Centrafrique, le président Touadéra au secours de Boris Becker

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La Haute Cour de justice de Londres a inculpé l’ex-champion de tennis allemand Boris Becker de faillite personnelle. Dans sa défense, l’ancienne star désormais ruinée et plus familier des prétoires que des cours de tennis, invoque l’immunité diplomatique, qu’il détient grâce au président centrafricain.
Mondafrique avait rappelé que le président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, lors de son voyage à Bruxelles le 29 avril 2018, l’avait nommé attaché humanitaire, culturel et sportif de la République centrafricaine auprès de l’Union européenne. Évidemment ni le Gouvernement ni l’Assemblée nationale n’avaient été consultés sur cet ancien sportif aux multiples condamnations notamment en Allemagne et en Espagne. En Centrafrique, les relations internationales, comme avec la Russie, sont gérées par Firmin Ngrébada son directeur de cabinet, en réalité président bis de Centrafrique.
Sous le tandem Bozize-Touadéra (2008-2013), la vente de passeports diplomatiques était déjà très enrichissante. Des dizaines de passeports diplomatiques ont été vendus à des malfrats, des oligarques et autres professionnels des micmacs. A titre d’exemples, on se souvient que Saifee Durbar, un affairiste indo-pakistanais, repris de justice en France, spécialiste en affaires minières et témoin privilégié dans l’affaire Uramin-Areva,  avait été nommé Vice-Ministre des Affaires étrangères ! On voit régulièrement apparaître comme sauveur à Bangui, le Français Laurent Foucher, spécialiste en affaires juteuses et ami de Claude Guéant, qui en sa qualité d’ambassadeur de Centrafrique à Genève, organise les fréquents voyages du président Touadéra en Europe.
La saga des intérêts pour la diplomatie sonnante et trébuchante du tandem Bozizé-Touadéra avait culminé avec les passeports Kazakhs délivrés à des oligarques peu recommandables . L’affaire Mouthkar Ablizov arrêté en France avec son.passeport centrafricain avait alimenté la chronique. Aux multiples condamnations au Royaume-Uni, fiché par Interpol pour détournements de fonds publics, association de malfaiteurs,  il avait essayé d’échapper à la justice grâce à la Centrafrique et ses dirigeants de l’époque désormais revenus au pouvoir. On ne change pas les mauvaises pratiques.
Tel est ce régime de prédateurs, sans considération pour les règles nationales et internationales, soutenus à coup de centaine de millions de dollars par la France, l’ONU, l’Union africaine, l’Union européenne, le FMI, la Banque Mondiale, la Bad et maintenant la Russie. Quand cette tragique farce va-t-elle s’arrêter ?
Source : Mondafrique

Nota Bene : Cette affaire est un pur scandale. Pas n’importe lequel mais celui qui devrait fédérer tous ceux qui aiment la République Centrafricaine, peu importe leur confession religieuse , leur vision politique…En effet, on ne peut pas prétendre aimer un pays et l’associer avec un accord aussi grotesque que celui qui a fait de Boris Becker un diplomate centrafricain auprès de l’union européenne à Bruxelles. Surtout, la première action que Mr Becker a initiée comme diplomate centrafricain, c’est de revendiquer une immunité diplomatique que lui confère cette fonction de diplomate centrafricain pour se protéger contre une affaire de banqueroute. De plus, selon un journal britannique, il n’a fallu à Mr Becker que 90 minutes pour convaincre les autorités centrafricaines de l’importance de le nommer à ce poste. Enfin, gardons en mémoire que ceux-là mêmes qui ont déroulé le tapis rouge à un délinquant avéré comme Mr Becker, accusent les Centrafricains qui sont actifs sur les réseaux sociaux de ternir l’image de la RCA. De qui se moque-t-on?

Jean Kalimsi

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