Centrafrique : les élus de la nation se saisiront – ils de l’épineuse affaire d’exonération d’un montant de 3 Milliards de Fcfa ?

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Les élus de la nation dont l’une des trois missions essentielles  dans toute démocratie comme l’est la République centrafricaine consiste à contrôler l’action gouvernementale, réunis actuellement en session extraordinaire du 19 au 28 février, se résoudront – ils à s’auto – saisir de la rocambolesque affaire d’exonération des impôts d’un montant de 3 milliards de Fcfa dont se serait rendu coupable l’ancien directeur des impôts et des domaines, M. Ramadan, cadre du MLPC, récemment relevé par un décret à polémiques de ses fonctions ?

Assurément, c’est l’un des dossiers les plus brûlants de l’heure, avec le Kompromat « MapenziGate » en cours, en discussions sur le bureau de tous les états – majors des partis politiques siégeant à la représentation nationale. Un dossier extrêmement important pour ce qu’une telle somme représente pour l’économie centrafricaine, sous perfusions des institutions financières internationales de Bretton Woods, depuis le 30 mars 2016, et portée à bout de bras par toute la communauté internationale. Un dossier dont la révélation ne peut que malheureusement confirmer les nombreuses allégations de mal – gouvernance régulièrement dénoncée par certains observateurs de la vie politique centrafricaine et certains professionnels des médias qui caractérise la gestion de nos finances publiques par un certain Henri Marie Dondra. Sans que cela n’émeuve les princes de la République et les députés ! De quoi s’agit – il exactement ?

Comme nous le savons tous, l’actualité centrafricaine, suscitant de vifs débats sur les réseaux sociaux est singulièrement marquée ces derniers temps par les graves irrégularités ayant manifestement et outrancièrement caractérisées le décret n°20.31 du 29 janvier 2020 portant nomination ou confirmation des fonctionnaires à des postes de responsabilité au ministère des finances et du budget, avant d’être plus ou moins occultée par le Kompromat « MapenziGate » en cours.

Fort étonnement, ce qui n’était qu’un épiphénomène purement administratif et qui aurait dû être seulement des échanges de vue sur les causes matérielles de ces entorses au choix des critères de propositions des fonctionnaires et agents de l’Etat à des nominations dans la fonction publique centrafricaine, et plus précisément au ministère des finances et du budget, d’une part,  et sur un cas de flagrante violation des dispositions légales et règlementaires relatives à la procédure d’examen et d’adoption du projet dudit décret y relatif, d’autre part, a finalement et magistralement viré à des disputes sans issue, du fait essentiellement de leur caractère manifestement passionné et passionnel, haineux et violent et non – objectif, non – administratif et ascientifique ; donc sans intérêt pour la grande majorité des centrafricains.

il n’en demeure pas moins cependant important de souligner que ces débats métamorphosés entre temps en une kyrielle d’altercations et de controverses d’une rare agressivité, passionnent l’univers si petit et si iconoclaste des observateurs de la vie politique nationale et de certains professionnels des médias. C’est ainsi qu’il leur a été donné l’opportunité de s’entendre dire par l’un des hommes de main du ministre des finances et du budget, un avatar du nom de Germaine Nganga, en date du 6 février 2020, dans l’un de ses posts sur Facebook, les terribles accusations qui suivent :

Comme cela, le directeur général des impôts et des domaines a été limogé pour avoir commis dans l’exercice de ses fonctions, en tant qu’agent public, une faute lourde : celle d’avoir accordé des exonérations des impôts d’un montant de 3 milliards de Fcfa. Sans l’autorisation préalable de l’ordonnateur principal du budget de l’Etat qui est un certain Henri Marie Dondra, et pis, l’évaporation de cette si colossale somme d’argent a miraculeusement échappé à la vigilance de tous les services de contrôle et n’a été constatée que par les experts du FMI, lors d’une mission de revue. Sans le vouloir et avec l’amateurisme qui constitue leur marque de fabrique, Dondra et les siens se sont laissés aller à des délires, et pis, se sont littéralement trucidés. Car il s’agit ici d’un cas avéré et établi d’une négligence manifestement notoire de l’autorité politique et administrative en charge de la gouvernance de nos finances publiques. C’est de cela dont il est question, en l’espèce. Et cette question qui est un acte de détournement des fonds publics doit interpeller toute la classe politique centrafricaine, toutes les organisations syndicales, tous les élus de la nation et tous les différents groupes parlementaires, sans exclusive.

En effet, selon les dispositions de l’article 5 de la loi de finances arrêtant le budget de l’Etat pour l’année 2018, il a été expressément consacré les mesures suivantes : « Tout projet de texte de loi portant exonération des droits de douanes, des impôts et taxes fiscales, création, modification d’un impôt, d’une taxe fiscale ou parafiscale ou d’une redevance doit recevoir l’approbation préalable du ministre en charge des finances, sous peine de nullité ». Ces dispositions ont été reconduites et inscrites de manière lisible et visible dans la loi de finances 2019. En conséquence,  cette évaporation financière non seulement relève d’un acte de flagrante violation de la loi, mais surtout doit susciter de nombreuses interrogations sur ce qui s’est réellement passé et au – delà sur la capacité réelle de cet homme, dans le fauteuil douillet où il est confortablement installé depuis avril 2016.

Comment un ministre des finances ne peut – il pas disposer d’un tableau journalier, hebdomadaire, mensuel et trimestriel de toutes les opérations budgétaires, comptables et financières de toutes les régies financières ? Comment peut – il justifier une telle indélicatesse vis – à – vis de nos différents partenaires financiers, et de surcroît, dans un pays où l’économie est exsangue depuis des années, et où toutes les dispositions doivent être prises pour que toutes les recettes propres soient rigoureusement  collectées et allouées efficacement  à l’exécution des dépenses de fonctionnement des secteurs les plus prioritaires ? A quoi servent alors les différentes institutions de contrôle a priori et a posteriori ? Est – il seulement possible que cet acte de minoration de recettes au détriment du trésor public national  soit constaté par le FMI et non par les services des institutions de contrôle internes ? Et pourquoi, donc,  aucune procédure administrative disciplinaire, sans préjudice de poursuites pénales, n’a été engagée contre le mis en cause ? Le directeur général des impôts et des domaines sortant est – il plus fonctionnaire que d’autres et exempté du respect de ses droits et obligations contenus dans la loi portant statut général de la fonction publique centrafricaine ?

Voilà encore un acte d’escroquerie d’Etat dont s’est rendu responsable celui qui a toujours été présenté comme le meilleur ministre des finances et du budget que la République centrafricaine n’ait jamais connu. Mais, le comble de l’escroquerie ne se réalise – t – il pas tous les jours sous nos yeux depuis mars 2016, quand les escrocs continuent à escroquer le peuple chaque jour, en faisant semblant de vanter leurs mérites et  de chercher des solutions, tout en continuant à mettre l’argent de la communauté internationale dans leur poche, et en restant à leurs postes en faisant semblant d’être immaculés et plus productifs ?

Jean – Paul Naïba

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