Centrafrique : le Gangster de Bangui exige un rapport écrit à ses ouailles du MCU

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Le Gangster de Bangui était dans tous ses états, le mardi 7 juillet 2020, vers 21 heures locales, dès l’annonce de l’adoption par les élus de la nation du projet de la loi organique relative à l’organisation et au fonctionnement de l’Agence Nationale des Elections en abrégé ANE.

Normal, puisqu’il s’était farouchement opposé aux amendements qui y ont été apportés de manière consensuelle, contradictoire et souveraine par la commission élargie. Alors, comme il a été dans ses habitudes tout au long de sa gouvernance depuis mars 2016 à ce jour, sans aucun doute l’une des pires de toute l’histoire de la République, il a décidé de mettre la main à la poche pour corrompre et acheter le choix des représentants nationaux, lors des débats en plénière et du vote. Sur ses augustes et solennelles instructions, son premier ministre Firmin Ngrébada, accompagné de son neveu Arthur Piri, ministre – conseiller en charge des sociétés d’état et gestionnaire financier du parti – Etat qui a fait poussé de la terre en temps record et tel un champignon un motel au village Liton, sis au PK 22 sur l’axe Damara, est chargé d’exécuter ce sale boulot.

L’ordre du jour est loin d’être ignoré par tous les participants à cette réunion : voter contre la rondelette somme d’un (1) million de Fcfa ce projet de loi, en l’état, c’est – à – dire sans les modifications des articles 6 et 74. L’objectif visé ici n’est rien d’autre que de maintenir en place l’ANE en tant qu’organe technique et d’en faire une véritable industrie à fraudes électorales. Afin de tenir tout le monde dans la laisse comme un chien, une première avance de 500 mille Fcfa leur sera faite la veille du vote dudit projet et l’acompte de 500 mille de Fcfa soldé après la délibération des résultats. Comme frais de transports ou de carburants, la modique somme de 30 mille Fcfa a été remise à tous.

Mais une fois les avoir empochés, ceux – ci prennent la parole et s’opposent à ce deal, du fait de la sensibilité du dossier et de ce qu’un rapport y relatif a déjà été adopté, après plusieurs jours de travaux en commission élargie. Non seulement, pour être clair et précis, ceux – ci n’ont pas compris pourquoi le gouvernement avait retiré ledit projet des tiroirs de l’assemblée nationale avec la complicité d’un certain Laurent Ngon Baba, mais surtout ne veulent plus entendre parler de l’ANE en tant qu’organe technique, et ce, conformément aux dispositions des articles 124 et 125 de la constitution. Aussi surprenant et invraisemblable que cela puisse paraître, au lieu de tirer toutes les conséquences de ce qui s’est passé au village Liton et de se rétracter de ces initiatives manifestement anti- démocratiques et aux conséquences socio – politiques difficiles à prévoir et à gérer , le Gangster de Bangui convoque derechef ces élus de la nation, la veille du vote, à une nouvelle concertation.

Que certains eussent été réunis au Pk 22 et que d’autres quelque part dans le 7ème arrondissement de la ville de Bangui, les représentants nationaux ont en toute honnêteté et toute franchise été achetés à hauteur de 200 milles Fcfa ou de 500 mille Fcfa, mais à l’arrivée n’ont jamais daigné, cette fois – ci, accepter de vendre leurs âmes au diable pour des miettes et ont voté en toute responsabilité et  toute conscience. Du coup, l’homme qui a beaucoup misé pour de piètres et catastrophiques résultats qui mettent à nu son projet machiavélique de fraudes massives, par le truchement du maintien en poste des anciens commissaires de l’ANE, même au – delà de l’expiration de leur mandat, pique une colère vive et exige des explications à ses paroissiens.

Comprenez donc la nervosité doublée de la panique qui s’est emparée de l’homme fort de Bangui et de son âme, lui le roublard enfin roublardisé, l’arroseur pour la première fois arrosé, le voleur scientifiquement épié et volé, le cocu tendrement, amoureusement et virilement  cocufié, tant il ne s’est jamais douté de son assurance et de l’indéniabilité de son modus operandi. Perdre son argent de cette manière dans une bataille qu’il ne fallait pas perdre, ce n’est évidemment rien d’autre que perdre de jeunes gens en mission, sous les balles assassines « des méchants », « des obscurs », « des inhumains », « des sans-coeurs », et il y a de quoi à vous irradier et  brûler les viscères.

Selon nos sources, les premiers informateurs qui étaient sur le terrain et qui sont allés vers lui, quelques minutes seulement après la débâcle historique de ce mardi 7 juillet 2020 dans la Maison du Peuple, auraient été éconduits. Difficile aussi pour ceux qui les ont suivis. Le temps de deuil passé, des questions fusent et traversent la tête de notre homme. Que s’est-il passé ? Comment ces « terroristes » ont-ils opéré? Que sait-on de leur stratégie et de leurs moyens humains, matériels, logistiques et financiers ? Quelles dispositions ont-elles été prises par les « forces de défense et de sécurité »? Comment renforcer la « ceinture de sécurité » dans cette Maison du Peuple qui est la sienne depuis mars 2016 ?

Pour en avoir le cœur net, le Gangster  de Bangui, lui qui n’a jamais cessé de marteler qu’il refuse de d’interférer, au nom de la séparation des pouvoirs des institutions,  dans la gestion de l’assemblée nationale,  décide par conséquent de demander à son partenaire Laurent Ngon Baba et ses amis du MCU un rapport écrit de l’utilisation des fonds mis généreusement à leur disposition. Une réaction qui ressemble en réalité à une tentative du désespoir, après le rejet de son initiative de modification de la constitution par la cour constitutionnelle. Une deuxième échec qui sonne comme la fin d’une époque, un avertissement venu de l’au – delà,  car rien ne sera plus comme auparavant.

Jean – Paul Naïba

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