Centrafrique : M. Cyriaque Gonda, vos propos sont inacceptables et indignes de vos fonctions de président en exercice de la COD – 2020 !

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Le jeudi 27 décembre 2022 s’est tenue à Bangui une importante rencontre entre le médiateur de la République Laurent Ngon Baba, député de la circonscription de Baboua, précédemment président de l’assemblée nationale et l’un des « orfèvres » de la mascarade électorale du 27 décembre 2020, et une partie de la classe politique centrafricaine. Le but de cette rencontre, c’est de relancer les préparatifs du dialogue républicain, au point mort depuis plus de trois (3) mois, suite au retrait du comité préparatoire des représentants de l’opposition démocratique. Y prenaient part les représentants des partis politiques membres de la Coalition de l’Opposition Démocratique « COD », du MLPC de Martin Ziguélé et du patrie de Crépin Mboli – Goumba.

Comme nous l’avons effleuré un peu auparavant, le médiateur de la République et membre du MCU El Hadj Moussa Laurent Ngon Baba, sur instructions de l’Imposteur de Bangui, de qui il prend directement ses ordres et à qui il rend compte personnellement, a pour mission essentielle de convaincre les partis politiques de l’opposition démocratique de revenir sur leur décision et reprendre leur place au sein du comité d’organisation du fameux dialogue républicain dans les meilleurs délais. Après deux heures d’échanges, le président en exercice de la COD – 2020 en la personne du président du PNCN Cyriaque Gonda a tenu à la presse des propos pleins d’optimisme, exprimant ainsi la volonté de son organisation de réserver une suite très favorable aux injonctions de l’Imposteur de Bangui et de son homme de main : «Nous n’avons pas discuté d’autre chose que le dialogue. Lorsqu’on se retrouve comme ça, c’est pour échanger afin que les positions bougent. Je crois qu’après ces discussions, nous avons des pistes pour que les positions bougent. C’est un échange très fructueux que nous venons d’avoir avec le médiateur. Je pense que ce dialogue doit se tenir afin que nous abordions les grandes questions ».

Si le médiateur de la République, dans sa réaction à la presse, a révélé qu’il a été chargé par ses interlocuteurs de transmettre leur message au squatteur du palais de la Renaissance, notamment leur vœu pour que leurs représentants puissent réintégrer le Comité de préparation du dialogue, il n’est pas allé toutefois avec le dos de la cuillère pour saluer leur patriotisme et leur disponibilité à prendre part à ce dialogue. « Ils m’ont tout d’abord rappelé ce dont ils ont échangé avec le président de la République lors de leur dernière rencontre. Nous avons également échangé sur les différentes questions. Ils m’ont exprimé leur vœu pour permettre à leurs représentants de rejoindre le comité d’organisation. Je crois que je suis bien doté pour remonter ces éléments à qui de droit », a – t – il conclu.

Tout naturellement, ces deux sorties médiatiques ont été diversement appréciées par le grand public. En effet, pour les pontes, les partisans et les laudateurs du pouvoir usurpé de Bangui, c’est – à – dire pour tous ceux qui ont acclamé avec une grande satisfaction les désastreuses élections du 27 décembre 2020, marquées particulièrement par de graves irrégularités qui leur ont ôté tout critère sérieux de démocratie, de crédibilité, de sincérité, d’impartialité, de transparence, de liberté, d’inclusivité et d’incontestabilité, d’une part, et desquelles ont été délibérément exclus plus de 300.000 Centrafricains, d’autre part, c’est une très bonne nouvelle. Ces déclarations sont en parfaite synergie avec les vœux de leur champion qui espère, par la présence effective des représentants des partis politiques d’opposition au sein du Comité de préparation du dialogue républicain, conférer un caractère d’inclusivité à son entreprise et caresser enfin le rêve d’obtenir la reconnaissance totale ou la légitimisation de son pouvoir.

Pour la majorité des centrafricains, à savoir tous ceux qui, de l’est à l’ouest du sud au nord, ont toujours dénoncé le coup d’état électoral du 27 décembre 2020, du fait du refus de Touadéra de convoquer bien « ante » un dialogue politique inclusif avec toutes les forces vives de la nation comme l’exigeaient la COD – 2020, les groupes armés, les confessions religieuses, la société civile, la communauté internationale et même la cour constitutionnelle, et en considération de la mainmise des pouvoirs sur le comité d’appui stratégique au processus électoral et l’ANE, la sortie médiatique du président en exercice de la COD – 2020 s’apparente, par contre, étrangement à un véritable acte de trahison. Pour eux, ses propos sont non solum inacceptables, sed etiam ils sont indignes d’être tenus par le président en exercice de la COD – 2020, en sa qualité de simple émissaire.

