Centrafrique : le général Noureidine Adam du FPRC met la pression et brandit la menace de la partition

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Le jeudi 16 septembre 2021, s’est tenu dans la capitale angolaise, Luanda, un mini – sommet sur la situation sécuritaire en République centrafricaine. Placée sous la présidence du chef de l’Etat angolais Joao Lourenço, cette rencontre à laquelle étaient présents l’Imposteur de Bangui, Moussa Faki de l’UA, et les présidents Sassou Nguesso du Congo et Mahamat Idriss Déby Itno du Tchad, a examiné et adopté une feuille de route de sortie de crise, préparée par les ministres angolais et rwandais des affaires étrangères.

Constituée de six grands points, selon les révélations faites par la ministre centrafricaine des affaires étrangères, le premier point de la feuille est un préalable concernant les principaux groupes armés qui, signataires de l’accord de paix de Khartoum, ont repris des armes pour créer la Coalition des Patriotes pour le Changement et attaquer Bangui, le 13 janvier 2021. D’après Sylvie Baïpo Témon, ils doivent désormais signer une déclaration formelle de renonciation à la violence et de retour à l’accord de paix. « Dans cette première étape, pour ceux qui ont acté de leur retour, nous allons continuer le processus. Et démontrer aux yeux du monde qu’il y en a qui ne sont pas du tout pour la paix et dans ce cas-là, il faut qu’ensemble, nous prenions des décisions courageuses et fermes. Je pense que les autorités centrafricaines ont montré leur disponibilité à travailler pour la paix dans un cadre de dialogue, dans un cadre pacifique », a – t – elle déclaré à RFI. Et celle – ci d’ajouter : « Il y a dans cette feuille de route une dimension qui a été rajoutée, c’est le cantonnement. Parce que si on les désarme, ce n’est pas pour les laisser dans l’environnement dans lequel ils ont prospéré. Il faut pouvoir les démobiliser pour que le programme du DDRR soit effectif et surtout efficace. »

Si les chefs d’Etat ont aussi demandé au gouvernement centrafricain de déclarer dans les meilleurs un cessez – le – feu, ils ont en outre exigé à certains leaders des groupes dont l’ancien président de la République François Bozizé, contre d’importants avantages matériels et financiers, le départ en exil. A la question de notre confrère du Jeune Afrique du 20 septembre 2021, de savoir ce que l’Imposteur de Bangui pense de la solution évoquée au sein de la CIRCL de  trouver à ce dernier un lieu d’exil afin de l’éloigner de la Centrafrique, Touadéra a dit ce qui suit : « Si nous, Centrafricains, lui mettons la main dessus, nous ferons en sorte qu’il réponde de ses actes devant la justice. Maintenant si, dans le cadre de la CIRCL et des négociations en cours, nous décidons qu’il vaut mieux le condamner à vie à l’exil pour avancer vers la paix, nous l’accepterons. Mais il faudra que cet exil soit loin des frontières centrafricaines ».

Ainsi donc, pour celui qui a été déclaré élu par seulement 17% du corps électoral à l’issue des scrutins groupés du 27 décembre 2020, marqués singulièrement par de graves irrégularités qui leur ont ôté tout critère de sincérité, de crédibilité, d’inclusivité, de liberté, de transparence, d’incontestabilité et in fine de légitimité, la déportation, la relégation, le bannissement, et l’exil doivent être la sanction à infliger à Bozizé et tous les autres leaders de la CPC. En flagrante violation des dispositions de l’article 5 de la constitution selon lesquelles « nul ne peut être contraint à l’exil », le vandale qui a assassiné notre démocratie, offert nos femmes, nos épouses, nos sœurs, nos filles à des chiens errants et puants russes et rwandais, fait de nos villages un champ de ruines et un cimetière à ciel ouvert pour conserver son pouvoir, veut tout simplement leur appliquer cette mesure manifestement illégale et inacceptable, celle qui les éloigne de la cité, celle qui les prive de leur identité et de leur nom. A jamais, jusqu’à ce que mort s’en suive !

