Centrafrique : M. Bindoumi, qu’est la Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme devenue ?

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Lu Pour Vous

1 mai 2010

Du temps où elle était présidée par Me Nicolas Tiangaye et même lorsque celui-ci a passé le flambeau à feu Me Goungaye Nganatoua Wanefiyo, la Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme faisait la fierté des combattants de la liberté et défenseurs des droits de l’homme. C’est au nom de la LCDH que Me Tiangaye à l’époque fut celui qui, le premier, a saisi la FIDH du temps où elle était présidée par Me Ousman Kaba, qui à son tour, a ainsi permis le démarrage des premières investigations sur les crimes de guerre perpétrés en 2001 et 2002 par les éléments du MLC de Jean-Pierre Bemba venus à la rescousse du régime vacillant du président Ange Félix Patassé en Centrafrique.

C’est toujours au nom de la LCDH qu’on a vu et apprécier Me Goungaye Nganatoua être aux premières loges avec la Cour Pénale Internationale pour plaider la cause des victimes centrafricaines, notamment les cas de nombreuses femmes violées lors de l’intervention des troupes rebelles de Jean-Pierre Bemba. Comme Me Nicolas Tiangaye, Me Goungaye Nganatoua allait partout dans le monde où il fallait défendre la cause des droits de l’homme, pour représenter la République centrafricaine.

Il a assisté au nom de la LCDH à presque toutes les réunions internationales des droits de l’homme en Afrique, en Amérique, en Europe. Il a pris activement part à tous les congrès de la FIDH où il a toujours pu prendre la parole pour alerter l’opinion sur les nombreuses violations des droits humains dont s’est rendu coupable le régime Bozizé, notamment dans le Nord de la RCA. Me Tiangaye et Goungaye ont fait des années durant, le prestige de la Ligue Centrafricaine des Droits de l’homme.

Malheureusement, depuis la mise en place du nouveau bureau de la LCDH présidé par Joseph Bindoumi, l’ancien Procureur Général de la République de l’époque du président Patassé, force est de constater que la LCDH est tombée, sans qu’on ne sache pourquoi, dans une situation de léthargie gravement préjudiciable aux démocrates et à la cause des militants des droits de l’homme centrafricains et étrangers. Le refus de la FIDH de reconnaître le « bureau de Bindoumi » suffit-il seul à expliquer que la LCDH soit complètement sous l’éteignoir ?

Il est fort regrettable que pour la première fois dans son histoire, la Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme n’ait pas participé au récent Congrès de la FIDH tenu du 06 au 10 Avril 2010 à Erevan  en Arménie parce qu’elle n’y a tout simplement pas été invitée par la FIDH qui considère semble-t-il le « bureau Bindoumi » comme illégitime et son président comme « autoproclamé » et instrumentalisé par le pouvoir de Bozizé.

En tout état de cause, cette situation est très dommageable pour la LCDH qui n’en a nullement besoin. Le silence assourdissant qu’observe depuis quelque temps la LCDH alors que la situation des droits de l’homme sous le régime Bozizé est des plus catastrophiques est intolérable. C’est une honte pour les vrais combattants de la liberté et des droits humains. Le silence des Centrafricains, particulièrement celui des membres fondateurs de la LCDH est encore plus inadmissible. Tout doit être rapidement fait pour remédier à cette situation anormale et honteuse situation. C’est le meilleur hommage qu’on pourrait rendre à feu Me Goungaye Nganatoua, prématurément tombé sur le chemin de la lutte pour la défense des droits de l’homme en Centrafrique qui est la raison d’être de la LCDH.

La Rédaction C.A.P

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