Centrafrique : le Gangster de Bangui double la mise et obtient le rejet de la requête de la COD – 2020 relative à l’illégalité et à l’illégitimité de l’ANE

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Ce que des combattants de la liberté et des lanceurs d’alerte, attachés au respect scrupuleux de la constitution et convaincus de la détermination du Gangster de Bangui à mener des manœuvres politiques pour obtenir sa modification, craignaient et dénonçaient, est finalement arrivé.  Moyennant espèces sonnantes et trébuchantes, il  a réussi à venir à bout de la résistance de certains membres de la cour constitutionnelle, au nombre de 4, qui s’opposaient farouchement à la décision de leur Vice – président Jean – Pierre Waboé.

En effet, reportée pour le vendredi 22 mai 2020 suite à l’inexistence par écrit dans les dossiers, par devers toutes les parties aux procès, des mémoires de défense des avocats de l’ANE, de l’assemblée nationale et de l’Etat centrafricain, l’audience de la cour constitutionnelle a été marquée  par le retrait les conseils des partis politiques membres de la COD – 2020, mécontents de n’avoir pas obtenu le délai légal de trois (3) jours, à eux consacrés par la loi, indispensable à la formulation et au dépôt de leurs observations écrites aux répliques de leurs contradicteurs introduites ce même jour, et refusant ainsi de cautionner par leur présence dans la salle une certaine  parodie de justice.

Nullement gênés par ce départ et foulant de ce fait allègrement aux pieds le sacro – saint  principe constitutionnel du droit de la défense et de la contradiction, Jean – Pierre Waboé et les sept (7) juges constitutionnels ont statué, devant les avocats de la partie défenderesse comme seuls et uniques contradicteurs, sur la saisine relative à l’illégalité et l’illégitimité de l’ANE. Mais contre toute attente, au moment de la délibération, de sérieuses dissensions sont intervenues : quatre (4) juges retiennent les griefs rappelés ci – dessus et formulés par le collectif des avocats des partis politiques de l’opposition démocratique et les jugent fondés en droit. Coup de tonnerre sur la tête du Vice – président Jean – Pierre Waboé ! Car cette prise de position voudrait tout simplement  dire qu’au – delà des questions de  l’illégalité et de l’illégitimité de l’ANE se pose désormais l’épineuse interrogation du crime de haute trahison dont se serait rendu coupable le Gangster de Bangui, en n’ayant pas mis en place cette institution républicaine comme toutes les autres dans les délais légaux de 12 mois. En sus, deux (2) autres membres de la cour hésiteraient entre la position des quatre (4) autres et celle du président de l’audience. A ce niveau du débat, la sentence serait indubitablement en défaveur de l’ANE, et donc du mathématicien de Boy – Rabé.

Pour en avoir le cœur net et afin de n’avoir pas à assumer la responsabilité d’une telle décision dont les conséquences seraient redoutables pour le régime de Bangui, l’homme décide alors de suspendre les travaux ; ce qui serait contraire à la procédure en la matière qui lui interdit de reporter la séance. Fort malheureusement, c’est qu’il a fait.  Pour aller rendre compte de vives voix au président de la République Faustin Archange Touadéra, la présidente de la cour constitutionnelle Mme Danièle Darlan étant fort mystérieusement bénéficiaire d’une permission d’absence pour des raisons de santé. Et pour ne pas revenir !  Devant la gravité de la situation et dans tous ses états, non tantum le Gangster de Bangui rentre dans la danse et soumet les mis en cause à de très fortes pressions, sed etiam met la main à la poche et double la mise. A la somme de trente (30) millions de Fcfa initialement annoncée, selon des sources bien introduites à la présidence centrafricaine et dans les milieux judiciaires,  vont s’ajouter la rondelette manne financière d’un montant de 60 millions de Fcfa, extraite de la caisse de l’Etat et des menaces de mort. C’est par cette méthode digne de la mafia et à raison de 10 millions de quotes – parts par membre qu’il a réussi à faire retourner la situation en sa faveur plus de quatre jours plus tard.

Comme le collectif des avocats des partis politiques de l’opposition démocratique l’avait si bien annoncé, la sentence qui a été rendue, bien entendu en leur totale absence et en la présence de leurs collègues d’en face, le mercredi 27 mai 2020, n’aura été qu’une parodie de justice. A grands coups d’argent et de corruption, le Gangster de Bangui a obtenu le rejet de leur requête et s’est battu pour éviter la dissolution de l’ANE et par conséquent  une quelconque poursuite devant la haute cour de justice pour crime de haute trahison. S’il y est parvenu pour le moment et pour un certain temps, les jours à venir seront chargés de nouvelles tensions dont l’éclatement risque de le rendre plus vulnérable à jamais. Sa détermination à tripatouiller la constitution à laquelle s’oppose une majorité des Centrafricains lui jouera sans aucun doute un sale tour dont il se souviendra à jamais pour tout le restant de son séjour sur cette Terre des Hommes.

Quant aux juges de la cour constitutionnelle, à savoir Jean – Pierre Waboé, Georges Mathurin Ouagalet, Sylvie Naissem, Nadine Kengui Pingama Modo, Trinité Bango Sangafio, Sylvia Pauline Yawet – Kengueléoua et Sylvain Venance Gomongo, qui ont déshonoré la toge sacrée et immaculée du magistrat impartial et neutre qu’ils sont censés être et qui ont sacrifié sur l’autel de leurs petits, bas et nauséabonds intérêts l’indépendance de la cour constitutionnelle, la défense de la constitution et la protection institutionnalisée des droits fondamentaux et des libertés, leurs noms seront à jamais couverts de honte pour avoir trahi la République et le peuple centrafricain, d’une part, et contribué à la liquidation de notre Démocratie, chèrement acquise dans les années 90, d’autre part.

La rédaction

 

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