Centrafrique : Mankeur Ndiaye et la Minusca, complices du braquage d’un véhicule de la CRPS de Me Nicolas Tiangaye à Kaga – Bandoro

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Security Council meeting The situation in the Central African Republic Report of the Secretary-General on the Central African Republic (S/2019/498) Mr. Mankeur Ndiaye, Special Representative of the Secretary-General for the Central African Republic and Head ofthe United Nations Multidimensional Integrated Stabilization Mission in the Central African Republic 2. Mr. Matias Bertino Matondo, African Union Special Representative and Head ofthe African Union Office in the Central African Republic 3. Mr. Koen Vervaeke, Managing Director for Africa, European Union External Action Service

Des informations proches du Bureau politique de la CRPS de Me Nicolas Tiangaye rendues publiques le samedi 3 octobre 2020 dans la matinée par Maurice Lenga sur sa page Faceboook, il nous a été révélé le rapt d’un véhicule appartenant à cette organisation politique par les éléments du mercenaire tchadien Mahamat Al – Katim du MPC, à Kaga – Bandoro, chef – lieu de la préfecture de la Nana – Gribizi, sur ses instructions.

« Partie de Bangui à bord du véhicule Toyota land-cruiser BJ-80, propriété de Me Nicolas TIANGAYE, la mission a été empêchée de progresser par le chef rebelle Al Kathim. Celui-ci a exigé une somme d’argent et les pièces afférentes du véhicule. Bien que la mission ait déféré à cette exigence, Al-Kathim a durci sa position et a confisqué le véhicule et tous les bagages des infortunés. Malgré l’intervention du Sous-préfet de Kaga-bandoro, du centre de dialogue international et de la minusca, le véhicule n’a pas éte restitué. Al-Kathim l’a fait déplacer à Sido et la mission est obligée de rentrer à Bangui à dos de moto », a – t – il tenu à préciser.

Aussi surprenant et invraisemblable que cela puisse paraître, nul n’est besoin d’être un expert en sciences politiques pour comprendre que la Minusca qui dispose d’une force de 11.370 militaires, 2080 policiers et gendarmes et 1425 civils, et est dotée d’un budget de 937 millions de dollars américains pour la réalisation des énormes responsabilités qui lui ont été assignées par le conseil de sécurité des Nations unies, à travers la résolution 2499 du 15 novembre 2019, refuse tout simplement de les assumer, à savoir assurer la protection des biens et des personnes, apporter un appui au processus de paix, y compris le soutien technique, logistique et sécuritaire du cycle électoral de 2020 et 2021, l’aide à la mise en place de conditions de sûreté favorables à l’acheminement immédiat et sans entrave de l’aide humanitaire, l’appui à l’extension de l’autorité de l’Etat, au déploiement des forces de défense et de sécurité, la réforme du secteur de la sécurité, le DDRR, la promotion et protection des droits de l’homme, ainsi que l’action en faveur de la justice nationale et internationale, de la lutte contre l’impunité et pour le rétablissement de l’Etat de droit. C’est ce qui s’est effectivement passé, il y a quelques heures à Kaga – Bandoro.