Comme il fallait s’y attendre la réaction du général Noureidine Adam du FPRC a été immédiate et pleine de menace. A l’exemple de Fustel de Coulanges, dans « La cité antique », qui évoque à juste titre, ces deux patries indissociables, la petite patrie qui est « l’enclos de la famille, avec son tombeau et son foyer » et la grande patrie, la Cité qui « tient l’homme par un lien sacré », car, là où l’on a vu le jour, là est votre tombe, l’enfant de Miskine, devenu le numéro 2 de la Séléka en 2013, refuse cette décision dans une bande sonore en arabe qui circule activement sur les réseaux sociaux, dénonce les manœuvres du syndicat des chefs d’Etat de la région en faveur de Touadéra, brandit la menace de la partition du Grand Nord et n’exclut pas de marcher sur Bangui dans les heures à venir, au cas où l’Imposteur de Bangui rechignerait à convoquer un dialogue politique inclusif, auquel devront prendre part les groupes armés, les partis politiques et la société civile.

Voici le résumé de cette déclaration : «   Ma position est très claire : partir à l’exil, je ne  le ferai pas. Même si je devais le faire, ce qui n’est pas du tout compliqué, quelles en seraient les contre -parties? Moi aujourd’hui, si on me dit d’aller en exil, il faut que toutes mes revendications sont prises en compte ( recrutement des éléments dans le FDS, le retour des réfugiés,et la réparation des biens, le respect de la démocratie réelle, le partage du pouvoir, et la prise en compte des mutilés de guerre ) ; c’est ce que j’ai dit au diplomate angolais qui était venu me rencontrer. Ok, s’ils nous demandent de nous exiler, que deviendront nos hommes sur le terrain? Nos parents? Les déplacés ? Les prisonniers et leurs droits ? S’il ne tenait qu’a moi, il n’y à aucun problème. Mais, nous sommes en droit de nous préoccuper du sort des gens qu’ils tuent tous les jours et des prisonniers dont les effectifs augmentent tous les jours. Certains de nos hommes sont morts, d’autres devenus handicapés ou ont laissé des orphelins. Quel sera leur sort? Je leur ai posé ces questions mais ils n’ont pas été capables de me répondre. Ainsi, je leur ai dit que je ne vais pas signer leur papier -là et ils étaient rentrés. Les russes et le gouvernement continuent de massacrer la population. Et la communauté internationale sait très bien que l’initiative d’Angola ne va pas aboutir, car ils ont demandé au gouvernement de déclarer un cessez-le-feu mais jusqu’à il n’a pas fait. Et Récemment ils sont partis attaquer mes éléments près de Bandoro, mais les éléments les ont mis en déroute. À 25 km de Bandoro. J’ai demandé à Mokom de faire un communiqué pour dénoncer. Pour le moment nous savons que l’initiative d’Angola ne va pas aboutir. Nous avons été aux portes de Bangui c’est eux qui nous ont demandé de faire un cessez-le-feu unilatéral et nous avons obtempéré. Et nous sommes revenus sur notre position initiale. Mais ils ont laissé l’ennemi nous attaquer. Donc, c’est de la tromperie et ils protègent leurs intérêts égoïstes. Si, c’est ainsi nous n’avons pas à dialoguer avec le gouvernement. Mais dans le cas échéant, si le gouvernement décide d’organiser un dialogue inclusif avec les groupes armés, la société civile et les partis politiques, nous aurons la possibilité d’aller et de dire la vérité entre nous les centrafricains. À cet effet, si nous obtenons notre droit à travers nos revendications alors il y aura la paix. Mais dans le cas contraire, nous serions obligés de demander la partition du Grand Nord. Chacun reste chez lui. C’est ça ma position ! »

De sources proches des groupes armés membres de la CPC, au – delà de ces mots qui ont le mérite de remuer le glaive dans la question de l’intangibilité du territoire national, mais qui ne constituent que des formes élégantes de pressions sur le pouvoir de Bangui et la communauté internationale,  des dispositions militaires sont déjà prises pour contraindre l’Imposteur de Bangui à quitter purement et simplement le pouvoir. Sur ce point, les Patriotes pour le Changement lourdement armés, mieux équipés et mieux organisés seraient déjà à Bangui « intra ac extra muros ». Touadéra le sait depuis son retour précipité de New – York où les Yankees lui ont demandé de partir et faire partir ses égorgeurs russes et rwandais, avant qu’il ne soit trop tard. Paniqué et le feu au cul, le pauvre s’activerait depuis 48 heures à solliciter à Lourenço et Kagamé l’envoi de nouvelles troupes. En violation de l’injonction qui lui a été faite, au sortir du mini – sommet de Luanda du 16 septembre 2021, de déclarer un cessez – le – feu dans les meilleurs délais !

 

La rédaction

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