Centrafrique : Mathias Bertino Matongo de l’UA, porte – flingue du Gangster de Bangui et porte – parole de l’ANE

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….. « Monsieur Mathias Bertino Matongo, l’ambassadeur spécial du président de la commission de l’Union africaine, quant à lui, a rappelé l’article 10.2 de la Charte Africaine de Démocratie qui met le point sur le consensus électoral. Il a rejeté toute idée de transition politique, et demande aux institutions de trouver un consensus pour aider l’ANE à rattraper le retard technique »…Ces propos ont été tenus, le lundi 14 septembre 2020, lors d’une réunion du comité stratégique d’appui au processus électoral, présidée par le premier ministre Firmin Ngrébada.

Cette intervention dont l’analyse minutieuse de la quintessence du contenu révèle à la fois une chose et son contraire, autrement dit le talk d’un diplomate qui se réfère aux dispositions légales panafricaines, d’un côté, et de l’autre, le diktat de l’un des amis de Touadéra intéressé et partial qui se substitue, d’abord, impérialement au peuple centrafricain, balaye, ensuite, sans aucune gêne, d’un revers de la main toute négociation devant déboucher sur la formation d’un quelconque gouvernement d’union nationale et somme, enfin, tout le corpus social national et institutionnel d’assumer la responsabilité de l’échec de l’ANE et du régime de Bangui, s’est imposée tout naturellement dans l’opinion tant nationale qu’internationale comme une prise de position outrancièrement inadmissible, manifestement inamicale et diplomatiquement méprisante et insolente pour tout citoyen centrafricain digne de ce nom.

Une déclaration si incohérente, si agressive  et si pleine de parti pris ne pouvait donc pas passer inaperçue. C’est ainsi qu’en prélude au présent article dans l’une de nos dernières publications parues le 15 septembre 2020, la rédaction du Letsunami.net n’est pas allée avec le dos de la cuillère pour l’interpeller directement en ces termes : « M. Mathias Bertino Matongo, vous êtes indigne de représenter l’Ua dans notre pays, partez ! » Piqué au vif comme un cobra mis à découvert, l’homme réagit instantanément mais indirectement. Un certain Jean – François Mandjaka qui déclare travailler « depuis un certain temps en coordination avec les missions de l’UA, CEEAC et MINUSCA à Bangui » et avoir « participé à cette réunion du comité stratégique d’appui au processus électoral du lundi 14 Septembre 2020 », n’a rien trouvé d’offensant dans ce que l’ambassadeur Matondo a dit.

Mieux, il a jugé sans équivoque notre article qui n’en était en réalité pas un mais plutôt la reprise du compte – rendu de cette réunion à laquelle nous avons délibérément affecté un titre accrocheur et surtout à dessein provocateur,  « déplacé, sensationnaliste et irresponsable ». Comme tout avocat du diable défendant un bifteck bien faisandé, M. Jean – François Mandjaka est revenu le fait que « tous les présents à la réunion ont bel et bien compris le message de l’ambassadeur Matondo  qui mettait un accent particulier sur le CONSENSUS entre les acteurs politiques et sociales centrafricains qui doit être la clé de voute pour tout amendement des textes juridiques, Codes ou changements politiques tel qu’éditer par l’article 10(2)  de la Charte Africaine de la Démocratie, des élections et la gouvernance ».

Si ce droit de réponse par personne interposée visait à tenter de soigner l’image d’un petit haut fonctionnaire international totalement défigurée par notre rédaction qui a eu le mérite de remuer la plume dans la plaie et de porter cette affaire sur la place publique, il s’est révélé fort au contraire plus un sévère réquisitoire contre l’ambassadeur de l’Ua Mathias Bertino Matongo qu’une bien retentissante et convaincante plaidoirie. Et ceci, pour la simple raison que la posture telle que adoptée et soutenue par ce dernier, lors de cette importante séance de travail consacrée aux préparatifs des élections du 27 décembre 2020, est non seulement en flagrante violation des dispositions de l’article 10 de la Charte Africaine de la Démocratie dans toute son entièreté, selon lesquelles « Les Etats parties renforcent le principe de la suprématie de la Constitution dans leur organisation politique.  Les Etats parties doivent s’assurer que le processus d’amendement ou de révision de leur Constitution repose sur un consensus national comportant, le cas échéant, le recours au référendum. Les Etats parties protègent le droit à l’égalité devant la loi et à la protection égale par la loi comme condition préalable fondamentale pour une société juste et démocratique », mais surtout elle a incontestablement trahi la pensée de l’homme corrompue qui a troqué son costume du diplomate neutre, subtil, gardant le contrôle de soi et faisant preuve d’une empathie réelle, contre celui d’un fanatique, d’un agent de propagande à la solde de Touadéra et d’un catéchiste mû plus par des besoins alimentaires que par la recherche de l’intérêt général.

En effet, son comportement ostentatoirement affiché ce jour – là à la primature, et le mode de communication dont il a fait montre depuis ses prises de fonctions en Centrafrique le dépeignent non pas comme un homme déterminé à construire des ponts entre les peuples et à travailler à la consolidation de la démocratie, de la justice, des droits de l’homme, de la bonne gouvernance et au respect scrupuleux des institutions républicaines et de leurs décisions, mais plutôt comme l’un des porte- flingues du Gangster de Bangui, l’un de ses indéfectibles soutiens dans ses manœuvres de liquidation de la démocratie centrafricaine, et l’un des tortionnaires des droits de l’homme et des restrictions des libertés, par son silence et sa caution à certaines pratiques autoritaires.

