Centrafrique : le régime de Bangui, premier producteur de Fake News

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À l’heure des nouveaux médias et du journalisme citoyen, la République centrafricaine fait face à une importante industrie de fabrication de fausses nouvelles. Les fausses informations et la manipulation de l’information dans le but de sauver l’image d’une gestion opaque de la chose de l’État se sont invitées dans le quotidien du centrafricain lambda.

Dernière preuve en date : l’arrestation d’éléments de la force des Nations Unies, assimilés à un groupe de malfaiteurs.

Aux lendemains de la balade de Bruxelles, soldée par un résultat que les experts qualifient «d’échecs diplomatiques», le pouvoir de Bangui se devait de redonner une image plaisante du Président centrafricain, alors débouté par ses pairs lors de la rencontre entre les chefs d’État africains et la France. Les images qui ont circulé montrant Touadera isolé, quelque peu ignoré n’ont pas été appréciées par l’entourage du Président centrafricain, au centre de nombreuses compagnes de dénigrement contre la France, les institutions internationales et quelques Présidents africains.

Dans la journée du dimanche 20 février, un vaste dispositif sécuritaire est mis en place dans la ville de Bangui à la veille du retour de Touadera dans la capitale. Ce qui semble normal, or selon des sources bien renseignées : « Il faut trouver de quoi sauver l’image du président… Et ternir celle de ses détracteurs par tous les moyens». C’est ainsi que l’opinion publique va assister à une machination en cette journée du 21 février à l’aéroport de Bangui.

Une manipulation de trop

Alors que des images d’armes automatiques et d’équipements de sport (gants de boxe, tennis…) inondaient les réseaux sociaux en fin d’après-midi ce 21 février, dont les propriétaires, des militaires français sont assimilés à un groupe de «snipers», un communiqué de l’ambassade de France à Bangui et celui de la Minusca vont venir démentir les propos avancés par des médias proches du régime de Bangui. Plusieurs pages Facebook et des groupes WhatsApp ont été ciblés par ces images de manière à saper la mémoire de l’opinion publique.

Pour les experts proches du dossier : «On veut victimiser le Président Touadera pour s’attirer la bonne grâce du peuple afin d’imiter l’exemple malien». Mais la réalité est qu’en Centrafrique il n’est en aucun cas question d’un régime de transition et pire les exactions commises par le groupe Wagner dans le pays ont désolidarisé le Président de son peuple.

Aucune réaction du gouvernement n’a été enregistrée à ce jour dans un contexte où les relations entre la France et le Centrafrique ne cessent de se dégrader.

Prince Éric Ngaibino
Centrafricain à part entière et entièrement à part

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