Centrafrique : Mme Tamlyn, la femme centrafricaine en a marre de vos communiqués de presse sans effet !

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Le lundi 20 septembre 2020, l’ambassade des Etats – Unis à Bangui a rendu publique une Déclaration sur les Rapports faisant état d’atrocités contre des populations civiles dans le Nord – ouest de la République centrafricaine. Nous pouvons retenir de cette sortie médiatique ce qui suit :

« L’ambassade des États-Unis à Bangui est profondément préoccupée par les informations faisant état d’atrocités contre des civils dans le nord-ouest de la République centrafricaine (RCA). Nous appelons aux autorités centrafricaines à mener rapidement des enquêtes complètes et transparentes sur ces rapports et à veiller à ce que les responsables répondent de leurs actes. Le gouvernement centrafricain a la responsabilité de protéger tous ses citoyens, et nous l’appelons à fournir un soutien à toutes les victimes. Nous déplorons également la mort tragique d’un humanitaire du Conseil danois pour les réfugiés, un partenaire de l’Agence des États-Unis pour le développement international, après que son véhicule ait heurté un engin explosif. Nous exprimons notre plus profonde sympathie à la famille, aux amis, et aux collègues de la victime. Nous condamnons fermement l’utilisation d’engins explosifs et de mines terrestres qui entravent l’acheminement de l’aide humanitaire dans la région. En tant que principal donateur humanitaire en RCA, les États-Unis travaillent sans relâche pour assurer que les nombreux Centrafricains qui en ont besoin puissent accéder à l’aide humanitaire. Nous appelons tous les acteurs à permettre un accès humanitaire sans entrave ».

Quelques heures jours plus tard, la publication de cette Déclaration qui est destinée à la communauté internationale, aux responsables de la Minusca, aux diplomates, au gouvernement centrafricain et surtout à l’endroit des associations de la société civile qui n’ont de cesse d’utiliser le nom et la situation de la femme centrafricaine pour se positionner sur l’échiquier politique national et être régulièrement reçues dans les milieux mondains, n’est pas du tout bien appréciée par l’opinion nationale, dans un pays majoritairement constitué de femme. Les partisans de cette prise de position se fondent sur le double statut de Mme Tamlyn : une femme et l’ambassadeur de la première puissance du monde en Centrafrique.

Tamlyn, une femme insensible aux souffrances de la femme centrafricaine

« C’est une nouvelle déclaration de trop. Une déclaration laconique, sans coercition, sans lendemain et sans effet immédiat, concret, visible et lisible  sur la situation socio – politique du pays et celle des personnes les plus vulnérables, à savoir les femmes et les enfants. Si Mme Tamlyn a saisi l’opportunité de l’explosion d’une mine antipersonnel ayant provoqué la mort d’un humanitaire et plusieurs blessés, dans la préfecture de l’Ouham – Pendé, afin de justifier la raison d’être de ce communiqué, elle s’est honteusement tue, par contre, sur l’identité réelle des groupes armés qui se servent de ces engins pour empêcher la circulation des biens et des personnes dans cette partie de la République centrafricaine. Elle n’a jamais dit ce qu’il faut faire pour mettre un terme définitif à ces violences et créer les conditions pour une renaissance de la vie dans nos villages, nos communes, nos sous – préfectures et nos préfectures », a réagi un membre de la société civile ayant requis l’anonymat.

Ce point de vue est aujourd’hui largement partagé par les leaders d’opinions que nous sommes, pour la simple raison que la Déclaration sus – évoquée a été tenue par une femme qui, au – delà de ses fonctions d’ambassadeur de la première puissance du monde, reste et demeure une femme. Comme tel, elle est une mère, celle qui a connu les douleurs de l’enfantement, qui a saigné pour donner la vie et qui doit élever, éduquer, soigner et vêtir son enfant. En tant que mère, elle meurt d’envie de voir grandir son enfant dans une société organisée et apaisée, pour un avenir meilleur. A ce titre, elle doit s’identifier à la femme centrafricaine, la femme rurale, la femme paysanne, l’enseignante, la sage – femme, la commerçante. Et se mirer dans la femme centrafricaine, au regard du contexte de la crise sécuritaire généralisée que connaît actuellement le pays et dont les victimes sont majoritairement constituées de femmes, de mères et d’épouses, c’est dénoncer les violences faites à la femme centrafricaine dans nos villages, nos communes, nos sous – préfectures, tous les jours que Dieu fait depuis 2013, non pas par de simples communiqués et des déclarations sans lendemain, mais plutôt par des actes. En usant de toutes ses prérogatives de diplomate, celle qui font d’elle la représentante en terre centrafricaine du pays de John Adams, Benjamin Franklin, Alexander Hamilton, John Jay, Thomas Jefferson, James Madison, et George Washington, non seulement pour consolider des relations d’amitié, de fraternité et d’échanges socio – économiques et culturels entre le peuple américain et le peuple centrafricain, mais surtout pour contraindre le régime de Bangui à respecter les valeurs qui fondent les Etats – Unis et qui ont pour noms sécurité, paix, liberté, justice, égalité, Etat de droit, droits de l’homme, bonne gouvernance,  transparence, droits des minorités, etc. Ce que Mme Tamlyn n’a jamais daigné avoir le courage de faire.

Tamlyn, une diplomate « soft » et acquise à la cause de l’Imposteur de Bangui

Alors que l’un de ses prédécesseurs, en l’occurrence l’ambassadeur David Simpson, muté plus tard au Zaïre de Mobutu , avait pris part à la marche pacifique du 1er août 1992 au cours de laquelle trouva la mort Dr Conjugo, organisée par le Comité de Coordination pour la Convocation de la Conférence Nationale Souveraine (CCCCN), présidé par M. Aristide SOKAMBI, afin d’appeler au boycott par tous les moyens des travaux du Grand Débat National, Mme Tamlyn ne s’est jamais démenée pour entendre les préoccupations des forces vives de la nation qui exigeaient la tenue d’un dialogue politique inclusif avant la tenue des élections du 27 décembre 2020. Par son silence sur leurs revendications relatives au renouvellement de l’ANE et sa participation aux travaux du comité stratégique d’appui au processus électoral, un organe manifestement illégal créé par le premier ministre Firmin Ngrébada, les Etats – Unis ont cautionné, à travers sa personne, une vraie Imposture Démocratique, à savoir l’organisation de ces scrutins groupés marqués singulièrement par des graves irrégularités qui leur ont ôté tout critère de sincérité, de liberté, de démocratie, d’inclusivité, de transparence, de crédibilité et d’incontestabilité et desquels plus de 300.000 Centrafricains ont été exclus.

A l’arrivée, un imposteur déclaré élu par seulement 17% du corps électoral, avec un pouvoir illégitime. Pour conserver son pouvoir à tout prix, suite aux nombreuses requêtes de contestations des résultats formulées par les candidats à la présidentielle et en réponse à l’attaque de la ville de Bangui, le 13 janvier 2021, par les rebelles de la CPC, ce dernier instaure un état de siège et fait appel à des mercenaires russes du Groupe Wagner et rwandais. Si à Bangui, c’est désormais le règne de la terreur, celui de restrictions des libertés publiques et individuelles, celui de la traque aux supposés combattants de la CPC par les milices aux ordres du pouvoir, avec des arrestations arbitraires, des disparitions forcées, des tortures, des exécutions sommaires et extra – judiciaires, en provinces et dans les zones jadis sous contrôle de la CPC, les Faca et leurs supplétifs russes et rwandais se livrent désormais à des carnages, tuent, pillent, violent, volent, incendient et s’en prennent aux ressortissants de l’ethnie Gbaya et exterminent des communautés peuhles.

Le paroxysme de leurs bestialités  et leurs atrocités a été atteint, lorsque ces mercenaires russes ont agressé et pointé la patronne de l’OCHA, en mission humanitaire dans le Nord – ouest du pays. Une situation bien dangereuse qui aurait dû inciter Mme Tamlyn à enfreindre son droit de réserve, dans la mesure où la Minusca est accusée de garder, elle aussi, le silence sur la présence de ces mercenaires dans le pays et les graves violations des droits de l’homme contre des populations civiles et des humanitaires qui sont documentées. D’autant plus que les États-Unis, premier contributeur financier des missions de maintien de la paix, ont placé sous sanction fin septembre huit individus dont certains sont liés aux entreprises citées par le Groupe de travail de l’Onu sur l’utilisation des mercenaires. Parmi eux, Dmitry Sytti fondateur de la Lobaye Invest et connu à Bangui comme étant le traducteur du conseiller à la présidence Valery Zakharov. Agir de la sorte, en appuyant sur les leviers de la suspension de coopération avec la République Centrafricaine, c’est tout simplement, de manière courageuse et responsable défendre les nobles valeurs de la force de la liberté, de la tolérance, de la libre entreprise et de l’égalité devant la loi en Amérique qui ont démontré que les premiers principes posés par les Pères Fondateurs des Etats – Unis dans la Déclaration d’indépendance et la Constitution ont résisté à travers le temps. Défendre ces valeurs en assujettissant l’aide des Etats – Unis à la République centrafricaine à leur scrupuleux respect et leur appropriation par le régime de Bangui ne serait pas de nature à courir le risque d’être accusé d’ingérence dans les affaires intérieures de l’Etat centrafricain.

Mais, hélas, ce n’est pas ce que Mme Tamlyn a fait depuis sa prise de fonctions. Elle s’est toujours contentée de publier des déclarations et des communiqués de presse sans effet, alors qu’elle a le pouvoir de faire bouger les lignes et contribuer efficacement à mettre un terme à ces actes barbares, ces morts quotidiens, ces larmes interminables et ces deuils indéfinis. Elle a bel et bien le pouvoir d’obtenir la déclaration d’un cessez – le – feu, le cantonnement de tous les groupes armés et le retrait des mercenaires et rwandais de la République. Malheureusement, comme l’avait dit Albert Einstein, le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais ceux qui les regardent sans rien faire. Par son manque de pragmatisme et sa mollesse face à ses responsabilités, la diplomate américaine vient de lui donner raison. Fort de ce qui précède, la femme centrafricaine en a marre de ses sorties médiatiques sans conséquences directes dans sa vie, car elle n’est pas l’Amie du peuple centrafricaine, mais celle de l’Imposteur de Bangui qui a assassiné notre Démocratie, confisqué les libertés, offert nos femmes, nos épouses, nos sœurs, nos mères et nos filles à des chiens puants et errants venus d’ailleurs et liquidé notre République.

La rédaction

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