Centrafrique : l’Imposteur de Bangui entre le marteau et l’enclume

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Des renseignements de sources diplomatiques ont rapporté à notre Rédaction que les principales grandes chancelleries occidentales accréditées près la République centrafricaine, le département d’état en tête, se sont prononcées très sérieusement, en marge des travaux de la 77ème session de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies, sur la situation politique dans ce pays. A travers des messages sans ambages qui ont été dits de vives voix à l’Imposteur de Bangui par des « missi dominici », elles sont à jamais convaincues que le pays de B. Boganda se trouve de nouveau totalement dans une impasse politique. Et pour cause !

D’abord, les élections groupées du 27 décembre 2020, marquées singulièrement par des actes de graves irrégularités tout au long du processus électoral dont l’incontestabilité a fini par leur ôter tout critère de légalité, de légitimité, de sincérité, de crédibilité, de liberté, d’inclusivité, de transparence, de démocratie, à l’issue desquelles le candidat Touadéra a été déclaré élu par un certain Me Mathias Barthélémy Morouba de l’ANE par seulement 17% du corps électoral et desquelles plus de 300.000 Centrafricains ont été délibérément exclus.

Ensuite, la politique de désinformation, de manipulation de l’opinion, de propagande en faveur des russes et des campagnes de grossiers mensonges, suivis de fréquentes manifestations contre la France, ses ressortissants, ses intérêts stratégiques, l’Onu, la Minusca et son personnel et les partenaires techniques financiers internationaux. En outre, le recours à des mercenaires du Groupe Wagner et rwandais, auteurs des actes de graves atteintes aux droits humains, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, perpétrés à l’endroit des populations civiles, au regard des termes du Rapport du Groupe des experts de l’Onu adressé au conseil de sécurité en juin 2021 ;

Enfin, le non – respect de la Déclaration du cessez – le – feu du 15 octobre 2021, conformément aux recommandations de la feuille de route de Luanda, son refus catégorique de s’asseoir autour d’une table et discuter avec toutes les forces vives de la nation, les groupes armés y compris, sa farouche détermination à modifier la constitution du 30 mars 2016 aux fins de s’octroyer une présidence à vie, une dynastie monarchique  « ad aternam vitam », les restrictions des libertés individuelles, publiques et collectives, la chasse aux opposants, la suspension des deux (2) journaux en ligne, le CNC et Le Tsunami, depuis le 16 février 2021, par un arrêté du ministre des postes, télécommunications et de nouvelles technologies, l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques, l’institutionnalisation des pratiques autocratiques et anti – démocratiques, la protection accordée à des organisations criminelles nationales, sous – régionales et internationales, la mal – gouvernance, la corruption, la non – reddition des comptes des aides financières internationales de 2016 à ce jour, le paiement des mercenaires sur les ressources de l’Etat, etc.

De ce qui précède, les représentants de ces grandes démocraties ont décidé de demander à l’Imposteur de Bangui de prendre toutes les dispositions pour que tous ces problèmes soient résolus par le dialogue. Oui, vous l’avez bien entendu, par un dialogue ! Un dialogue véritablement inclusif au rebours du dialogue exclusif qui a été organisé du 21 au 27 mars 2022. Que tous les leaders politiques et les représentants des groupes armés s’engagent, à la fin de ces travaux, à travailler ensemble pour le bien-être du peuple, la cessation des hostilités sur toute l’étendue du territoire, la réconciliation nationale, le retour de tous les exilés, la constitution d’un gouvernement de large ouverture, et la remise de toutes les filles et tous les fils de ce beau pays aux incommensurables potentialités économiques au travail,  comme priorités des priorités.

Voilà en résumé, ce qui a été transmis comme message à l’Imposteur de Bangui, avec comme dernière injonction : l’arrestation d’un certain Blaise Didatien Kossimatchi et sa bande, d’une part, et celle de l’assassin Hassan Bouba, d’autre part, et leur transfèrement dans les meilleurs délais à la CPI pour qu’ils puissent répondre de leurs crimes. Au cas où il rechignerait à donner une suite positive à ces injonctions, des sanctions personnelles et ciblées seront prononcées, courant mois de novembre 2022, à l’endroit de tous ceux qui se servent de la politique de désinformation et de la guerre pour s’enrichir, piller les ressources du pays par l’entremise des mercenaires russes et rwandais, confisquer à jamais le pouvoir et s’opposer farouchement au retour définitif de la paix. Tout naturellement au premier rang des personnes à cibler, figurerait bel et bien un certain quidam du nom de Touadéra.

