Centrafrique : Le MPC de Mahamat Al-Khatim quitte Bamingui sous pression de la MINUSCA

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BAMINGUI, 16 septembre 2019 (RJDH)— Après trois jours de regroupement massif des ex-Seleka du Mouvement Patriotique Centrafricain (MPC), sous la houlette de Mahamat Al-Khatim dans la sous-préfecture de Bamingui à 120 km de Ndele, ils ont finalement quitté la ville sous pression de la MINUSCA, dimanche 15 septembre. Information confirmée au RJDH par Vladimir Monteiro, porte-parole de la mission onusienne en Centrafrique.

C’était le vendredi 13 septembre que les habitants de la ville de Bamingui ont vu arrivés des convois armés des hommes du MPC lourdement armés, en provenance de Kaga-Bandoro, conduits par Mahamat Al-Khatim, leader incontesté de ce groupe armé contrôlant la Nana-Gribizi. De sources bien indiquées affirment qu’ils étaient venus pour rencontrer les hommes du FPRC dans l’optique de mettre voile sur la ville de Birao, théâtre des violences armées depuis plus de deux semaines entre le MLCJ et le FPRC.

Une arrivée en pompe avec un air guerrier a ainsi créé une panique généralisée dans la ville. A première vue, selon les habitants de Bamingui, l’on compte plus d’une centaine d’hommes à bord des véhicules équipés des canons et sont dirigés par Al-Khatim en personne. « Ils ont occupé le centre hospitalier et l’école préfectorale de Bamingui. Craignant des probables exactions, les patients admis aux soins dans cet établissement hospitalier ont dû quitter précipitamment les lieux », a ainsi témoigné au RJDH une source locale.

Ces ex-Seleka selon les informations en provenance de la région ont, dans un premier temps, passé aux actes de pillages et de vol des animaux domestiques notamment les cabris, le rackettage des commerçants de la ville et occupés l’école et l’hôpital de la région.

« Ils tuaient les cabris et autres animaux domestiques pour se nourrir et s’en sont aussi pris aux commerçants et les boutiquiers en les rackettant systématiquement », indique une autre source, d’ajouter qu’ « ils ont réussi à prendre quelques litres de carburant chez le projet WCS Ecofaune + ».

Face à cela et sous pression de la MINUSCA, ils ont pu quitter la ville hier dimanche dans la matinée, selon Vladimir Monteiro, « effectivement des éléments du MPC, une centaine d’hommes avec à leur tête Al-Khatim, étaient arrivés à Bamingui en créant une certaine panique au sein de la population. Pour nous, ils n’ont pas de raison d’être dans cette zone qui se situe à 120 km à l’Ouest de Ndele. Nous leur avons intimé l’ordre de quitter la localité et de retourner à l’endroit d’où ils venaient, c’est-à-dire à Kaga-Bandoro. A l’heure où je vous parle, ils ont quitté la ville depuis hier rebroussant le chemin vers Kaga-Bandoro», a précisé Vladimir Monteiro, porte-parole de la MINUSCA.

« Ces agissements sont inacceptables. Il y a eu ce mouvement d’éléments de FPRC qui sont responsables de l’attaque de samedi à Birao mais nous demandons à tous les deux belligérants d’arrêter et d’éviter toute nouvelle violence. Dans les cas, nous intervenons avec nos éléments avec nos forces pour qu’il n’y ait pas de violences surtout la menace sur la population civile », insiste Vladimir Monteiro.

Quoique signataires de l’accord de paix de Khartoum les engageant à ne plus faire usage de la force sur la population civile, aujourd’hui les agissements des groupes armés dans les villes intérieures sont encore loin de témoigner leur bonne volonté à œuvrer pour que cessent les violences dans le pays.

Vianney Ingasso

RJDH

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