CENTRAFRIQUE : LE RÊVE FOU DE LA PRÉSIDENCE A VIE DE TOUADERA !! COMMENT CREUSER, AVEC DÉLECTATION, SA PROPRE TOMBE POLITIQUE !!

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CENTRAFRIQUE : LE RÊVE FOU DE LA PRÉSIDENCE A VIE DE TOUADERA !!
COMMENT CREUSER, AVEC DÉLECTATION, SA PROPRE TOMBE POLITIQUE !!
(Par Ernest Lakouéténé -Yalet)
Le 3ème mandat << est une imposture intellectuelle qui dissimule les nouvelles formes de coup d’Etat constitutionnel et de coup d’Etat électoral. Cela crée instabilités et régressions.>>
Alioune TINE.
<<Les tenants du pouvoir actuel redoutent que si l’opposition arrive aux affaires, ils seront obligés de prendre leurs effets et de partir en exil. Dans ce genre de contexte, tous les moyens sont bons pour conserver le pouvoir.>>
Sylvain NGUESSAN.
Il était une fois, un certain Alpha Condé, et un certain Faustin Touadéra. Ils eurent à occuper la fonction de président de la Guinée l’un, président du Centrafrique l’autre. L’un et l’autre se gargarisaient du titre prestigieux de « professeur » titre qu’ils portaient si mal, titre qu’ils ont souillé…
Leurs deux histoires se ressemblent, voire s’assimilent par bien des côtés.
D’abord Alpha Condé.
° Il exerça deux mandats à la tête de son pays. Puis, à l’approche de la fin de son second et dernier mandat (selon les termes de la Constitution), le voilà qui se mit en tête de trouver, subitement, que 2 mandats présidentiels ne lui suffisent plus! Et d’entamer les manoeuvres les plus basses pour s’en offrir un 3ème. L’argument massue qu’il asséna à ceux qui s’étonnaient de cette brusque volte-face, était d’oser prétendre que c’est « le peuple de Guinée » qui lui réclamait d’urgence une « nouvelle Constitution ». En homme de devoir, il ne peut que se soumettre au désir de son peuple.
Voici ce qu’il déclara le 20 avril 2019 :
<<La souveraineté d’un pays appartient au peuple. Seule la volonté populaire s’impose à tout le monde. Il revient au peuple de Guinée de dire s’il veut changer de Constitution ou pas.>>
Mais déjà, en 2017 (preuve qu’il mûrissait dans son crâne professoral cette folie bien avant sa réelection), il indiquait au journal « Libération », d’un ton doctoral :
« Arrêtons avec cette vision dogmatique de savoir si la bonne chose est un , deux ou trois mandats. Cela dépend de chaque pays et la volonté du peuple.>>
Aaah Peuple, pauvre peuple! Que n’inventerait-on pas en ton nom?…
La suite, on la connaît ; le petit prof de Guinée s’obstina, tant et si bien qu’il se fabriqua son 3ème mandat, cadeau du « peuple ». Mais cadeau empoisonné, qu’il n’exerça même pas pendant une année. Un coup d’Etat le renversa honteusement! On ne vit pas ce bon « peuple guinéen » sortir en masse le soutenir et réclamer « son » 3ème mandat!! Le peuple guinéen, le vrai, déferla avec enthousiasme pour acclamer les tombeurs héroïques du pauvre apprenti-dictateur Alpha Condé, jeté aux oubliettes, tel un crasseux chiffon politique… Le pauvre « professeur » n’attend plus, lui et ses acolytes et complices, que leur procès « pour assassinats, arrestations, tortures, diverses malversations économiques, et on en passe ! Ça promet!!!
° A Bangui, nous avons l’autre « professeur », Touadéra. Il a opté, les yeux ouverts, pour suivre docilement la trajectoire si formidable et si magnifique de son compère de Conakry.
