Centrafrique : les craintes sont vives que le prisonnier d’opinion et politique Dominique Euphrem Yandocka ne soit victime d’un grossier montage

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Dominique Éphrem Yandoka, député de la 1ère circonscription du 4ème arrondissement de Bangui en République centrafricaine, est le 1er secrétaire général du mouvement Initiative pour la transformation par l’action (ITA). Opposant farouche à la gestion chaotique du pouvoir de Bangui, le parlementaire Yandocka, Président de la Commission ressources naturelles à l’Assemblée nationale, est de tout combat contre les reformes mafieuses des lois règlementant le secteur des mines visé essentiellement par les paramilitaires russes de la nébuleuse Wagner, alliés militaires de Bangui. Avec le Bloc républicain pour la défense de la constitution (BRDC), Yandoka a été très actif contre le projet de la réforme constitutionnelle qui a ouvert le boulevard de mandats supplémentaires, voire illimités pour l’actuel chef de l’État, Faustin Archange Touadera.
Arrêté un matin du 15 décembre 2023 à son domicile à Bangui, après un séjour en France et placé à la Section des recherches et d’investigations (SRI), il va commencer pour le député Yandocka, une fatwa politico-judiciaire sans merci. Le parquet de Bangui, qui s’est appuyé sur la nouvelle Constitution approuvée par référendum le 30 août 2023, justifie l’arrestation du député par le fait que, en cas de ‘‘ flagrant délit, après la commission des faits délictueux ou criminels, un parlementaire peut être poursuivi ou arrêté sans l’autorisation du bureau de l’Assemblée nationale’’. Le pouvoir accuse, in fine, Dominique Yandocka de complot et d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État. ‘‘Dominique Yandocka s’était entretenu avec un groupe de personnes bien identifiées dans l’optique de mobiliser de l’argent pour acheter des équipements militaires en vue de renverser l’ordre constitutionnel par un coup d’État’’, explique le parquet de Bangui qui, sous pression et face aux nombreuses critiques, a dû répondre via un communiqué radiodiffusé quelques cinq jours après.
Quel avenir judiciaire réservé à Dominique Éphrem Yandoka (DEY) ?
Selon des sources proches du parquet de Bangui, le dossier judiciaire du parlementaire est scellé. Détenu depuis plusieurs jours à la prison politique du camp Deroux dans la capitale centrafricaine, DEY, enchaine interrogatoire sur interrogatoire. De sa détention, manifestement politique, aux enjeux décisifs pour le président centrafricain Touadera, il ressort que le parquet dispose de preuves sonores enregistrées par des ‘’visiteurs du soir’’ du député dont un officier de l’armée nationale, capitaine Wallot, dont le nom revient régulièrement dans le dossier Yandocka. ‘’DEY a beaucoup parlé’’, affirme un haut magistrat, sous couvert de l’anonymat. ‘’Il [Yandocka], alimente un réseau de serials killers dont le général Noureddine Adam et des officiers supérieurs des FACA pour assassiner le président Touadera’’, a-t-il déclaré.
De l’arrestation du parlementaire DEY qualifiée par le BDRC d’arbitraire, de politiquement motivée, d’inadmissible et révélatrice de la volonté de Touadéra de “monarchiser” la Centrafrique, il ne fait plus l’ombre de doute sur la volonté du pouvoir de Bangui de tuer politiquement des personnalités ciblées, issues du rang de l’opposition à l’orée des élections de 2026. Pour le Conseil de Résistance et de Transition (CRT) ‘‘cette façon de se débarrasser de l’adversaire Yandocka s’est distinguée de l’exécution par son caractère extrajudiciaire, illégal et ce devant le silence complice du parlement centrafricain et de la communauté internationale’’ a tranché le Professeur Jean-François Akandji-Kombe. Un avis qui fait l’unanimité au sein de la classe politique locale et personnalité indépendantes centrafricaines.

@RcaAxiome

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