Centrafrique : les causes de la paranoïa qui s’est emparée du pouvoir de Bangui

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Ngrebada Firmin ou l’hommage du vice à la vertu

Faustin Archange Touadera, celui que l’histoire a placé à la tête de la République centrafricaine, dans les circonstances que l’on connait, est en tout cas prévenu que son Premier ministre, Firmin Ngrébada, n’est ni fiable ni loyal.

Au cours d’une récente interview accordée à Carine Franck de RFI, Firmin Ngrébada a déclaré, évoquant l’ancien président de la République François Bozizé que les Centrafricains ont encore en mémoire les conditions de son départ en exil, sous-entendant ainsi qu’il aurait abandonné le peuple devant l’avancée des rebelles de la Séléka. Une telle déclaration relève au mieux de la mauvaise foi, au pire, elle sonne comme l’aveu d’un traître professionnel. Rien d’étonnant, lorsque l’on sait que Firmin Ngrébada a construit l’ensemble de sa carrière sur la trahison et la délation. D’ailleurs, cela ne surprend guère les observateurs avisés si celui-ci se trouve aujourd’hui à la tête du gouvernement de Faustin Archange Touadéra. Ne dit-on pas que qui s’assemblent se ressemblent ?

Une chose demeure cependant certaine : le beau-frère de Faustin Archange Touadéra semble oublier que les Centrafricains sont conscients que le président François Bozizé qui avait les moyens militaires de défendre Bangui s’était sagement retiré pour éviter un bain de sang inutile. C’est la preuve qu’il n’est pas un homme qui s’accroche au pouvoir coûte que coûte afin d’assouvir ses propres ambitions.

Par contre, nos compatriotes savent qui sont les traîtres et les déloyaux. Ils s’appellent Firmin Ngrébada et Faustin Archange Touadéra. Faut-il rappeler que Firmin Ngrébada, malgré ses fonctions de directeur de cabinet du président Bozizé, fournissait des renseignements sensibles aux rebelles de la Séléka. Il leur a par exemple livré le plan de défense de la ville de Bangui.

En guise de récompense, il avait été nommé, au lendemain du coup d’État au cabinet de Ferdinand Nguendet qui était à l’époque président du Conseil national de Transition. Ce qu’il faut dire c’est que Firmin Ngrebada n’est pas à son premier acte de trahison. Il n’avait pas hésité à livrer son propre parent Marcel Météfara à son successeur afin d’être intégré dans la Fonction publique.

D’un autre côté, son patron, Faustin Archange Touadéra, que le président Bozizé avait pourtant sorti de la boue pour le nommer à la tête du Gouvernement, travaillait avec la rébellion. Pour preuve, après le coup d’État, il continuait de percevoir son salaire de Premier ministre.

Là où le bât blesse, c’est que les deux hommes s’étaient attribués le mérite des réformes réalisées par le président Bozizé pour assurer en son temps le paiement régulier des salaires afin de gagner la sympathie des Centrafricains et ainsi se faire élire à la tête de l’État. Mais une fois qu’ils étaient installés à la tête du pays, ils ont tôt fait de s’en prendre au président Bozizé, multipliant les manœuvres pour l’empêcher de rentrer dans son pays.

La vérité, c’est que depuis que le président Bozizé a regagné la terre de ses ancêtres, Touadéra et sa clique d’incompétents vivant au crochet de l’État, savent que c’est la fin de partie pour eux. Ils savent qu’ils lui doivent tout et que lors des prochaines élections le peuple va incontestablement préférer l’original à la pâle copie qu’ils sont. Les cartes étant redistribuées, ils font feu de tout bois pour nuire à leur mentor. Malheureusement pour eux ils ne parviendront pas à leur fin, parce que le peuple centrafricain est non seulement mature mais il est resté attaché aux valeurs traditionnelles de respect et de reconnaissance. Raison pour laquelle il est contre le parricide. Pour la majorité de nos compatriotes, celui qui a tué son père pour prendre sa place,sera banni à jamais de la société. Au moins de ce côté, ils sont prévenus.

#Yasmina_Perriere

Lu Pour Vous

La rédaction

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