Centrafrique : M. Ndoba, publiez votre CV comprenant votre cursus scolaire de la maternelle à l’université !

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Par note circulaire n°0732/2017/MFB/DIR.CAB du 9 août 2021, le ministre des finances et du budget Hervé Ndoba a bien voulu «…..inviter l’ensemble des personnels…. » du ministère des finances et du budget à faire parvenir leur « curriculum vitae actualisé, sincère et véritable », au bureau de son attaché de cabinet, au plus tard le lundi 23 août 2021. La fourniture de ce document vise à aider le nouveau chef du département à découvrir tous les talents qui s’y trouvent et demeurent inexploités.

Si cette initiative est favorablement accueillie par une large majorité des cadres et agents ressortissants des écoles des régies financières,  occupant diverses fonctions et exerçant dans les différentes directions générales composant le ministère des finances et du budget, celle – ci semble, par contre, ne pas rencontrer l’assentiment de tous ceux qui ont été imposés dans ce département par leurs parents, amis et connaissances. Pour les premiers, elle peut être appréciée comme une opportunité qui leur est offerte de vendre leurs compétences intrinsèques et mettre en exergue leur savoir – faire ; pour les deuxièmes, une manière pour Bouki –l’hyène de les identifier et mettre un terme à leur séjour au Pays de Doumbélane.

Au – delà de ces divergences, il est tout à fait normal que M. Hervé Ndoba, en sa qualité d’employeur qui a besoin d’hommes et de femmes pour l’accompagner techniquement à atteindre les principaux objectifs à lui confiés par le gouvernement, se doit d’aller à la rencontre de ses collaborateurs. Il a besoin de disposer des éléments précis sur tel ou tel cadre afin de se faire sa propre opinion sur les capacités et les spécificités de ce dernier. Dans cette entreprise, l’analyse de leur CV lui permet de retracer les formations suivies par les uns et les autres, mais également de connaître leurs parcours, leurs expériences, leurs qualifications requises, leur savoir – faire, leurs hobbies, leurs sports ou les passions qui les animent. L’objectif visé par là est de disposer d’éléments d’analyses, afin tout naturellement de se faire une idée sur qui ils sont, ce qu’ils savent déjà faire, s’ils ont un sens élevé de l’état, un esprit d’équipe, de critiques objectives, de propositions, s’ils sont curieux et ambitieux, s’ils sont scientifiques, s’ils ont envie de bouger, s’ils peuvent travailler sous pressions, s’ils aiment le contact avec les gens, etc.

Fort de ce qui précède, le fait pour un nouveau chef de département d’aller à la rencontre de ces hommes et ces femmes qui, à divers postes de responsabilité, seront ses proches collaborateurs, ses conseillers, ses guides et ses contrôleurs, en leurs qualités de chefs de service, de directeurs, de directeurs généraux, de chargés de mission, et d’inspecteurs de finances, passe pour un acte manifestement louable, un acte de redynamisation et de motivation. Sans fioritures, il est de nature à créer un environnement de franche et sincère collaboration, entre l’autorité administrative et politique qu’il est dorénavant, et l’ensemble des fonctionnaires et agents de l’état appartenant au ministère des finances et du budget, d’une part, et les personnels d’appui, d’autre part, c’est – à – dire l’ensemble de toutes les catégories du personnel d’appoint, des chauffeurs, des plantons, des opératrices de saisie, pour ne citer que ceux – là, dont les apports journaliers sont plus que substantiels au bon fonctionnement des différents services de ce ministère.

En conclusion, il résonne comme l’espoir d’une nouvelle carrière et d’un aggiornamento pour nombre de fonctionnaires et agents de l’état livrés à eux – mêmes à cause de leur appartenance politique, religieuse, régionale et ethniciste, laissés dans les couloirs et/ou sous – utilisés, généralement démotivés et dont l’impact sur la qualité des services à fournir laisse à désirer. Pour les éternels stagiaires qui ont été admis à des stages d’imprégnations depuis plusieurs années, mais qui n’ont jamais été recrutés comme décisionnaires et qui n’ont jamais été intégrés dans la fonction publique, c’est une occasion en or pour eux de faire connaitre leur situation au nouveau maître de céans.

Cependant, afin de rassurer tout ce beau monde de la justesse de cette démarche et éviter à l’opinion de se verser dans des interprétations trop subjectives, il est fort judicieux que M. Hervé Ndoba lui – même se fasse violence et se résolve à donner l’exemple, en publiant dans les meilleurs délais, sur la page Facebook du Ministère des Finances et du Budget, son propre « curriculum vitae actualisé, sincère et véritable ». « A tout Seigneur, tout honneur », n’est – ce pas ? Comprenant son cursus scolaire de la maternelle à l’université, la publication de son CV constituera le gage le plus sûr de sa sincérité, de son honnêteté, de sa limpide volonté et de sa totale détermination à aller résolument vers la recherche de l’excellence dans le choix des hommes et des femmes qui seront appelés à l’accompagner tout au long de sa gouvernance à la tête de ce ministère de prédilection. Par cet acte de lisibilité et de visibilité, non seulement il aura démontré son parfait engouement pour le respect des valeurs de la bonne gouvernance et de transparence qui fondent toute société démocratique et caractérisent la gestion des finances publiques, mais surtout suscitera chez tous les fonctionnaires et agents de l’état du ministère des finances et du budget un grand élan fédérateur autour de sa personne et de sa politique.

Et cela est aujourd’hui d’autant plus vrai que son prédécesseur, trop imbu de sa petite personne, n’a jamais eu l’humble devoir d’aller au contact de ses proches collaborateurs. Ayant acheté son poste, il s’est évertué à gérer le ministère des finances et du budget comme une propriété exclusive, allant jusqu’à en confier la gestion à ses parents, amis, connaissances et maîtresses, abandonnant dans les couloirs ceux qui n’étaient pas les siens, et suspendant illégalement et arbitrairement de salaires ceux qui dénonçaient ses incohérences managériales. Les conséquences de sa mauvaise gouvernance, singulièrement caractérisée par des siphonnages des crédits de l’état ouverts dans les lois de finances de 2016 à 2021 et d’innombrables actes de détournements de fonds, sont désormais connues de tous. Elles ont été portées sur la place publique par le représentant résident de la BM Han Fraeters dans son Discours, le 4 août 2021, lors des travaux de l’Atelier de dissémination de la 4ème édition des Cahiers économiques.

Alors, M. Hervé Ndoba, publiez votre CV !

La rédaction

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