Centrafrique : l’ONU dénonce « un usage aveugle » de la force par les soldats centrafricains et les paramilitaires russes

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L’augmentation des violences ou des menaces vise tout aussi bien les civils que les Casques bleus.

Article rédigé par

France Télévisions Rédaction Afrique
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Des soldats de l'armée centrafricaine inspectent leur base militaire qui était occupée par des miliciens rebelles à Bangassou, dans le sud-est du pays, le 3 février 2021. (ALEXIS HUGUET / AFP)

Se basant sur un rapport récent concernant la Centrafrique, le chef de l’ONU se dit  « troublé » par l’usage excessif de la force contre les civils. Antonio Guterres réclame par ailleurs l’arrêt immédiat des actions hostiles contre les Casques bleus de la Minusca et pointe du doigt les forces de sécurité nationale et les paramilitaires russes sans les identifier nommément.

Que se passe-t-il ?

Le document cité par le secrétaire général de l’ONU est rédigé par des experts indépendants. Le rapport, qui porte sur les quatre derniers mois, souligne une augmentation importante des violations des droits humains en Centrafrique. Plus de 140 incidents ont été répertoriés lors de cette période faisant 249 victimes civiles. Ces actions violentes sont commises par ceux qui sont censés protéger les Centrafricains et ceux qui leur prêtent main forte.

« La plupart des décès de civils résultaient d’un usage aveugle, disproportionné et excessif de la force par les militaires centrafricains et le personnel de sécurité déployé de manière bilatérale »

Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU

La force de paix, une cible

Le Secrétaire général de l’ONU ne nomme pas explicitement les mercenaires, ni les « instructeurs » russes déployés dans le pays à la demande du pouvoir en place. Il dénonce en revanche leurs méthodes et leurs actions inédites. Ces hommes, venus soutenir le président Touadéra face aux rebelles, s’en prennent aussi aux Casques bleus de la Minusca, la force de paix des Nations unies. Tentative de fouilles de leurs véhicules, de leurs domiciles, blocage de leurs mouvements, destruction de leurs drones de surveillance… Des intimidations qui se rajoutent à une vaste campagne de désinformation menée depuis mars dernier à l’égard de la force de paix.

« Je suis profondément troublé par l’augmentation inacceptable et sans précédent des menaces et des incidents hostiles (…) ciblant la Minusca »

Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU

Le rôle trouble des paramilitaires

L’ONU exige depuis début juin des mesures pour ne pas entraver la mission de paix en Centrafrique et réclame une coordination entre les Casques bleus et « les forces présentes sur le terrain ».

Depuis fin mars, les Nations unies s’inquiètent du rôle très flou des paramilitaires russes. Les agents privés de Moscou, qui opèrent aux côtés des forces gouvernementales centrafricaines, sont accusés de multiples exactions. Ils ne peuvent pas être poursuivis ou rendre des comptes tant que leurs missions ne sont pas clairement définies.

Selon de nombreux témoins et des ONG, plusieurs centaines de combattants du groupe de sécurité privé russe Wagner participent aux combats menés contre les rebelles centrafricains. La Russie ne reconnaît que la présence de 1 135 « instructeurs non armés » chargés de la formation des soldats centrafricains.

Près de 17 000 Casques bleus de la force de maintien de la paix de la Mission de l’ONU en Centrafrique sont présents dans le pays depuis 2014, notamment pour protéger les civils, éviter les abus et lutter contre l’impunité.

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