En effet, les soldats onusiens déployés dans cette partie de la République centrafricaine ou plus exactement dans ce qui en reste, sont fort étonnement restés l’arme aux pieds. Ils ont laissé des bandits de grand chemin commettre leurs forfaits en plein jour et emporter leurs butins à destination de la sous – préfecture de Kabo non loin de la frontière avec le Tchad. Par cet acte manifestement délibéré, celui de ne pas empêcher par tous les moyens, quitte à recourir à l’usage légal et légitime, au nom du mandat à eux donnés par le conseil de sécurité, non seulement ils viennent de rapporter la preuve de leurs allégeances et de leurs compromissions avérées avec les groupes armés et leurs hordes de mercenaires qui occupent aujourd’hui plus de 85% du territoire national, mais surtout ce type de comportement et de laxisme ne peut que soutenir la thèse selon laquelle les forces onusiennes agissent contre les nobles principes de neutralité et de sécurité que leur imposent leurs fonctions de fonctionnaires internationaux ou de soldats de maintien de la paix. Par leur silence qui n’est ni plus ni moins qu’une forme déguisée de collaboration et de complicité,  ils montrent clairement qu’ils sont  pour le maintien du statu quo, le règne de la terreur imposé à tout un peuple sur sa propre terre, celle de ses aïeux et de ses ancêtres, d’un côté, et la conservation du pouvoir par le Gangster de Bangui, à travers un processus électoral exclusif, de l’autre. Tel est le message que nous devons retenir du braquage du véhicule de la CRPS : « Vous n’avez pas le droit de mettre les pieds à Kaga – Bandoro, avant pendant et après le processus électoral. Les groupes armés et la Minusca sont tenus en ce qui le concerne de veiller à la stricte application de cette circulaire ! »

C’est ce qui s’est passé en 2014, lorsqu’un véhicule de marque Toyota Nissan type BJ80, propriété de l’UNDP de Michel Amine, avait été arraché, de retour d’une mission d’implantation et d’implémentation de ses structures de base dans le Haut – Mboumou, le MBomou et la Basse – Kotto, par le mercenaire nigérien Ali Darass à Alindao. En dépit des maintes réclamations et démarches administratives entreprises par le 3ème vice – président en charge de la communication et le secrétaire général Enock Franck Ngodi de ce parti politique, la Minusca n’a jamais usé des moyens à sa disposition pour rétablir les intéressés dans leurs droits. Une manière de faire qui signifiait déjà à l’époque que la protection des biens et des personnes n’était pas à l’ordre du jour dans ses priorités.

Ainsi donc le braquage du véhicule de la CRPS de Me Nicolas Tiangaye s’inscrit tout naturellement dans cette dynamique démissionnaire de la Minusca, mais se révèle dans l’opinion comme un test négatif de sa capacité réelle et de la volonté de ses dirigeants et de ses soldats  à assurer la protection de tous les candidats et de leurs biens, partout où ils iront,  à quelques mois des élections du 27 décembre 2020, dans un contexte où tout le monde parle de la tenue d’élections transparentes, libres, inclusives et apaisées et un jour  seulement après la signature le vendredi 2 octobre 2020 entre le gouvernement centrafricain, la Minusca et l’ANE d’un nouveau plan de sécurisation intégré des prochaines élections en République centrafricaine. Selon le premier ministre centrafricain Firmin Ngrébada, ce plan est de nature à sécuriser l’ensemble du processus des élections de 2020-2021, comprenant l’enrôlement des électeurs jusqu’aux prochains scrutins, y compris les agents électoraux, qui seront déployés dans le pays par l’ANE. Le chef de la MINUSCA, Mankeur Ndiaye, a quant à lui rappelé le nouveau mandat de la mission, lui accordant la latitude d’appuyer de manière technique, logistique et sécuritaire le processus électoral en RCA. Il a aussi relevé que nombreux de ses collaborateurs se sont investis dans l’élaboration dudit plan, comme ceux de la force, de la police et de la division des élections. Quant à la mise en œuvre dudit plan, M. Ndiaye a précisé que même les réponses ou réactions aux difficultés voire aux nombreuses menaces qui vont surgir, suivant les localités, durant le processus électoral sont déjà prévues, de sorte que les élections en elles-mêmes ne soient pas perturbées et se tiennent dans les délais prévus.

Fort de ce qui précède, le Bureau politique de la CRPS  doit demander impérativement, en l’espèce,  des explications sur le laxisme des soldats onusiens vis – à – vis des égorgeurs du MPC, et par conséquent exiger la restitution du véhiculé déporté entretemps à Kabo dans les meilleurs délais, l’arrestation et la traduction en justice des auteurs de cet acte de braquage. Le faire, c’est soulever l’épineuse question du parti pris et du double langage dont est régulièrement accusée la Minusca.

La rédaction

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