Centrafrique : « massacres et tueries de Bria » : l’Onu et la Minusca totalement désarmées face aux horreurs commises par les mercenaires de Touadéra

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Georges Ouapur Zeze (Le Tambourin) J’aimerai rebondir sur le point que peut-être le Secrétaire général adjoint n’a pas abordé avec nous, c’est la question des troupes additionnelles qui devront venir en la République centrafricaine. Vu que dans certaines localités à l’intérieur du pays, il fait mention qu’il n’y a jamais eu des localités qui n’ont pas été contrôlées par la MINUSCA, ce qui nécessiterait effectivement l’apport d’une troupe additionnelle. Alors, qu’en est-il de la venue ou de l’effectivité de ces troupes ? En ce qui concerne les violations des droits de l’Homme, vous avez été à Bria et certainement vous serez un peu en mesure de nous parler de cette situation dans les autres localités, parce qu’il y a eu des rapports de l’ONU. Alors d’une manière d’une manière un peu générale, qu’est-ce que vous pouvez nous dire des violations des droits de l’homme en RCA ?

Dorcas Kouagnon (Réseau des Journalistes pour les Droits de l’Homme) Bria a été une localité marquée par la violence et les tueries. Les services de monitoring de l’ONU ont été empêchés de faire leur travail. Est-ce que cela a été déjà rattrapé ? Merci.

Secrétaire général adjoint des Nations Unies – Merci beaucoup. Sur la question du Tambourin, nous sommes en train de mener à bien les dernières phases pour renforcer les capacités de la MINUSCA, pour mettre complètement en œuvre la décision qui a été prise par le Conseil de sécurité, de renforcer les effectifs de la MINUSCA. Même si ce n’est pas qu’une question de renforcement des effectifs c’est aussi une question d’évolution des méthodes, nous sommes déjà pas mal avancés. Il y a ce qu’on appelle les unités de réaction rapide qui ont été déjà déployées, il y en a d’autres qui vont l’être très, très prochainement au courant du mois de mars, puis en juin, des unités de police aussi qui vont venir avant l’automne. Alors, ça a pris plus de temps pour deux raisons. Parce que d’abord, le Covid-19 a créé beaucoup d’obstacles supplémentaires dans les chaînes de transport, l’acheminement des matériels, ce sont des matériels très lourds, avec des conteneurs, avec des transports maritimes, en plus il faut aussi passer le Cameroun, et comme vous la savez, les chaines d’approvisionnement étaient très, très, très compromises par les conséquences de Covid-19, ensuite la reprise dans certains pays qui s’est manifestée par beaucoup de tensions.

La deuxième raison c’est ce que nous souhaitons quand nous renforçons les effectifs de la MINUSCA, faire en sorte qu’il y ait un équilibre géographique, et donc nous tourner vers les pays suffisamment divers pour préserver justement cet équilibre. Ce qui fait qu’on ne se tourne pas toujours sur les pays qui pourraient nous fournir immédiatement le plus vite les capacités, même si nous tournons aussi vers ces pays, mais pas seulement, et ça occasionne parfois des retards, parce qu’on se rend compte ensuite que tel pays qui nous a dit qu’il était en mesure de fournir telle unité, en fait, il n’a pas tout le matériel, les matériels ne sont pas prêts, etc. Mais ce processus est quand même bien avancé, et j’ai bon espoir vraiment que dans les tous prochains mois nous aurons la capacité d’avoir plus de troupes dans les localités, justement comme Bria, qui a dû être dégarnie, à cause des besoins dans d’autres zones. J’ajoute que parallèlement à ces changements, ce renforcement des capacités, il y a des questions aussi d’amélioration des méthodes. Alors d’abord, les engins explosifs improvisés est une menace de plus en plus sérieuse d’abord pour la population, mais aussi pour les collègues, pour les autorités, pour tout le monde, pour les FACA, pour les forces de police, et là-dessus, nous sommes en train de nous équiper avec des unités qui sont spécialisées, mais aussi des experts, qui vont avec des matériels adéquats, la formation adéquate pour faire ce travail. C’est une combinaison de plusieurs dimensions, humaines, techniques, etc. L’autre chose, c’est la mobilité, nous travaillons pour renforcer la mobilité dans les contextes où, avec les problèmes des routes ce n’est pas très facile, mais nous voulons avoir aussi plus d’hélicoptères, ça fait un temps qu’on le dit.

La troisième chose, c’est aussi de travailler pour améliorer encore l’intégration, c’est-à-dire faire en sorte que les intégrations se fassent avec à la fois les militaires, mais aussi des policiers, les civils, les humanitaires pour qu’on ait une sorte de paquet à offrir à des populations menacées ou en difficulté. Pour les violations des droits de l’homme, encore une fois, quand on parle à des populations, elles sont préoccupées, pour ce qui concerne Bria, ils nous disent que notamment dans le reste de la préfecture, il y a encore beaucoup d’exactions. Les violations parfois très graves et encore une fois, tout le monde est un peu mis en cause, nous avons ledit mandat de faire de rapport, le Conseil de sécurité nous a demandé explicitement de collecter des informations sur ces violations, sur ces allégations, de faire rapport, c’est ce que nous faisons. Nous le faisons d’une manière aussi équitable que possible, c’est-à-dire que nous disons ce que nous voyons de manière équitable en sachant que les responsabilités sont largement partagées et que c’est un effort global qui est nécessaire.

Je le disais tout à l’heure, d’abord renforcer la sécurité dans la mesure de nos moyens, évidemment nous souhaitons le faire avec les forces centrafricaines mais aussi faire en sorte qu’il y ait davantage de collecte d’information et ensuite de réaction sur le plan de procédures judiciaires, pour que les gens rendent responsables de ces violations et ceux qui les aspirent rendent des comptes. Les obstacles à la MINUSCA, c’est vrai il y en a eu absolument y compris dans la préfecture de Haute-Kotto, on en parlé. C’est d’ailleurs des situations sur lesquelles aussi nous faisons rapport aux Etats membres au Conseil de sécurité qui est très vigilant aux conditions dans lesquelles nous travaillons, qui regarde ça de très près. Il y a eu quelques améliorations ces derniers temps dans la préfecture de Haute-Kotto en ce sens que les collègues ont pu avoir accès à des zones où ils n’ont pas pu avoir accès auparavant. Mais le problème c’est ce que lorsqu’il y a des populations protégées, lorsqu’il y a des allégations de violations des droits de l’homme, il faut avoir accès le plus rapidement possible, pour éviter et réagir très vite de préférence éviter que ces choses se produisent et ensuite réagir très vite. C’est la raison aussi pour laquelle au-delà de tous les efforts dont je vous parle, nous avons développés notre capacité, pour renforcer notre capacité à avoir des renseignements sur ces situations, à collecter des informations par des citoyens, par tous ceux qui peuvent nous aider à réagir. Mais il faut évidemment faire des efforts pour que la MINUSCA ne soit pas entravée par ce qu’à la fin ça nuit à la population. Ça empêche des collègues de faire leur travail pour sauver des vies.

Source : la Minusca

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