Centrafrique : Mrs Touadéra, Ngrébada et Dondra, que répondez – vous aux graves accusations portées contre vous par le fiscaliste Jean – Serge Wafio ?

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CENTRAFRIQUE: GAP FINANCIER POUR L’ORGANISATION DES ÉLECTIONS DE 2020-2021: LE SÉVÈRE RÉQUISITOIRE DE L’ANCIEN MINISTRE ET ANCIEN DG DU TRÉSOR JEAN-SERGE WAFIO
(NB: Il s’agit d’une réaction à l’article publié par Cyrus-Emmanuel Sandy sur les 10 milliards de FCFA que le gouvernement centrafricain continue d’attendre des partenaires extérieurs pour boucler le budget des élections de fin d’année)
« Est-ce l’argent qui manque dans notre pays ou un manque de volonté et de détermination politiques? Qui pourrait expliquer qu’un Premier ministre de son Etat ne préfère qu’assurer l’intérim du ministre des Finances à chaque fois qu’il est en mission, pour ordonner une disponibilité financière de 500 000 000 FCFA, et un autre, à peine 6 mois à la Primature, puisse se faire saisir 137 000 000 FCFA en France?
Comment comprendre qu’un chef d’Etat qui veut se succéder à lui-même ose proposer à un potentiel candidat, de s’abstenir d’aller aux élections présidentielles contre 50 milliards de FCFA?
Comment comprendre qu’un ministre des Finances puisse disposer d’un compte de 47 milliards de FCFA aux Etats-Unis, pour lequel le président Trump voudrait des explications?
Les différents comptes ouverts aux Îles aux Caïmans, au Panama, en Suisse, en Belgique…, les villas de très grand standing éparpillées en Afrique et en Europe, et les diamants vendus à Dubaï et ailleurs par des membres du gouvernement vont demeurer inconnus?
Non, ce n’est pas l’argent qui manque ! N’importe quel pays, aussi pauvre qu’il soit, en 5 ans, peut constituer une certaine provision pour marquer sa volonté et solliciter les partenaires s’il y a un différentiel à faire. Un pays se fait respecter que s’il y a volonté, détermination, audace, efforts réalisés en dépits des difficultés par ses dirigeants politiques, et non par l’accumulation des scandales financiers, corruptions éhontées et autres. Les salaires du personnel de l’Etat, les besoins fondamentaux de fonctionnements administratifs et d’investissement ont été entièrement pris en charge pendant 4 ans par les partenaires classiques. Il y a de quoi se demander qu’est-ce que les autorités politiques ont fait des recettes budgétaires dont les réalisations des recettes douanières ont, durant le premier semestre 2020, dépassé largement les prévisions?
Nos autorités politiques nous ont humiliés, nous ont discrédités, nous ont rabaissés à telle enseigne que notre dignité et orgueil n’ont plus de sens.
Nos autorités politiques sont placées là pour servir d’autres intérêts et se servir au passage, sans état d’âme. C’est pourquoi, de 2016 à 2019, le régime du président Touadéra a vu 7 000 Centrafricains se faire tuer par les groupes armés (cf. Rapport de Human Rights Watch sur Centrafrique en 2019). Ce régime s’est arrangé pour que les élections n’aient pas lieu et semble vouloir provoquer un embrasement. A nous de le contraindre pour aller à la concertation, constater son incapacité et nous organiser en conséquence pour tenir dans un délai raisonnable les élections.
L’argent placé dans les paradis fiscaux sous différentes identités, nous pouvons recouvrer une grande partie, parce que ceux ou celles qui ont été placer cet argent ne sont pas encore tous tués pour préserver le secret et nous connaissons certains. L’ère des gouvernants lascars prendra fin avec ce régime, parce que le Peuple Centrafricain qu’on traite d’analphabète et de docile, est intelligent et a beaucoup compris. Ce sont nos gouvernants qui n’ont pas compris ou qui refusent de comprendre que le Peuple Centrafricain, depuis 2012-2013, a compris; mais les rapports de force lui sont encore défavorables. Il faut laisser un peu le temps au temps. MAINTENANT, LE PEUPLE CENTRAFRICAIN VEUT DES GOUVERNANTS QUI VONT FAIRE DE LA POLITIQUE UNE MISSION D’OBJECTIFS ET NON PLUS UNE FONCTION.
Il y a toujours un début et une fin en politique. Il y a eu le début et il y’aura cette fin, quelle que soit la volonté de la repousser.
Merci et sincères considérations ».
Jean-Serge Wafio, Ancien ministre, Ancien DG du Trésor
Source: MEDIAS+ 28.07.2020

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