Centrafrique : « meurtres de neuf Chinois » : l’étau se resserre dangereusement autour de lui….

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« L’étau se resserre dangereusement autour de lui. Il doit avoir le courage politique d’assumer ses responsabilités et d’accepter de subir les graves conséquences de son acte. Car, les gardes présidentielles constituent une institution qui relève de la présidence de la République. Composés entièrement de ressortissants de son ethnie, leur chef prend ses ordres directement de lui et lui rend compte personnellement. Ce sont des éléments de la garde présidentielle qui ont eu la charge d’assurer la garde de ces Chinois. Dès lors, rien ne pouvait leur arriver, sans que ces militaires ne fussent pas au courant.  Tout comme le congolais Jean – Pierre Bemba avait été arrêté et déféré à la CPI pour des crimes commis dans notre pays par ses soldats, les « Banyamulengué », il sera arrêté, jugé et condamné », s’est exclamé un grand commis de l’Etat, au lendemain de l’assassinat de neuf ressortissants chinois.

Ces chinois qui sont des opérateurs économiques, plus précisément d’exploitants miniers, ont été froidement exécutés peu avant l’apparition des premières lueurs du jour, ce dimanche 19 mars 2023, sur le site d’exploitation minière de Chimbolo, une commune située à 25 Km de Bambari, dans le Centre – est de la République centrafricaine. Appartenant à la société dénommée Gold Coast Group dont les activités ont été officiellement lancées, le 14 mars dernier, devant la population et les notables locaux, ils ont été attaqués par des hommes armés. « Nous avons entendu des détonations et après nous avons vérifié, et effectivement c’est le site d’exploitation minière des Chinois qui se trouve à Chimbolo qui a été attaqué par les éléments des groupes armés« , a raconté à la DW le maire de Bambari, Albert Matchipata. Il a décrit une scène de chaos. « Les corps sont déjà arrivés ici à l’hôpital de Bambari. »

Dans un communiqué de presse lu sur les ondes nationales, par la voix de son porte – parole Serge Ghislain Djorie, le gouvernement a immédiatement accusé les rebelles de la Coalition des Patriotes pour le Changement d’être derrière ces crapuleuses et abominables tueries. En réponse, ces derniers ont vivement rejeté ces accusations. « En regardant de très près le mode opératoire qui a conduit à l’exécution sommaire de ces neuf ressortissants chinois, nous voyons aisément les mercenaires russes et leurs supplétifs, les russes noirs », a déclaré Simon Serge Bozanga, le porte-parole politique de la CPC. « Ce sont eux les terroristes et les Centrafricains ne sont plus dupes de leur manipulation. Ce crime odieux cautionné par le président Touadéra prouve à suffisance qu’il est une marionnette entre les mains des terroristes de Wagner. »

Si le parti au pouvoir dénommé « MCU » et le bureau de l’assemblée nationale ont emboîté le pas au gouvernement pour pointer un doigt accusateur vers la CPC et incriminer la France en tant que puissance colonisatrice qui soutiendrait la rébellion, le ministre d’état à la justice Dr Arnaud Djoubaye Abazène a pris un arrêté, le 21 mars 2023, pour mettre en place une Commission d’Enquête Judiciaire chargée de mener des investigations sur cet assassinat. Elle a pour mission de procéder à la recherche des éléments de preuve ; d’auditionner des témoins ; procéder à l’arrestation des auteurs, coauteurs et complices ; recueillir toutes les informations dignes d’intérêts pour élucider les circonstances de ces évènements ; et dresser des procès – verbaux de l’enquête judiciaire pour toutes fins de justice.

Sur le plan national, plusieurs voix se sont élevées au sein de la classe politique et de la société civile pour condamner cet acte criminel et ignoble, demander à l’Etat d’assurer la sécurité et la protection des opérateurs économiques étrangers, et appeler à l’ouverture d’une enquête internationale.  Le lundi 20 mars 2023, le président chinois XI Jinping a non seulement condamné la mort de ses ressortissants, mais surtout il a demandé aux autorités centrafricaines de « sévèrement punir » ceux qui en sont les auteurs. « A l’exception de la capitale Bangui, le niveau de risque sécuritaire dans les autres régions de la Centrafrique est rouge, c’est-à-dire extrêmement élevé« , a souligné le ministère chinois des Affaires étrangères dans un communiqué, appelant les citoyens chinois « à évacuer au plus vite » les zones dangereuses.

