Centrafrique : le pire est à venir !

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COMBIEN DE MOIS VA ENCORE TENIR LE RÉGIME HONNI DES RUSSES EN CENTRAFRIQUE?
1. En 1999 se sont tenues des élections scandaleuses qui avaient vu la victoire au 1er tour du Président Ange-Félix PATASSÉ, quatre ans plus tard son régime tombait emporté par un coup d’État.
2. En 2011 se sont tenues des élections tout aussi scandaleuses qui se sont soldées par une victoire au 1er tour du Président François BOZIZÉ, deux ans plus tard son régime succombait sous les coups de butoir d’une rébellion foudroyante.
3. En 2020 se sont tenues des élections encore plus scandaleuses qui ont vu le triomphe au 1er tour du Président Faustin Archange TOUADÉRA proclamé le 18 Janvier 2021 par Mme Danièle DARLAN, accessoirement Présidente de la Cour Constitutionnelle, à ce qui paraît.
Si l’on suit la logique des évènements précédents (1999, 2011) qui veut que tout hold-up électoral au 1er tour se ponctue inéluctablement par un coup de force contre le régime en place, on est en droit de se demander combien de temps l’actuel pouvoir pourrait encore tenir après sa forfaiture électorale.
4. À priori vu que les temps sont divisés par deux d’un régime à l’autre, il raisonnable de penser qu’à la suite de celui de PATASSÉ qui a tenu 4 ans après le 1er tour KO, de celui de BOZIZÉ qui a tenu 2 ans après le 1er tour KO, comme « jamais deux sans trois » celui de TITTORENKO (TOUADÉRA) selon les pronostics risquerait de tenir tout au plus 1 an après son 1er tour KO.
5. Au-delà de cette loi empirique non-écrite, des éléments objectifs portent à penser en toute bonne foi que ce régime russe en RCA n’en a plus pour longtemps et que l’estimation de 12 mois d’espérance de vie est proche de la réalités des données observables et mesurables. Cela tient à deux faits : le discours de TOUADÉRA lui-même et son entêtement/aveuglément politique.
6. En effet, quand le 30 Mars 2016 TOUADÉRA est investi Président de la République, Chef de l’État, après des élections calamiteuses mais qui sur la base d’un consensus politique ont été acceptées par tous les protagonistes, il succédait à un régime d’exception, la Transition.
Et dans pareil cas, les partenaires techniques et financiers (PTF), les institutions financières internationales (IFI), les pays frères déploient des mesures, des mécanismes propres aux « situations post-conflits ». Cela se traduit généralement par des flots d’appuis budgétaires, d’aides et autres pour soutenir l’Etat et les populations. Ainsi entre 2016 et 2020, ce sont plus de 2000 milliards qui ont été débloqués pour le régime TOUADÉRA, un record dans toute l’Histoire de la RCA.
8. Quand le 18 janvier 2021, TOUADÉRA est proclamé par Mme Danièle DARLAN vainqueur au 1er tour de l’élection présidentielle et qu’il est investis officiellement le 30 Mars 2021, le discours tenu par le pouvoir de Bangui est le suivant: « nous avons réussi à organiser des élections démocratiques et rendus ses lettres de noblesse à la RCA en 5 ans de travail acharné dans tous les secteurs ».
Or ce discours, cette attitude victorieuse du camp présidentiel signifie en langage clair que la RCA seraitt de facto sortie de la « situation de post-conflit ».
Et si nous sommes plus en situation de post-conflit cela veut dire que nous sommes désormais en situation normale grâce à ses « formidables » élections et le « retour de la démocratie ».
Et en situation normale, nos partenaires techniques et financiers ne peuvent plus nous faire des cadeaux comme des appuis budgétaires (AP) ou des facilités élargies de crédit (FEC). Le premier permettait au régime de payer les fonctionnaires et le second d’emprunter, de s’endetter pour appuyer les secteurs productifs.
