Centrafrique : l’élection la plus aléatoire !

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 C’est sans doute l’élection la plus aléatoire des cinq : prévue en principe pour le 27 décembre, sans que l’on sache encore si les opérations d’enrôlement des électeurs pourront être achees à temps. Ni quel pourcentage du territoire national sera concerné par ce scrutin. Près des deux tiers du pays sont toujours contrôlés par des groupes armés, en principe signataires des accords de paix de Khartoum et de Bangui, mais dont les chefs Abbas Sidiki et Mahamat Ali Darassa continuent de se comporter en seigneurs de guerre. Milice peule d’autodéfense, le groupe 3R 5 ( Retour, Réclamation, Réhabilitation)  tient ainsi le Nord-Ouest sous sa coupe, face à ce qui reste des bandes antibalaka.
Dans ce contexte, la candidature programmée du président Touadéra à un second mandat revient à faire avaliser par les Centrafricains un constat d’échec. Mais dans un pays qui n’a jamais brillé par la qualité de son leadership, la gouvernance n’est pas un critère. Seule compte la capacidu candidat à redistribuer et à « saluer les fronts » de sa clientèle. À ce jeu, celui qui tient le pouvoir à Bangui a sur ses adversaires une lon-gueur d’avance, même si ces derniers – Anicet-Georges Dologuélé, Martin Ziguélé, Désiré Kolingba, Catherine Samba-Panza, Karim ckassoua, avec l’ex-psident François Bozizé en faiseur de rois – peuvent esrer, dans le cadre d’un éventuel second tour au début de février 2021, le renvoyer à sa chaire de mathématicien émérite.
Encore faudrait-il pour cela qu’ils aient troule vaccin contre le coronavirus des hommes politiques africains : l’ego.
Jeune Afrique n°3091 – Août 2020

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