Il l’a démontré, contre l’esprit des dispositions de la Charte Africaine de la Démocratie, des Elections et de la Gouvernance en ses articles 10, en siégeant fièrement au sein du comité stratégique d’appui au processus électoral, créé par le premier ministre Firmin Ngrébada, en flagrante violation de la constitution du 30 mars 2016. Si l’ambassadeur Matongo était respectueux de ses missions, comme M. Jean – François Mandjaka voudrait bien le faire croire dans son fameux droit de réponse, il aurait dû refuser de faire partie de cet organe manifestement anticonstitutionnel, guidé en cela par le préambule de la Charte qui recommande à tout diplomate de l’Ua d’être « préoccupé par les changements anticonstitutionnels de gouvernement qui constituent l’une des causes essentielles d’insécurité, d’instabilité, de crise et même de violents affrontements en Afrique et d’être résolu à promouvoir et à renforcer la bonne gouvernance par l’institutionnalisation de la transparence, de l’obligation de rendre compte et de la démocratie participative ».

Ce procès que lui fait aujourd’hui notre rédaction repose sur des faits incontestables, notamment son refus d’apporter un quelconque soutien au président du MDRC Joseph Bendounga qui avait attaqué devant le tribunal administratif en annulation pour illégalité manifeste l’arrêté portant création de ce comité dûment signé par le premier ministre Firmin Ngrébada. Aucun communiqué de presse n’a été publié à ce sujet. Cette démission volontaire et délibérée de l’angolais Matongo a été également observée dans le combat mené depuis le 6 juin 2020 à ce jour par certains partis politiques membres de la COD-2020 dont les avocats avaient saisi le conseil d’état d’une demande en annulation des décrets relatifs à l’ANE. Quoique l’affaire ait été déjà débattue en audience publique, plusieurs mois plus tard, le vidé du délibéré tarde à être rendu du fait de forts soupçons d’interférences et d’injonctions de la chancellerie et du Gangster de Bangui dans cette affaire dont l’issue pourrait annihiler tout espoir de son gouvernement de s’en servir comme d’un dispositif de fraudes électorales. Et que dire du mutisme de notre ambassadeur sur les innombrables affaires de restrictions des libertés collectives et individuelles dont le Mouvement E Zingo Biani, les opposants politiques et les leaders d’opinions de la société ont été victimes de la part du pouvoir de Bangui ? Rien du tout.

Pour finir, ce jour – là à la primature, il n’est aujourd’hui de secret pour personne que M. Matongo n’a ménagé aucun effort pour outrepasser singulièrement l’observation stricte de l’obligation de réserve et de neutralité à laquelle est astreint tout diplomate dans l’exercice de ses fonctions. Il s’est allègrement substitué au peuple centrafricain, en rejetant toute l’idée d’une transition politique, pourtant objet d’un avis de la cour constitutionnelle à travers l’usage du fameux concept de « concertation nationale ». Ce faisant, l’homme a commis le péché mortel d’ingérence dans les affaires intérieures de notre pays, l’un des principes fondamentaux qui guident les relations internationales et qui fondent le principe de la souveraineté des Etats et s’est même offert l’audace de mépriser de manière insolente le peuple centrafricain, détenteur du pouvoir souverain. Que devrions- nous donc entendre de plus pour pouvoir accuser ce petit fonctionnaire international qui a fait du statu quo en Centrafrique et du sang des Centrafricains ses sources de revenus, de parti pris et d’immixtion irréfutable et inadmissible dans les affaires centrafricaines ? Sa posture pleine de dédain et de mépris à l’égard de ce peuple n’est – elle pas suffisante pour que tous les acteurs politiques et les représentants de la société civile puissent exiger et obtenir son limogeage ?

D’abord, le respect de l’article 2 du protocole de la CEMAC sur la démocratie et la bonne gouvernance, selon lequel : « Aucune réforme substantielle de la loi électorale ne doit intervenir dans les six (6) mois précédents les élections sans le consentement d’une large majorité des acteurs politiques. Les élections à tous les niveaux doivent avoir lieu aux dates ou périodes fixées par la Constitution ou les lois électorales », ensuite, celui de l’article 23 de la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la bonne gouvernance disposant que « les Etats parties conviennent que l’utilisation, entre autres, des moyens ci-après pour accéder ou se maintenir au pouvoir constitue un changement anticonstitutionnel de gouvernement… : …tout amendement ou toute révision des constitutions ou des instruments juridiques qui porte atteinte au principe de l’alternance démocratique » et enfin, celui de l’article 28 du projet de statut de Malabo de la cour africaine de justice et des droits de l’homme intègrant parmi les faits constitutifs du crime de changement anticonstitutionnel de gouvernement « toute modification substantielle des lois électorales durant les six (6) mois précédant les élections sans le consentement de la majorité des acteurs politiques », nous y contraignent.

A nous maintenant de jouer avant qu’il ne soit trop tard, pendant que Bangui veut encore modifier certaines dispositions du Code Electoral, et ce, à un moment où l’ANE est accusée d’actes de tripatouillage du fichier électoral, de retards dans le processus tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, et de mise à l’écart d’une majeure partie des centrafricains vivant à l’étranger  ainsi que plus de 300.000 réfugiés  !

Affaire à suivre…. !

La rédaction

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