9. Dès lors, nos partenaires techniques et financiers attendent les résultats des audits et des redditions des comptes pour pouvoir à nouveau nous appuyer et nous fournir des liquidés, mais cette fois-ci dans le cadres de politiques sectorielles. Et c’est là que le bât blesse. Henri-Marie DONDRA, Félix MOLOUA et Firmin NGRÉBADA sont incapables non seulement de produire les documents justifiant de l’emploi de cette manne financière, plus de 2000 milliards de FCFA, mais surtout de proposer des politiques sectorielles pour permettre des investissements et appuis au Gouverment centafricain.
10. Le fait que les PTF et IFI aient gelé tout appuis budgétaires depuis novembre 2020, hors soutien aux élections, démontre que jusqu’à présent ces justifications n’ont pas encore été produit par nos « champions ». Ni la Banque Mondiale, ni la Banque Africaine de Développement (BAD), ni l’Union Européenne (UE) et ni l’Agence Française pour le Développement (AFD) n’ont décaissé de fonds liquides pour l’appui budgétaire au gouvernement centrafricain. Ce devait être fait depuis mars 2021 or nous sommes déjà fin avril/début mai 2021. Il est certains qu’avec cette conjoncture morose le Fonds Monétaire International (FMI) ne délivrera certainement pas de si tôt la lettre de confort qui est le precieux sésame qui seul permet au Gouvernement centrafricain de se financer sur les marchés internationaux.
11. En langage simple, disons que les créanciers ont fermés le robinet des sources de liquidités à TOUADÉRA. L’État centrafricain qui n’est plus en situation de post-conflit doit maintenant se débrouiller seul pour trouver de l’argent frais pour payer les fonctionnaires. La guerre illégale et imbécile a syphonné les derniers deniers publics et pire les recettes fiscales ont chuté de plus de 90%. Alors c’est vrai que des banques rwandaises vont s’installer en RCA, en contrepartie des mercenaires envoyés pour soutenir le régime, mais je crois pas une seconde au fait que ces banques pourraient prêter de l’argent à l’État centrafricain. Ces banques sont là uniquement pour le blanchiment de l’argent sale issu du crime organisé principalement des diamants du sang. La commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC), qui est le gendarme des banques de la zone CÉMAC, va surveiller de près ces banques (« blanchisseuses ») rwandaises qui devraient voir le jour en RCA d’ici peu.
12. En somme, à partir du mois de juin 2021 le Gouvernement centafricain devra faire face aux mouvements sociaux, à la montée en puissance de la colère des syndicats à cause des arriérés de salaires qui pointent le bout de leurs nez. Vous comprenez bien que si cette même équipe de bras cassés comme Firmin NGRÉBADA, Henri-Marie DONDRA ou encore Félix MOLOUA sont reconduits au Gouvernement, la chute de TOUADÉRA est assurée. Sans de vraies compétences au gouvernement, le régime ne pourra pas tenir longtemps.
Personnellement, je souhaite que TOUADÉRA les reconduisent tous au Gouverment, comme ça plus rapide sera lzur chute. Et contrairement à 1999 et 2011 ce ne sera pas un coup de force armé qui va les faire tomber mais la rue (=la famine) comme en Algérie ou au Soudan.
13. Les Centrafricains commencent déjà à sentir les premiers effets avec l’absence d’eau, d’électricité et de liquidités dans les banques commerciales de la place. Des problèmes que ni l’Enerca, ni la Sodéca, ni le ministère des finances ne peuvent résoudre dans l’immédiat, en tout cas pas avant juin 2021, le temps que la colère mûrisse.
Totalement en décalage avec la réalité, le pouvoir humilié avec seulement 24 députés MCU élus se voit obligé de sortir 500 millions de FCFA pour débaucher des députés des autres formations politiques afin d’espérer garder la main sur l’Assemblée Nationale. Ils veulent éviter la cohabitation et la motion de censure du gouvernement.
Combat complètement funeste, car l’assèchement des caisses de l’État, comme l’inflation, le manque d’eau et d’électricité, ça ils ne peuvent pas y échapper. 500 millions de FCFA qui auraient mieux servi à régler les problèmes d’eau et d’électricité, mais leurs priorités sont ailleurs.
14. En tout cas, bonne chance aux futurs membres du gouvernement qui vont au casse-pipe. Préparez vos chaussures de sport, chers « kota zo ».
Fari Tahéruka SHABAZZ

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