D’abord ils lui reprochent le fait d’avoir totalement ignoré et de manière consciente, en répondant à la question de la presse au sortir de cette rencontre avec l’un des hommes de basses besognes de Touadéra et l’un des liquidateurs de notre démocratie, les buts fondateurs de la création de la plateforme dénommée « Coalition de l’Opposition démocratique ». Ils lui rappellent que lancée le mardi 11 février 2020, cette nouvelle plateforme se veut défenseur de la démocratie et du droit de citoyen à la paix. « Le but qu’on s’est fixé, c’est la défense de la démocratie, la défense des citoyens par rapport à leur droit de vivre en paix, le droit de défense de tout ce qui touche aux questions de sécurité et de paix dans le pays. Veiller à ce que la démocratie soit respectée et que les choses ne soient pas manipulées pour que les échéances électorales ne passe mal », avait affirmé ce jour – là Anicet Georges Dologuélé, l’un des Pères fondateurs.

De l’analyse de ce qui précède, ils jugent d’abord que les élections truquées du 27 décembre 2020, caractérisées par l’exclusion des partis politiques du déroulement de tout le processus et la mise à l’écart le Jour J de plus de 300.000 Centrafricains contraints à l’exil, l’insécurité généralisée, l’absence totale de paix dans nos préfectures, nos sous – préfectures, nos communes et nos villages, les violences qui se poursuivent tous les jours entre les groupes armés et les Faca soutenus par leurs supplétifs russes du Groupe Wagner et rwandais, en dépit de la feuille de route de Luanda et de la déclaration solennelle d’un cessez – le – feu unilatéral décrété le vendredi 15 octobre 2021, les nombreuses et continuelles arrestations arbitraires des civils et militaires, supposés appartenir à la CPC, les disparitions forcées, les nombreux prisonniers politiques qui croupissent dans les geôles du Camp de Roux et de Ngaragba, les fonctionnaires et agents de l’état suspendus de leurs fonctions et soldes, contraints à la clandestinité, à l’exil ou à la retraite, le caractère exclusif du format du dialogue proposé, les restrictions des libertés publiques et individuelles et les persécutions dont sont victimes les députés Martin Ziguélé, Anicet Georges Dologuélé et Aurélien Simplice Zingas, constituent de graves violations des principes fondamentaux de la démocratie et ne sauraient donc créer les conditions élémentaires favorables au retour des représentants des partis politiques d’opposition au sein du Comité de préparation du dialogue politique républicain. Or malheureusement, le fait d’avoir déclaré dès sa sortie « Je crois qu’après ces discussions, nous avons des pistes pour que les positions bougent » concourt objectivement à ignorer tous ces faits indiscutables, sans aucune garantie préalable de la part du pouvoir de Bangui.

En outre, selon des sources proches de la CPC et certains observateurs avertis de la vie politique centrafricaine, ces propos passent fort étonnement pour des symptômes révélateurs des relations qu’entretiendrait en coulisses, depuis un certain temps, ce dernier avec le directeur de cabinet de l’Imposteur de Bangui, un certain Obed Namsio, et le porte – parole militaire de la CPC Abakar Sabone. Alors que ce dernier, après avoir été dompté par l’ancien ministre délégué aux mines de l’ancien président François Yangouvonda en 2011, était chargé de jouer le rôle d’un véritable virus à l’intérieur du mouvement rebelle, d’informer et de prévenir au moment opportun, à travers ses lives, le pouvoir de Bangui des décisions prises et des actions à mener par la CPC, le président du PNCN et de la COD – 2020 en exercice, quant à lui, aurait reçu mandat de travailler à l’infléchissement de la position de la COD – 2020 et au retour de ses représentants au sein du Comité d’organisation du dialogue politique républicain.