Selon ces sources, la France et les Etats-Unis sont parmi les pays qui reconnaissent qu’il y a eu d’énormes régressions depuis les catastrophiques élections du 27 décembre 2020 et le retour progressif mais irréversible à l’autocratie. Ils estiment que les acquis démocratiques chèrement obtenus dans les années 90 ne doivent pas être compromis par ce qui se passe actuellement, tant il est vrai que ce qui se passe actuellement risque de faire revenir le pays en arrière. La grave menace étant la réécriture d’une nouvelle constitution et la dissolution, par conséquent, de toutes les institutions nationales qui en découlent ; ce qui engendrerait ipso facto la mise en place d’une transition politique, avec une nouvelle crise dont on ne sait combien de temps elle durera.

Alors, que faire ?

Le comble est que dans l’opinion publique, on se demande toujours ce qui se passe réellement, où Touadéra conduit actuellement le pays et jusques à quand on continuera de tergiverser sur ce qu’il faut faire et où se trouvent les besoins prioritaires de la population. C’est quoi justement cette déstabilisation que la population dans sa large majorité, plus de 82% qui n’ont pas voté, souhaite le plus ardemment et appelle de tous ses voeux ? En réalité, le peuple de l’est à l’ouest du sud au nord est vraiment dans le coup, veut un changement rapide à la tête du pays et n’est pas surpris de ce que les diplomates auraient évoqué et de l’initiative que veulent engager certains élus de la nation, les leaders des partis politiques de l’opposition démocratique et les représentants de la société civile. Une requête en déchéance contre le président de la République pour haute trahison et violations répétées de la Constitution, conformément aux dispositions des articles 123 et 124 de la Constitution du 30 mars 2016. Des accusations très graves mais  « haute trahison » c’est quoi et pourquoi exactement ? La notion est – elle floue ? Les députés doivent – ils le démontrer ? Pour des observateurs, le Maréchal Rommel a été accusé de haute trahison parce qu’on le soupçonnait de comploter pour un coup d’Etat contre Hitler. De même le maréchal Pétain a été accusé de haute trahison pour avoir négocier avec l’ennemi, les Allemands à cette époque de la deuxième guerre mondiale. Nelson Mandela a été accusé de haute trahison et envoyé en prison  parce qu’il a lutté contre la politique d’apartheid. Mais Touadéra, a-t-il fait quoi pour être accusé de haute trahison ?

Les réponses à cette interrogation se trouvent développées par les articles 123 et 124. Art. 123 : A la demande du Procureur Général, de l’Assemblée Nationale ou du Sénat à la moitié (1/2) des membres qui les composent, le Président de République défère devant la Haute Cour de Justice, les Ministres, les Députés et les Sénateurs susceptibles d’être poursuivis pour haute trahison. La décision de mise en accusation, dûment motivée, est prise par le Président de République qui la transmet au Procureur Général près la Haute Cour de Justice. Art. 124 : Le Président de la République n’est responsable des actes accomplis dans l’exercice de ses fonctions qu’en cas de haute trahison. Sont notamment considérés comme crimes de haute trahison :-La violation du serment ; -Les homicides politiques ; -L’affairisme ; -La constitution ou l’entretien de milice ; -Le refus de doter les forces de défense et de sécurité de moyens nécessaires à l’accomplissement de leur mission ; -La violation de l’art. 23 ci-dessus ;-La non mise en place des institutions de la République dans le délai constitutionnel ; -Toute action contraire aux intérêts supérieurs de la nation.

De ce fait, avec une méthode efficace de communication et de sensibilisation, les députés n’auront pas trop de la peine à convaincre les minorités dans leur logique parce qu’il ne peut en être autrement lorsque la déchéance du président de la République fait l’objet d’une requête avec comme chef d’inculpation, la haute trahison. Quoi qu’il en soit, toutes les chancelleries des grandes démocraties occidentales sont conscientes des enjeux. C’est pourquoi elles suivent de près le développement politique actuel dans ce pays et appellent « toutes les parties à résoudre l’actuelle impasse politique dans le respect de l’état de droit et à travers un dialogue national, afin de faire taire définitivement les armes, maintenir la stabilité politique nécessaire pour développer l’économie, attirer les investissements, créer de l’emploi, et améliorer les conditions de vie du peuple centrafricain ».

Décidemment, l’Imposteur de Bangui est entre le marteau et l’enclume !

KassaMongonda

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