Centrafrique : le gouvernement de Dondra alias « Gbongon » va étudier la demande de naturalisation de l’égorgeur des Centrafricains Joseph Kony

0
322

Joseph Kony veut obtenir la nationalité centrafricaine

Joseph Kony, chef du groupe rebelle de l’Armée de résistance du Seigneur, fait une rare déclaration aux médias lors des pourparlers de paix du 1er août 2006 à la frontière congo-soudanaise. Adam Pletts—Getty Images

Activement recherché par la Cour pénale internationale, Joseph Kony, le leader de l’Armée de résistance du Seigneur veut la nationalité centrafricaine.

L’armée de la résistance du Seigneur (LRA) fait parler d’elle, en Centrafrique, depuis 2008. Ces principaux lieutenants sont basés à Zémio, dans le Haut-Mbomou. Cette présence a plongé la population de cette préfecture située dans le sud-est du pays dans l’horreur, avec d’innombrables meurtres, des viols, des enlèvements, de la torture et l’enrôlement d’enfants soldats.

Le Haut Mbomou est l'une des préfectures de la République centrafricaine. Elle borde la RDC et le Soudan du Sud.  

Le Haut Mbomou est l’une des préfectures de la République centrafricaine. Elle borde la RDC et le Soudan du Sud.

Désormais, le gouvernement centrafricain étudierait la demande de naturalisation du chef de la LRA, Joseph Kony, comme l’affirme Virginie Baïkoua, ministre de l’Action humanitaire : 

« Ils ont décidé de déposer les armes. Dans les informations que j’ai, Joseph Kony veut même prendre la nationalité centrafricaine et rester en Centrafrique. Mais après cela, il faut regarder les contours. Il y a une réflexion qui est entrain d’être menée. Il a présenté ses intentions, on a pris en compte. »

Le cas de Joseph Kony est étudié par Jean-Wilibiro Sacko, ministre d’Etat en charge du désarmement. Contacté par la DW, ce dernier n’a pas réfuté ces nouvelles informations. Il promet se prononcer sur le dossier lorsque la mission du gouvernement  qui se rendra dans le Haut-Mbomou  livrera sa conclusion.

La RCA, ce n’est pas une auberge espagnole ! 

Cette demande de naturalisation de Joseph Kony et loin de faire l’unanimité. L’ancien ministre et directeur de publication du journal Medias Plus, Cyrus Emmanuel Sandy, s’oppose à cette idée :« Kony est mal placé pour demander la nationalité centrafricaine » (E. Sandy)

« Joseph Kony est mal placé pour demander la nationalité centrafricaine. La République centrafricaine, ce n’est pas comme une auberge espagnole dans laquelle on peut entrer et sortir comme on veut. Il y a des conditions à remplir pour obtenir la nationalité ! A ce que je sache, cette demande ne peut prospérer, ne peut être agrée parce qu’on ne donne pas la nationalité à n’importe quel criminel, terroriste et client de la justice international. »

Poursuite du soutien aux victimes de la LRA

Les organisations des droits de l’homme se montrent imperturbables en dépit de la demande de Joseph Kony et de ses hommes. Elles continuent d’accompagner les victimes pour obtenir justice et réparation.

 

En 2021, Dominic Ongwen, commandant de la LRA, a été condamné à 25 ans de prison par la CPI.

Evrard Bondadé est le coordonnateur de l’Observatoire centrafricain des droits de l’homme : « Avec l’appui de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), nous continuons d’enregistrer toujours certaines victimes, nous continuons toujours d’appuyer l’association des victimes de la LRA, de travailler avec le coordonnateur pour prendre en compte les nouvelles victimes de la LRA. »

Les sources proches de la CPI à Bangui affirment que le mandat d’arrêt international lancé contre Joseph Kony est toujours en cours. Un dilemme donc pour le gouvernement centrafricain.

DW

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici