Centrafrique : le président du MLPC Martin Ziguélé s’insurge contre les traitements inhumains infligés au député Dominique Ephrem Yandocka et appelle à la communauté internationale

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PROPOS LIMINAIRE DU POINT DE PRESSE DU SAMEDI 23 MARS 2024

 

Le jeudi 21 mars 2024, j’ai adressé à Monsieur le Doyen des juges d’instruction, une demande d’autorisation de visite à l’Honorable Dominique Ephrem YANDOCKA, détenu au camp de Roux et à qui je n’ai pu rendre visite jusque-là à cause de mon absence du pays.

Le Doyen des juges d’instruction a donné une suite favorable à ma demande, et m’a délivré une autorisation permanente de visite à l’Honorable YANDOCKA. Muni de cette autorisation, je me suis rendu dans la matinée d’hier, vendredi 22 mars  au Camp de Roux, pour rendre visite à Dominique YANDOCKA  . Arrivé à la prison du Camp de Roux, le préposé à la réception m’a bien accueilli, et a consigné dans son registre les références de mon autorisation. Puis il m’a informé que YANDOCKA était interné à l’infirmerie de la garde présidentielle juste à côté. Il m’a alors fait accompagner au chevet de l’Honorable Dominique YANDOCKA par un militaire en service.

Arrivé à l’infirmerie, le militaire m’a mis en contact avec le médecin de garnison qui à son tour m’a bien reçu et conduit à la chambre de YANDOCKA où j’ai pu échanger avec lui. Ayant remarqué que le militaire en civil qui était posté devant sa chambre est resté dans la pièce, je lui ai demandé poliment de nous laisser nous entretenir. Il a répondu qu’il a reçu des consignes pour être présent dans la chambre quand YANDOCKA reçoit des visites. Je lui ai indiqué que je suis député et que je ne pouvais pas accepter sa présence dans la chambre comme si j’étais un délinquant dangereux. Il est sorti de la chambre et moins de dix minutes après, je serai conduit au bureau du médecin de garnison l’infirmerie où il me sera signifié qu’un soldat a appelé leurs chefs hiérarchiques, et un « commandant » a intimé par téléphone l’ordre que je quitte les lieux.

J’ai présenté l’autorisation de visite délivrée par le Doyen des juges d’instruction au Médecin et il a rappelé le « Commandant » sans pouvoir le joindre. Il m’a été demandé de patienter car un des chefs arrive. C’est en ce moment qu’arriva le Colonel Yéléngué Directeur général Adjoint de la Sécurité présidentielle à qui j’ai représenté l’autorisation du juge. Après lecture du document il me déclara qu’il a reçu des instructions de sa hiérarchie selon lesquelles seuls l’avocat de Dominique YANDOCKA, son médecin et son épouse sont autorisés à  lui rendre visite.

J’ai répondu au Colonel en lui demandant quid de l’autorisation du Doyen des juges d’instruction qui est une autorité judiciaire en charge du dossier et qui m’a autorisé la visite ?  Le Colonel DGA m’a répondu qu’il va provoquer de nouvelles instructions me concernant et me rappellera.

J’ai insisté pour dire au revoir à YANDOCKA avant de quitter les lieux, mais le Colonel m’a répondu que c’était contraire aux instructions qu’il a reçues. Je suis donc reparti sans pouvoir dire au revoir à Dominique YANDOCKA.

J’ai contacté le Doyen des juges d’instruction à qui j’ai rendu compte et il m’a dit qu’il examinera la situation. J’attends donc la suite.

Voilà pour les faits.

L’attitude du pouvoir en place viole le principe du droit d’un détenu de maintenir un lien avec ses proches à savoir le droit de visite.

C’est pourquoi j’ai tenu à porter cette affaire à la connaissance de l’opinion nationale et internationale, pour souligner qu’aujourd’hui dans notre pays, même un acte délivré par une autorité judiciaire ne rencontre pas le respect de certains agents de l’Etat qui s’estiment affranchies de la force de la loi, à laquelle ils substituent la loi de la force.

Je ne parle même pas du respect dû à un élu de la Nation dans un Etat de droit.

Compte tenu de son état de santé que j’ai constaté de visu, et qui est très grave puisqu’il ne peut même pas se lever de son lit, j’exige donc que l’Honorable Dominique YANDOCKA soit libéré et pris en charge dans une structure appropriée, pour des soins que requiert son état préoccupant. J’en appelle à la MINUSCA et à toutes les bonnes volontés, ici ou ailleurs, de faire vite pour sauver la vie de ce jeune compatriote. Je le dis pour que demain, nul ne puisse dire je ne savais pas.

Je ne serai pas long, je demande à chacun de constater ces abus manifestes d’autorité et de méditer sur le sort de notre pays, où aussi bien la Justice que ses actes ne sont pas respectés par des agents de l’Etat. Alors que chacun sait que la justice est le dernier rempart contre l’arbitraire dans tout Etat.

 

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