Centrafrique, nid des sociétés concessionnaires étrangères

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Al Madina, Wagner ou Lobaye Invest, la République centrafricaine sous l’ère Touadéra connait depuis un certain temps l’afflux des sociétés génératrices des conflits à travers le monde.

Une situation qui semble ne pas préoccuper les acteurs publics alors que les observateurs indépendants émettent déjà le risque de possibles affrontements géopolitiques et géostratégiques en République centrafricaine pour les années à venir.

Bradage de la souveraineté nationale ou simple méconnaissance des conséquences des affrontements géopolitiques et géostratégiques pour un pays déjà occupé à plus de la moitié par des groupes terroristes.

C’est la question que l’observateur centrafricain se pose aujourd’hui alors que depuis quatre ans, l’on enregistre en Centrafrique l’avènement d’une vague de sociétés étrangères placées sous sanction de l’Organisation des Nations Unies.

Cette situation s’il faut le dire, est favorisée par cette soi-disant politique de main tendue du Président Faustin Archange Touadéra, qui, privilégiant sa réélection à l’issue des scrutins à venir accorde plus de pouvoir aux sociétés concessionnaires étrangères.

L’on serait tenté de le dire comme les autres observateurs pessimistes de la coopération centrafricano-russe, que la coopération entre les deux pays ne respecte pas les règles de souveraineté nationale et se trouve être loin de profiter aux citoyens centrafricains.

Le comble est que dans ce deal entre le Chef de l’Etat centrafricain et ses partenaires internationaux, le numéro un centrafricain a sacrifié aux sociétés concessionnaires l’essence même de l’existence de la Nation centrafricaine.

Entendez qu’à la controversée société Al Madina, les gouvernants centrafricains ont confié la confection de la Carte Nationale d’Identité (CNI) et les titres de séjour au grand dam de l’expertise nationale.

Al Madina qui selon nos investigations a grandement financé frauduleusement le pouvoir de Bangui est dans une dynamique de toute-puissance et de bras de fer avec les lois de la République.

Pour la petite histoire, la CNI fixée à 4.500 FCFA par la loi des finances 2019 et donc adoptée par les élus du peuple est depuis peu contestée par Al Madina qui la refixe à 6.750 FCFA.

Malgré les voix qui se sont levées pour dénoncer cette atteinte à la souveraineté nationale, l’on assiste à un mutisme complice du pouvoir public qui légitime même ce vol d’Etat en refixant le prix de la CNI à 6.750 FCFA comme voulu par le partenaire de Touadéra.

Al Madina n’est qu’une partie remise de cette influence des proxys et des profiteurs de la guerre en Centrafrique.

Wagner, une autre société mercenaire russe arrivée en terre centrafricaine sous le voile d’appui à la restructuration de l’armée nationale est soupçonnée depuis peu pour sa connivence avec les terroristes du FPRC et pour l’exploitation des ressources minières centrafricaines.

L’actrice principale de cette haute mafia centrafricano-russe est bien Lobaye Invest à qui le pouvoir de Bangui a délivré sans respect de procédure le permis d’exploitation des ressources naturelles dans une importante zone minière au grand dam de la société Axmin qui exerçait déjà dans ce secteur.

Ces faits aussi cinglants ne sont pas seulement constatés par les observateurs nationaux à qui le régime donne le doute de complot, l’on se souviendra que dernièrement, un rapport de l’Organisation des Nations Unies écrit par Franck DASSAUT a traité de la même question allant préconiser des sanctions à la Centrafrique au cas où les autorités sur place ne rectifient les tirs.

Le problème est que les rapports et les alertes ne font pas reculer ce régime ; non pas qu’il est tout-puissant, c’est simplement que les autorités de Bangui bénéficient encore des soutiens de la Communauté Internationale qui les confortent et leur permettent de faire la plus grande corruption d’Etat.

En fin de compte, si les diplomates internationaux n’interviennent pas à temps afin d’arrêter cette hémorragie due à cet afflux des sociétés concessionnaires, il serait clairement établi que les responsabilités de dislocation de l’ETAT centrafricain sont partagées entre les actuelles autorités et ceux qui disent à présent les accompagner.

« Centrafrique, nid d’espion » pour reprendre les propos de l’analyste français Thierry Vircoulon, l’histoire en retiendra quelque chose.

Benito Wilkinson

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