Centrafrique : M. Francklin Nyamsi, M. Marius Aristide Hoja Nzéssioué a pris la parole devant le conseil de sécurité au nom du ministron Sylvie Baïpo Témon !

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M. MARIUS ARISTIDE HOJA NZESSIOUE (République centrafricaine), qui s’exprimait au nom de la Ministre centrafricaine des affaires étrangères, de la francophonie et des Centrafricains de l’étranger, a tout d’abord regretté que cette dernière n’ait pu intervenir par visioconférence, avant de constater que tous les États Membres « ne sont pas traités de manière équitable ».  À cet égard, il a dit être en peine de tenir un plaidoyer sur « l’injustice des sanctions » contre son pays alors que le monde observe une « avalanche de distribution d’armes sur un terrain de conflit » et une campagne médiatique pour le respect des principes de la Charte des Nations Unies.  Il a ensuite rappelé que la République centrafricaine détient le record des missions d’opérations de maintien de la paix sur le sol africain, soit 13 au total, et qu’elle n’a connu que trois élections démocratiques depuis son indépendance en 1960 et l’instauration du multipartisme et de la démocratie en 1991.  La dernière en date a eu lieu en 2020-2021 grâce à la résilience d’une population lassée par les conflits et l’utilisation de la force pour accéder au pouvoir, a-t-il dit, affirmant que son pays continue de subir le poids d’une histoire mouvementée marquée par les épidémies, la traite esclavagiste, la colonisation et, aujourd’hui, la tyrannie et la terreur des groupes armés.  Il a remercié à cet égard tous ceux qui ont apporté leur expérience et leurs compétences pour ramener la paix en RCA, notamment la communauté internationale, à travers les opérations de maintien de la paix des Nations Unies telles que la MINUSCA, mais aussi les organisations africaines continentales, avec la revitalisation de l’Accord politique pour la paix signé en février 2019.

Pour le représentant, les défis de la RCA restent nombreux, à commencer par la stabilité, au travers de la neutralisation des groupes armés.  Assurant que son pays a pleinement conscience de ses devoirs et de ses responsabilités de protection de la population et de son territoire, il s’est toutefois interrogé sur le déséquilibre des forces sur le terrain, avec des hommes en tenue sans équipements adaptés face à des ennemis lourdement armés du fait d’un embargo immoral et contre-productif.  Malgré cela, la RCA a mis en œuvre sa loi de 2020 portant sur le régime général des armes classiques et a installé par un décret de 2021 un comité de coordination de la gestion des armes et munitions.  Le Gouvernement a également procédé aux opérations de traitement du cycle de vie des armes et dispose désormais des équipements et des compétences adéquats pour réaliser les opérations prescrites par la résolution 2127 (2013) du Conseil, a précisé le délégué, en saluant l’appui du Service de la lutte antimines de l’ONU (UNMAS) et de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).  Il a ajouté que la RCA a sollicité l’expertise de l’Institut des Nations Unies pour la recherche sur le désarmement (UNIDIR) afin de procéder à une évaluation indépendante sur les progrès réalisés en matière de gestion des armes et munitions.

Dans le domaine de la justice et de la lutte contre l’impunité, le représentant a indiqué que la Cour pénale spéciale a procédé à l’ouverture de procès cette année.  Il a ajouté qu’un cadre de communication et de concertation entre le Parquet spécial de la Cour et le Ministère de la justice est en cours de formalisation afin de faciliter la traduction des personnes sous mandat de justice.  De même, a-t-il poursuivi, la Commission vérité, justice, réparation et réconciliation est opérationnelle et une réunion d’examen stratégique du processus politique pour la paix en RCA s’est tenue le 4 juin dernier à Bangui, en présence de l’ensemble des partenaires engagés, à savoir les Ministres des affaires étrangères de l’Angola et du Rwanda, et les garants, facilitateurs et partenaires techniques et financiers de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation, parmi lesquels l’UA, la CEEAC, la MINUSCA, la Banque mondiale et les États-Unis.  Dans ce contexte positif, il a noté que, malgré les efforts qu’elle consent, la MINUSCA reste aussi confrontée à « certaines réalités du terrain dues à la complexité de la situation ».  C’est pourquoi, a-t-il souligné, il serait légitime que l’armée centrafricaine soit en « avant-garde » afin de remplir sa mission régalienne, en dépit des faibles moyens dont elle dispose face aux groupes armés.  Le délégué a enfin suggéré au Conseil que la fonction de porte-plume pour la RCA soit dévolue au groupe des A3 (Gabon, Ghana et Kenya) afin que soient mieux prises en compte les « priorités et réalités africaines ».

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