A ce niveau de débats, s’il ne souffre d’aucune quelconque contestation que les principaux groupes armés, naguère signataires de l’Accord de Paix de Khartoum du 6 février 2019, se sont finalement rétractés, du fait du refus catégorique de l’Imposteur de Bangui d’organiser un dialogue politique inclusif avec toutes les forces vives de la nation, pour créer la Coalition des Patriotes pour le Changement et attaquer la ville de Bangui, le 13 janvier 2021, au lendemain de la proclamation des résultats très largement controversés des catastrophiques scrutins groupés du 27 décembre 2020, c’est bel et bien la première fois que des ressortissants étrangers sont lâchement assassinés. D’après des informations de sources locales indépendantes, ces tueries n’ont pas été l’œuvre des rebelles de la CPC qui s’en prend uniquement aux mercenaires du Groupe Wagner. Elles ont été commises plutôt par des forces non – conventionnelles, communément appelées « les russes » ou « les russes noirs » à la solde de l’Imposteur de Bangui qui ont littéralement mis le pays en coupes réglées et ne veulent pas entendre parler de concurrence dans les zones sous leur contrôle.

Des sources policières et militaires confirment cette information et renseignent que si le site avait été réellement attaqué par la CPC, il y aurait eu indubitablement des victimes, de blessés, voire des otages dans le rang des éléments de la garde présidentielle, chargée d’assurer la protection de ces ressortissants chinois, en jouant le rôle de garde de corps, d’une part, et de veiller à la sécurité du chantier, d’autre part. Or, tel n’a pas été le cas. Comme s’il y avait eu une entente préalable entre les éléments de la sécurité et les assaillants, ceux – ci  ont eu le temps matériel nécessaire pour accomplir la mission pour laquelle ils sont venus. Un haut gradé des forces armées centrafricaines, ayant requis l’anonymat, a soutenu cette version des faits, puis a ajouté que la zone de Bambari est contrôlée et quadrillée par les Wagner et  les russes noirs, c’est – à – dire des hommes armés qui se réclament du ministre de l’élevage et de la santé animale Bouba Hassan, ci – devant numéro de l’UPC d’Ali Darass, enfin s’est interrogé sur ce qui s’est passé sur le site quelques heures plus tôt avant l’attaque.  « Où étaient – ils, ces éléments de garde au moment des faits ? Comment se fait – il qu’il n’y aurait pas eu de blessés dans leur rang, eux qui ont pour mission d’être en première ligne et de servir de bouclier ? Et où s’étaient – ils réfugiés  pour ressortir aussitôt après l’attaque et se mettre fort curieusement à faire des selfies et prêter main forte à l’évacuation des dépouilles mortelles ? », a – t – il affirmé, l’air courroucé.

Voilà de pertinentes questions auxquelles doivent impérativement répondre tous les éléments de la garde présidentielle régulièrement détachés par leur hiérarchie et mis à la disposition de ces opérateurs économiques chinois, dans cette partie de la République centrafricaine. Cette question s’adresse aussi directement à l’Imposteur de Bangui de qui dépendent ces éléments de sécurité et à qui ils rendent régulièrement compte, comme le font tous les autres militaires affectés pour assurer la protection de tous les chinois qui sont présents, en Centrafrique sur tous les chantiers, dont l’autorisation d’exploitation leur a été personnellement donnée par celui qui passe pour le président de la République.

Ainsi donc, de même que Jean – Pierre Bemba du MLC avait été arrêté par la CPI et jugé pour des crimes commis par ses troupes en Centrafrique, de même l’Imposteur de Bangui risque d’être convoqué par la CPI pour tant de crimes odieux dont l’assassinat crapuleux de ces neuf Chinois par ses mercenaires du Groupe Wagner. Alors, gageons que l’enquête soit internationale et indépendante !

La Rédaction

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