Au moment où il déroule péniblement son second et dernier mandat, voilà qu’il s’aperçoit tout à coup, lui aussi, que… 2 mandats, c’est peu. Comme Condé, il décide de s’en fabriquer un 3ème, coûte que coûte, et, peut-être un 4ème, un 5ème, un 8ème…
Comme Condé, Touadéra n’ira pas se chercher des justifications plus originales. Son binôme guinéen ne lui avait-il pas déjà préparé le terrain, avec l’argument imparable du « peuple » qui exige d’urgence une « nouvelle Constitution »? Qui est-il, lui Touadéra, petit mortel, pour résister au désir pressant de son peuple?
Écoutons, ou plutôt lisons Touadéra dans le texte de son discours du 30 mai 2023 :
<<Dès la promulgation de cette Constitution du 30 mars 2016, certains courants politiques centrafricains ainsi qu’une majorité de nos populations l’ont trouvée insuffisante pour des motifs divers et variés (…)
<<Dois-je vous rappeler (…) qu’une grande majorité de la population et des forces vives de la Nation se sont exprimées à travers des pétitions, des mémorandums, des marches organisées sur l’ensemble du territoire national, m’invitant à doter la République Centrafricaine d’une nouvelle Constitution qui reflète les aspirations profondes du peuple (…)>>
Pour être complet, il ajoute, sentencieux :
<<Mon seul objectif est de mériter cette confiance renouvelée, en répondant toujours à vos attentes, en me soumettant à la volonté du peuple souverain, car la démocratie en elle-même est le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple.>>
<<Rien n’est au-dessus du peuple centrafricain.>>
<<Le peuple est au-dessus de la Constitution >>
<<Président démocratiquement élu, je ne peux rester insensible aux demandes pressantes et légitimes du peuple souverain de doter notre pays d’une nouvelle Constitution.>>
Quel homme! Quel serviteur dévoué de son peuple!
Voilà qui est clairement dit. Le souci qui anime Touadéra, c’est d’obéir à son peuple!
Pour rappel, le VRAI peuple centrafricain a été largement consulté sur toute l’étendue du VRAI territoire national. Ce VRAI peuple a été ensuite réuni dans un vrai grand « Forum de Bangui » et a fait connaître ses VRAIES aspirations et les VRAIES réformes qu’il voulait voir figurer dans « sa » Constitution ; puis, un VRAI référendum a eu lieu. Cette Constitution consensuelle a été plébiscitée à plus de 93%, et promulguée le 30 mars 2016. Il y a tout juste 8 ans!
On imagine difficilement ce même peuple presser un Touadéra de l’enterrer et lui concocter une nouvelle Constitution!!
A coups de grossiers mensonges et de pitoyables tentatives de manipulations, le « professeur » de Boyrabe tente de faire croire que les bandes de badauds et nécessiteux payés par lui et ses hommes de main pour jouer le rôle de foule et de peuple, seraient le peuple. Bof, si ça l’amuse de se mentir à lui-même, qu’il y aille.
Bref, face à l’opposition démocratique et armée, il dispose momentanément des armes. Comme Alpha Condé, il peut en user et en abuser; il peut même se permettre, s’il est encore au pouvoir, de faire proclamer la victoire du « OUI » à SA Constitution le 30 juillet, si ça l’amuse.
La chose absolument certaine, c’est que ce pauvre Touadéra, comme Alpha Condé, vient de signer de sa propre main son arrêt de mort politique. Cela arrivera, nécessairement, inévitablement, fatalement. D’une manière ou d’une autre, ainsi que cela est arrivé à Alpha Condé. Et il l’aura bien cherchée. Tout simplement parce que c’est le principe : tous ceux qui comme Condé, Touadéra, ont succombé au virus mortel du 3ème mandat et du coup d’Etat constitutionnel ont été balayés, sans pitié. Sans regret.
Le peuple et le pays ne s’en portera que mieux!!
Ce 11 juin 2023
Ernest Lakouéténé-Yalet.

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