Centrafrique : le nouveau fil conducteur entre Touadéra et Rugwabiza s’appelle Sarandji pour brouiller les caméras de l’Onu 

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Depuis sa nomination au poste de représentant du secrétaire général de l’Onu en République centrafricaine par Antonio Guterres, Mme Valentine Rugwabiza, tout comme son prédécesseur Mankeur Ndiaye, a opté pour apporter un soutien indéfectible à l’Imposteur de Bangui et conforter son pouvoir absolu par tous les moyens. Au lieu d’être un haut fonctionnaire de l’Onu qui prend ses ordres directement de New – York et qui rend compte à qui de droit conformément au respect du principe fondamental de la hiérarchie, elle a plutôt préféré assumer les fonctions d’un simple diplomate, régulièrement accrédité auprès de la République centrafricaine.

A ce titre, même si de manière officielle, elle s’efforce de faire comprendre aux uns et aux autres qu’elle reste et demeure un haut fonctionnaire international, en jouant quotidiennement son rôle de représentante du secrétaire général de l’Onu, officieusement elle est journalièrement instruite par Kigali. Alors, elle ôte son habit de fonctionnaire onusien pour habiller sa toge de fonctionnaire de l’Etat rwandais et donne des ordres aux forces spéciales rwandaises déployées en Centrafrique pour combattre les groupes armés, les opposants et tous les leaders d’opinions, et contribuer à pérenniser le pouvoir de l’imposture de l’Imposteur de Bangui. C’est ainsi qu’au rebours des recommandations du conseil de sécurité de l’Onu, selon lesquelles il est fait formellement interdiction à la Minusca d’apporter des soutiens humains, matériels, financiers, et logistiques à l’Etat centrafricain dans le cadre de l’organisation des consultations référendaires du 30 juillet 2023, grande a été la surprise de tous de constater que ce véritable hold – up constitutionnel a été rendu possible grâce aux moyens matériels roulants et aériens de l’Onu. Un coup d’état constitutionnel qui n’a rien à envier aux coups d’état militaires en cours dans certains pays africains d’obédience francophone.

En effet, au regard des témoignages recueillis des différents observateurs internationaux déployés pour surveiller les dernières consultations référendaires du 30 juillet 2023, il nous a été rapporté et confirmé que à bord des matériels roulants et volants battant pavillon onusien que les membres du MCU, les membres du gouvernement, l’Imposteur de Bangui et les laudateurs de l’adoption de la nouvelle constitution ont sillonné l’intérieur du pays pour battre campagne. Tous les équipements électoraux ont été acheminés dans les centres et les bureaux de vote grâce à des multiples moyens de transport mis à la disposition du pouvoir de Bangui par les mercenaires du Groupe Wagner et les forces spéciales rwandaises, arborant fièrement des tenues et des signes distinctifs de l’Onu.

Rappelons que, dans une enquête signée Michael Pauron, Libération avait dénoncé le flirt poussé entre les Casques bleus et les «instructeurs» russes appelés à la rescousse par le gouvernement centrafricain qui travaillent pour la société privée Wagner. D’après les informations recueilles par ce quotidien français, la Mission de la paix des Nations unies collabore avec ces paramilitaires au mépris des conventions internationales et de son obligation de neutralité. Lors de son dernier séjour à New – York, il lui a été posé des questions sur son implication dans la politique intérieure du pays et dans la modification de la loi fondamentale du pays aux fins de permettre à l’Imposteur de Bangui de s’octroyer une présidence à vie comme un certain Paul Kagamé au Rwanda. En réponse, elle s’est contentée de nier les faits sus – évoqués et de les qualifier «  d’allégations mensongères ». Mais fort étonnement, au lendemain de son retour à Bangui, et suite à des échanges téléphoniques avec un certain Faustin Archange Touadéra, elle lui a adjoint de ne plus chercher à la rencontrer personnellement et de lui envoyer quelqu’un de confiance qui sera chargé de servir dorénavant de fil conducteur entre – eux. Cet homme de confiance s’appelle Simplice Mathieu Sarandji et c’est pourquoi ce dernier a été aperçu par deux fois en train de se rendre chez Mme Rugwabiza, loin de toute caméra et toute oreille indiscrète.

Malheureusement pour elle, dans la dernière publication du Jeune Afrique du 20 septembre 2023 intitulée « Paul Kagamé : « Le problème n’est pas entre moi et Tshisékédi, mais entre Tshisékédi et le M23 », répondant à la question du journaliste François Soudan qui voulait savoir ce que ce dernier pense des accusations de pillages économiques de la RCA et du Mozambique où sont déployées des forces rwandaises par le Rwanda en compensation des sacrifices consentis, nous seulement Paul Kagamé n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour confirmer ces plaintes répétées et dénoncées régulièrement par les médias locaux, mais surtout pour en rire :

 » …..Tout d’abord, nous ne sommes pas à l’origine des problèmes pour lesquels on nous a demandé d’intervenir militairement. Je précise cela parce que certains pays ont, par le passé, causé des problèmes sur le continent et sont ensuite venus pour les régler tout en en tirant des dividendes économiques, pillant ces pays sans même avoir été invités à intervenir. Nous, nous n’opérons pas ainsi. Que cela soit en Centrafrique ou au Mozambique, ce sont les autorités de ces pays qui nous ont sollicités. Ensuite, mettons de côté les considérations politiques pour évoquer l’aspect financier. Pour qu’un pays intervienne, sous mandat onusien ou dans le cadre d’un accord bilatéral, cela demande des ressources financières. Dans le cas des missions de l’ONU, si on prend par exemple le cas de la Centrafrique, les soldats sont payés avec le budget onusien. Mais l’autre partie de nos forces engagées dans le cadre bilatéral n’est payée ni par les autorités centrafricaines ni par l’ONU. Donc nous devons les payer nous-mêmes. Nous ne sommes pas la France, nous n’avons pas les ressources pour financer ce genre d’opérations. Quelqu’un d’autre doit donc le faire. Ni la Centrafrique ni le Mozambique n’en ont la capacité financière. Dans le cas du Mozambique, nous avons demandé l’aide de l’Union européenne, qui y a répondu en débloquant une enveloppe de 20 millions d’euros. Mais cela ne représente qu’une infime partie, à peine 10 %, de ce qui a déjà été utilisé et de ce qui devra être dépensé. Ces pays nous ont donc dit : « puisque personne n’a les moyens de vous payer, que ni vous ni nous n’avons l’argent pour financer ces opérations sur le long terme et que ce n’est pas au Rwanda de payer seul pour ses opérations chez nous, trouvons un autre fonctionnement. Nous avons des ressources internes, nous pouvons donc trouver un moyen de compenser votre investissement ». C’est aussi simple que cela. Vous pouvez en faire un problème, en dire ce que vous voulez, ce sont les faits ».

Alors, fort de ces propos, quelle posture voudrions – nous que Mme Valentine Rugwabiza pût dorénavant avoir vis – à – vis de l’Imposteur de Bangui ? Celle d’un diplomate onusien ou celle d’un vrai diplomate régulièrement accrédité près la République centrafricaine ? Entre les deux, Mme Rugwabiza ne peut opter que pour les fonctions d’ambassadeur classique qui prend ses ordres et rend compte directement à Paul Kagamé.

Jean – Paul Naïba

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