Centrafrique : les derniers conseils de Félix Tshisekedi et Dénis Sassou Nguesso au Gangster de Bangui

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Sous de très fortes pressions financières, socio – économiques, politiques et institutionnelles, d’une part, et intérieurement atteint par de folles et persistantes rumeurs de bruits de bottes dans la Lobaye et la ville de Bangui, d’autre part, le roublard de Bangui, comme aiment l’appeler certains diplomates, a été obligé de violer les règles du confinement dû à la pandémie du Covid – 19 et les fermetures des frontières qui en découlent, pour effectuer une visite de travail à Kinshasa et Brazzaville, le mercredi 22 avril 2020, à bord d’un jet spécialement affrété la veille à cet effet.

De ce qu’il en ressort, des milieux diplomatiques bien introduits au palais de la Renaissance affirment et soutiennent que deux (2) importants points étaient à l’ordre du jour de ces visites : tenter de faire toute la lumière sur la présence sur le territoire centrafricain dans la région de la Lobaye des hommes lourdement armés dont certains parlent couramment le Lingala, une langue commune à ces deux pays frontaliers de la RCA, et prendre conseils auprès de ses deux voisins sur sa volonté, par l’entremise des députés de la majorité parlementaire et présidentielle, de procéder à la révision de la constitution.

Alors que le Gangster de Bangui est fortement convaincu que ces sont les rebelles John Tshibangu et Freddy Libeba, arrêtés à Bangui en juin 2017 et transférés à Kinshasa pour être écroués, avant leur mise en liberté au lendemain de la prestation de serment de Félix Tshisekedi, qui tirent les ficelles de ce qui se passe actuellement en Centrafrique dans la forêt dense, il n’en est absolument rien pour son hôte. C’est plutôt le fruit d’une entreprise consensuelle entre centrafricains déçus de la non – application des engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paix de Khartoum, lui a – t – il sèchement répondu. Et celui – ci de conclure en ces termes : « Mon frère Touadéra, je vous avais pourtant tout dit à Brazzaville, au nom de tous les chefs d’état de la Ceeac : laissez l’ancien président François Bozizé en paix, ménagez – le, car il le mérite et tendez la main à toutes les forces vives de la nation sans exclusive pour le retour de la paix dans votre pays, avant la tenue des élections démocratiques, libres, inclusives, transparentes, crédibles et incontestées. Mais, il me semble que vous ne nous avez pas compris. Faites – le dès votre retour, je vous en conjure, sinon tant pis pour vous ! ».

Quelques minutes plus tard, à Brazzaville, non seulement le vieux Ndenguès, médiateur dans la crise centrafricaine, mais atrocement humilié et  mis délibérément à l’écart de la prise de toutes les grandes décisions engageant la vie dans le pays où naquit le président du Grand Conseil de l’AEF, un certain B. Boganda, est revenu sur les précieux conseils sus – mentionnés, mais surtout a prié religieusement son visiteur du jour de surseoir à son initiative très dangereuse de réviser la constitution et d’opter résolument  pour un dialogue politique, s’il veut préserver sa vie et celle de son peuple des conséquences d’une nouvelle et violente tempête.

Avec la suspension des Groupes Armés de leur participation à l’Accord de Paix de Bangui dans un communiqué publié ce même jour, le départ précipité des mercenaires russes de la ville de Kaga – Bandoro et des éléments des Faca , sur injonctions du général Mahamat Al – Katim, la présence dans la capitale des hommes lourdement armés, et le refus des responsables des différents services en charge de la sûreté et de la sécurité nationales d’obtempérer aux ordres manifestement illégaux du chef suprême des armées,  ces appels sonnent et résonnent comme les signes précurseurs de la fin d’un règne. Plus de sept (7) ans après l’ultimatum lancé par les éléments de la Séléka arrivés aux portes de Bangui, le simulacre de prise en otage des membres du gouvernement à Sibut et la signature de l’Accord de Brazzaville, ayant précédé le coup d’état du 23 mars 2013,  cette invite des présidents Tshisekedi et Sassou à leur frère centrafricain  n’est rien d’autre qu’une main tendue de la dernière chance.

La rédaction

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