Centrafrique : Le désamour entre Faustin Archange Touadéra et Martin Ziguélé

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Tout le monde attend de voir comment Faustin Archange Touadéra et son allié vont faire leurs comptes à quelque mois des élections.

En effet, Faustin Archange Touadéra aux affaires, grâce au soutien de son allié, a battu le record d’une gestion chaotique sur le plan sécuritaire, tourné le dos à l’éthique et à l’orthodoxie de la bonne gouvernance. Eclaboussé par des affaires au sommet de l’Etat, pollution de l’eau à Bozoum avec à l’arrivée l’empoisonnement de la population, attribution des permis par des contrats de gré à gré, scandales politico -administratifs et financiers  à répétitions à l’assemblée nationale dont les repris de justice tels que Mapenzi et le déchet politique aujourd’hui à l’abandon Mathurin Dimbélé Nakoé, gestion opaque et calamiteuse de l’appareil de la défense et de la sécurité nationales,  mise entre parenthèses et instrumentalisation de la justice à des fins politiques, personnelles, égoïstes et partisanes, malgré le rapport de la Haute Autorité à la bonne gouvernance, la liste des griefs a reproché au président Touadéra, depuis mars 2016, est interminable.

Avec le pillage systématique de l’Etat en parfaite collaboration avec les groupes armés, avant et au lendemain de la signature de l’Accord de Paix de Khartoum,  Martin Ziguélé, le président du MLPC, a en sa possession tous les éléments constitutifs et autres motifs suffisants pour se débarrasser de son allié, jadis candidat de la rupture et des pauvres, mais devenu par la force des choses un vrai bourreau qui a fini par décevoir  tout un peuple.  Au point où tout ce qui reste à son régime, n’est rien d’autre que le mensonge d’Etat porté aujourd’hui par Henri Marie Dondra qui tricote, tous les jours et  selon ses humeurs,  les chiffres de la croissance économique pour faire croire que le régime des nuls existe. Or, cette croissance, le centrafricain ne la voit pas dans son panier et sa recette quotidienne ou sa maigre pitance journalière ne reflète même  pas le 1/10ème de cette embellie financière tant clamée.

Militant engagé et déterminé, fin stratège et renard de la surface de réparation, le politique futé Martin Ziguélé a su jouer sa politique en restant tout proche de ses citoyens et attendant son heure. Témoin gênant de la politique de gabegie et de vacuité de la caisse de l’Etat avec un certain Arthur Piri à la manoeuvre et dans tous les coups d’extractions frauduleuses des fonds publics, et par l’éclatement au grand jour du plan suicidaire de truquer par tous les moyens les élections prochaines, les deux amis font semblant de présenter que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes alors que les fossés sont énormes et difficiles à combler entre les deux alliés. Qui de deux a sapé et continue de saper l’alliance ?

Martin Ziguélé et son parti le MLPC, victimes du marché de dupe politique depuis le premier gouvernement Sarandji, n’ont jamais voulu porter la responsabilité de tout le chaos structurel du pays, piloté par Touadéra, Sarandji et Piri. En prenant de distance tout en restant dans la barque, ils ont finalement su et ont voulu faire comprendre que Faustin Archange Touadéra et sa bande ont mis pendant plus de trois ans déjà en coupes réglées toute la République. Tout naturellement, de ce fait, l’alliance ne doit plus être possible, mais fort étonnement et pour des raisons qui leur sont propres, Martin Ziguélé et le MLPC refusent de franchir le Rubicon.  De l’autre côté, sentant le vent venir, Touadéra et les siens avec l’argent amassé depuis le début de sa mandature, décident de faire main basse sur les micros partis, mais refusent de pardonner  à leur allié d’hier et d’aujourd’hui son idée de rester intransigeant à l’exécution du contrat politique qui lie les deux parties en présence. A ce sujet, un rappel à l’ordre et au respect des engagements pris, lors de l’Assemblée générale du MCU, lu par Jean Edouard Koyambonou, était pour Martin Ziguélé un signal fort. Le deuxième péché originel de Martin Ziguélé et du MLPC est d’avoir violemment dénoncé le double langage des groupes armés, partenaires du gouvernement, tels que Abass Sidiki  évacué sanitairement au Maroc sur les frais du contribuable centrafricain, et  Ali Darass fréquentable par Valeri Zakharov et les concepteurs du plan du hold-up  électoral en cours d’exécution.

Si, dans les faits, les deux parties n’ont pas encore officiellement dénoncé l’accord politique qui les lie, le roublard Faustin Archange Touadéra préfère utiliser ses fous pour pousser le leader du MLPC et les siens  à la décision. Comme nous pouvons le constater, Faustin Archange Touadéra n’ayant rien de convaincant, de séduisant et de pragmatique à proposer à son peuple, se verse dans des invectives pour divertir l’opinion, alors que son désastreux et lamentable bilan parle mieux à sa place. Le  nombre élevé des morts sous son mandat, les guerres fratricides sur fond de manipulations du régime Bangui et de ses soutiens à certains groupes armés contre le FPRC, à  Ndélé, Bria, Birao et autres, le réquisitoire cinglant du général Ludovic Ngaïféï, toutes ces charges ne peuvent que contraindre aujourd’hui Touadéra et les siens à se cloisonner dans une posture du retrait de la course. Pis, le peuple n’a pas vu clair dans le RCPCA, encore moins  dans l’accord de paix brandi fièrement par tous les profiteurs de la crise centrafricaine,  comme étant la solution – miracle au problème centrafricain. L’assurance de Touadera en s’appuyant sur les groupes armés pour confisquer le pouvoir ne saurait prospérer. Ni un quelconque autre moyen que les groupes armés. Et tout cela, Martin Ziguélé et le MLPC le savent. Et c’est peut – être cela qui fait peur à leur allié.

Ainsi donc, et fort de tout ce qui précède,  Martin Ziguélé et Faustin Archange Touadéra, liés par une alliance politique toujours en vigueur, devront  régler leurs comptes, non pas par personnes interposées, mais publiquement devant les grandes et petites caméras de notre pays et du monde entier, en braves garçons. Le peuple centrafricain est très impatient d’en savoir davantage. Mais, en attendant Touadéra veut aller plus loin, dans le divorce avec son allié, en se débarrassant, dans les tout prochaines heures, des cadres du MLPC  de leurs différentes fonctions à la présidence, dans le gouvernement, et les autres  institutions républicaines.

La rédaction

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