En contrepartie, il aurait été doté d’un matériel roulant flambant neuf, accompagné de bons d’achats de carburants, et rassuré d’une promesse de nomination au poste de premier ministre à la fin du fameux dialogue devant être tenu très prochainement. Informée de ces manœuvres de déstabilisation, la CPC décide alors de relever Abakar Sabone de ses fonctions de porte – militaire. Letsunami.net se saisit du dossier et la toile s’en empare et s’en emballe. Mis à mal, ce dernier pointe d’un doigt accusateur Bérenger Lamaka et Bernard Bonda qui auraient tenu informé le DP du Journal en ligne Letsunami.net. Renseigné à son tour très maladroitement par Abakar Sabone, le président en exercice de la COD – 2020 va s’en prendre aux membres de la CPC, mais se rétractera quelques heures plus tard suite à une mise au point sincère de leur part.

La compilation de toutes ces informations méticuleusement enregistrées et recoupées et leur rigoureuse analyse ne peuvent tout logiquement que laisser éclater au grand jour, de la part de tous les militants et les sympathisants des partis politiques membres de cette plateforme politique, de sérieux sentiments de forts soupçons d’écarts de comportements et d’actes de trahison dans les faits et gestes du président en exercice de la COD – 2020. Cela est d’autant plus vrai qu’après s’être violemment pris à MM. Bérenger Lamaka et Bernard Bonda, suite à la publication le 23 janvier 2022 par le journal « Letsunami.net » de l’article intitulé : « Centrafrique : les Traîtres à la Patrie sont connus et s’appellent Abakar Sabone et Cyriaque Gonda du PNCN ! », il s’est personnellement attaqué au compatriote Henri Grothe qui a eu le tort d’informer par un post sur sa page Facebook le grand public de cette rencontre avec le Médiateur et de la disponibilité de la COD – 2020 à reprendre sa place au sein du Comité d’organisation du dialogue républicain, selon les propos de son président.

Voilà donc une déclaration d’une extrême gravité et des propos inacceptables et indignes du président en exercice de la COD – 2020 qui n’est qu’un simple mandataire, « Missu Caesaris », donc ayant l’obligation de rendre compte d’abord à ceux qui l’ont mandaté et qui décident de la conduite à tenir. In hoc casu, nous sommes tous en droit de faire nôtres ces pertinentes interrogations soulevées par le compatriote Fari Tahéruka Shabazz :  » Qu’est-ce qui a été promis à l’ancien ministre d’État Cyriaque Gonda pour qu’il accepte de se prêter à ce jeu ? Pourquoi cette annonce publique au sortir de son entretien avec le Médiateur Laurent Gon-Baba au lieu de faire d’abord un compte-rendu à la plateforme de l’opposition démocratique ? Est-il allé à ce rendez-vous de son propre chef ou au nom de l’opposition, du moins de la COD2020 ? Au final sa posture n’étonne personne, son nom circulait déjà depuis un moment sur les réseaux sociaux comme cheval de Troie de Touadéra au sein de la COD2020. Mais la vraie question ce n’est pas la posture de Cyriaque Honda, qui au final n’a que peu d’impact sur quoi que ce soit, mais c’est plutôt celle de la voix des ténors de l’opposition face à ce dérapage non contrôlé de Cyriaque Gonda.  Touadéra a seulement besoin qu’un seul des ténors de l’opposition démocratique réponde favorablement à la proposition du ministre d’État Gonda pour qu’il puisse se sortir de l’étau dans lequel il se trouve dangereusement empêtré aujourd’hui, à cause du sur place de la « feuille de DOUTE de Luanda » et de son dialogue républicain EXCLUANT. »

Aux dernières nouvelles, la COD – 2020, le Patrie et le MLPC, dans un communiqué de presse publié le 29 janvier 2022, maintient sa revendication première, à savoir celle d’un Dialogue politique INCLUSIF dont la tenue dans la sérénité implique la cessation immédiate et sans condition des hostilités sur toute l’étendue du territoire national, le retrait de toutes les forces non – conventionnelles des zones de combats, la libération de tous les prisonniers politiques, civils et militaires, qui croupissent dans les geôles du Camp de Roux et de Ngaragba, le retour de tous les exilés, la levée des mesures de suspension de fonctions et de solde à l’endroit des fonctionnaires et agents de l’Etat du fait de leurs opinions, la fin de l’état de siège, la fin de la politique d’exclusion et de chasse aux sorcières, comme cela se passe actuellement au Tchad. En somme, un environnement propice à des échanges fructueux pour une Paix des Braves !

De ce fait, le président du PNCN Cyriaque Gonda est appelé à reconnaitre courageusement ses indélicatesses.

 

La rédaction

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