Le lundi 25 septembre 2023, à l’initiative du président de l’URCA et député de Bocaranga 1 Anicet Georges Dologuélé, s’est tenue à Paris au Quai de la Rapée une rencontre entre l’ensemble des forces politiques et sociales du pays. L’ordre du jour portait essentiellement sur la réponse à apporter au coup d’état constitutionnel perpétré, à l’issue des consultations référendaires du 30 juillet 2023, par un certain Touadéra avec l’aide d’une agence nationale des élections et d’une cour constitutionnelle aux ordres.
De cette rencontre à laquelle ont pris part toutes les grosses pointures de la classe politique centrafricaine dont quatre anciens premiers ministres, trois élus de la nation, des représentants de la société civile, des activistes des droits de l’homme et des influenceurs, il est ressorti un communiqué de presse dans lequel tous, unanimement, ont déclaré « qu’ils ne reconnaissent pas la Constitution du 30 août 2023 et les institutions nations qui en sont issues ou en seront issues, que le régime actuel est illégal et illégitime et qu’il n’y a d’autre alternative, compte tenu du verrouillage de toutes les institutions et de la mise en œuvre d’une politique de répression systématique et des forces politiques et sociales et des citoyens, que de lutter résolument et de manière concertée pour le rétablissement pour une démocratie véritable. »
Tout naturellement, il fallait s’attendre à une réaction rapide de la part de l’Imposteur de Bangui et de son gouvernement qui ont opté pour le règne du pouvoir absolu et l’épée de la terreur afin de rester éternellement à la tête du pays. C’est ainsi que dès son retour des travaux de l’assemblée générale de l’Onu, tenus du 18 au 26 septembre 2023 à New – York, il a reçu dans sa ferme à Mandjo le leader du Front républicain, la branche politique de l’une de ses milices dénommées « Les Requins », et les principaux responsables des associations qui soutiennent le pouvoir. A cette occasion, d’importants moyens matériels et financiers leur ont été donnés pour l’organisation d’une manifestation au cours de laquelle non seulement ils doivent exiger sans fioritures la levée de l’immunité parlementaire des députés Anicet Georges Dologuélé, Martin Ziguélé et de Dominique Yandocka, mais surtout pointer d’un doigt accusateur la France et les Etats – Unis d’être derrière le Conclave de Paris et de préparer, de ce fait, la déstabilisation du régime.
C’est cette manifestation, encadrée par les forces de défense et de sécurité intérieures, qui a été organisée à Bangui, le samedi 7 octobre 2023, avec la participation des militants du MCU, des Requins et des membres des associations de la jeunesse créées par des membres du gouvernement et des personnalités proches du pouvoir auxquels se sont joints des désœuvrés, du Rond – Point des Nations Unies jusqu’au centre – ville. « Grande marche du peuple souverain contre le plan de déstabilisation du pays organisé depuis Paris », « Le sang a trop coulé, on n’en veut plus », « Plus jamais ça ! », « A bas les criminels », tels sont les mots que nous pouvons sur les différentes banderoles portées par les manifestants.
Afin de passer de la parole aux actes, l’Imposteur de Bangui a instruit, lors des travaux du conseil de ministres du jeudi 5 octobre 2023, le président de l’assemblée nationale Mathieu Simplice Sarandji, de saisir la conférence des présidents de la levée de l’immunité parlementaire des trois députés cités ci – dessus, et prendre toutes les mesures pour y parvenir dans les meilleurs délais. Quelques heures plus tard, le ministre – conseiller Gouadjika Fidèle, l’homme des Wagner et l’un des plus farouches opposants à toute idée d’un dialogue avec les forces vives de la nation a écrit sur son compte X ce qui suit : « Le peuple souverain est sacré…….Vivement les procès pour haute trahison et déclaration de guerre contre le peuple souverain. Le parlement centrafricain doit prendre ses responsabilités pour lever les immunités de trois députés. Un live est en préparation…. »
Voilà la véritable démocratie que l’Imposteur de Bangui et ses ouailles veulent imposer au peuple centrafricain, celle d’un groupuscule d’individus qui use de la notion du peuple souverain, à travers des manifestations organisées par des jeunes désœuvrés et financées par le pouvoir sur les fonds du pauvre contribuable centrafricain, pour assouvir ses desseins criminels, une gouvernance sans partage, sans dialogue et sans justice, un règne fait de terreur, de rétrécissement de l’espace politique, civique et médiatique, de pillages de nos ressources minières et naturelles, de graves violations des droits humains, de viols de nos femmes, de nos épouses, de nos filles et de nos sœurs par les mercenaires russes et rwandais, justement selon les dires de ce Fidèle Gouandjika, sans oublier les enlèvements, les tortures, les incendies des habitations, etc….
Chez l’Imposteur de Bangui et ses ouailles, la démocratie considérée comme « dialogue – alternative », « compromis » et « quatrième pouvoir » n’existe pas. C’est plutôt la loi du plus fort qui domine et prime sur tout. Cette démocratie n’est pas la nôtre ; celle pour laquelle nous nous sommes battus en 1993, avec nos morts, nos martyrs, nos veuves et nos orphelins ; celle qui privilégie la contradiction, la tolérance et l’acceptation de l’autre avec ses qualités et ses défauts. Au nom de cette démocratie, nous ne reculerons devant aucune compromission pour chasser Touadéra du pouvoir.
La rédaction