est attendue en vue de dépêcher une mission d’enquêtes qui sur place pourra récolter d’autres éléments de preuves pour vous permettre de vérifier les éléments que nous mettons à votre disposition.

Veuillez agréer, Monsieur le Secrétaire Général, l’expression de nos sentiments distingués.

 

Fait à Bangui, le 17 janvier 2021

POUR LA CONFÉRENCE DES PRÉSIDENTS
Le Président en Exercice

 

KAMOUN MAHAMAT

Président Fondateur du BTK

 

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