Centrafrique : le Gangster de Bangui fait substituer l’initiative parlementaire de la révision constitutionnelle par un projet de loi

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Alors que tout le monde s’attendait à ce que le mathématicien de Boy – Rabé revînt à plus de sagesse et de raison en prenant résolument la décision de jeter à la poubelle l’initiative parlementaire de la révision constitutionnelle dont sont porteurs des députés de la majorité présidentielle, il n’en est absolument rien du tout. Il vient de la remplacer par un projet de loi dont il assume désormais  l’entière responsabilité devant l’histoire très riche de la République centrafricaine en rebondissements,  la nation, le peuple et toute la communauté internationale. C’est ce qui ressort d’un entretien qu’il a eu avec le G5, convié à une rencontre à cet effet, nous ont rapporté des sources diplomatiques et consulaires. Ces révélations ont aussi été confirmées par les différents états – major des partis politiques de l’opposition démocratique dont les députés ont unanimement refusé de reprendre les activités à l’assemblée nationale, lors d’une séance de travail, convoquée et présidée ce jour par le 1er vice – président Jean Symphorien Mapenzi.

Ainsi donc, s’étant sans aucun doute rendu compte de ce que l’Assemblée Nationale n’est compétente ni pour prendre l’initiative d’une révision, ni pour adopter le texte de ladite révision, d’une part, et de ce que la proposition de loi Constitutionnelle en cause viole les articles 151 et 152, alinéa 1 de la Constitution, du fait de la non – mise en place du Sénat, d’autre part, le Gangster de Bangui s’est laissé convaincre par l’idée d’en prendre l’initiative en sa qualité de président de la République. A ce sujet, il a été retenu que ledit projet présidentiel soit présenté ce jeudi 14 mai 2020 en conseil des ministres pour adoption. Après avis de la cour constitutionnelle, il sera transmis à l’assemblée nationale pour sa recevabilité, son traitement par une commission et sa soumission à l’assemblée plénière pour adoption.

Cette probable adoption, à grands coups d’argent, par  une majorité parlementaire acquise à sa cause, lui permettra -t-elle  d’effectuer un passage en force sans passer par la voie référendaire ? La loi, sur ce point précis, ne lui fait – il pas l’obligation de consulter préalablement le peuple centrafricain par référendum ? Comme l’a si bien développé Pr Jean – François Akandji – Kombé dans sa libre intervention en date du 14 avril 2020 à l’attention de la présidente de la cour constitutionnelle, « …là encore, c’est vainement que la Gouvernement, l’Exécutif ou toute autre Institution tenterait de mettre en avant l’impossibilité de financer pareille opération, car il leur appartenait, par le truchement des quatre Lois des finances votées sous le présent mandat, de faire les provisions nécessaires pour faire face à toute nécessité de consultation populaire. Quoi qu’il en soit, il sera toujours temps, lorsque cette initiative aura été prise par le Chef de l’État et si elle est prise, de vous pencher sur le respect ou non des autres exigences constitutionnelles, contenues notamment dans les articles 152, alinéa 2 et 153 de la Constitution ».

Fort de ce qui précède, nous pouvons  exclamer sans risque de nous tromper :  Alea jacta est !  Comme Jules César l’avait prononcé le 10 janvier 49 av. J.-C, en franchissant la rivière Rubicon pour marcher sur Rome, le Gangster de Bangui vient de prendre sur lui la responsabilité de modifier la constitution afin de se maintenir en place par la force.

La rédaction

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