Centrafrique : « Nous serons bientôt à 15 sections dans la ville de Carnot ! »

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L’invasion de la République centrafricaine ou de ce qu’il en reste tout simplement du pays de B. Boganda, par des hommes lourdement armés dont on ne sait d’où ils sont venus, n’est plus à démontrer et fait craindre le pire, dans les jours à venir.

En moins d’un mois, tous les villages et les communes relevant de l’autorité administrative de la sous – préfecture de Carnot, riche de ses mines d’or et de diamants, sont passés sous le contrôle de ces forces non conventionnelles qui s’en prennent parfois à des paisibles villageois, à des passants et à des transports en commun desservant l’axe Baoro – Carnot et Carnot – Berbérati. Leur présence avait déjà été signalée par nos confrères de la station « La Voix de Bozoum », il y a plusieurs semaines. Mais, en dépit de ces  alertes et de nos maintes publications y relatives, et face à cette nouvelle situation sécuritaire dans les zones préservées jusqu’alors des violences et des menaces réelles à la paix, aucune disposition militaire et aucune réaction n’ont été enregistrées de la part du gouvernement Ngrébada et de la Minusca. Un silence qui ne fait qu’étonner tous les jours plus d’un centrafricain.

Et pourtant, à en croire les confidences d’une commerçante victime d’une de leurs permanentes embuscades, il y a quelques jours, non loin de la ville de Carnot en partance vers Baoro, ces nouveaux venus sont non seulement bien organisés et lourdement armés, mais surtout ont des revendications manifestement politiques et veulent en finir avec l’association des malfaiteurs au pouvoir à Bangui, depuis mars 2016 ; et ils ne le cachent pas et ont même l’audace de demander aux autorités locales et à leurs victimes d’aller porter ces messages à leur destinataire. C’est ainsi qu’après l’avoir dépouillée de tous ses biens, ceux – ci ont instruit cette  commerçante d’aller informer Toudéra et les siens de ce qui suit : « Nous sommes actuellement à 9 sections et d’ici là, nous atteindrons 15 ; nous sommes à Carnot et sur toute l’étendue du territoire national, notamment dans la Lobaye et à Bangui ».

Qui sont – ils, ces hommes lourdement armés ? D’où viennent – ils ? Que veulent – ils exactement ? Telles sont de pertinentes questions qui ne cessent de donner de l’insomnie à tous les observateurs de la vie politique centrafricaine. En attendant, une véritable psychose générale et généralisée s’est emparée des populations vivant dans cette partie de la République où tout le monde retient son souffle.

La rédaction

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